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Louise Carpple ou l'art d'être française à Poudlard
19 novembre 2013

Chapitre 11 : Du courrier

Les réveils de fin de semaine sont difficiles, mais plus que ce vendredi et demain, grasse mat’ ! En tout cas, j’espère qu’on est autorisés à dormir jusqu’à onze heures ici ! Les événements de la veille m’ont sacrément remuée et mon corps m’en fait maintenant payer le prix ! Courbatures, bleus et compagnie, bienvenus ! Autant dire que pour me hisser hors du lit, j’ai dû faire preuve d’astuce et de contorsions inimaginables afin de ne pas mettre à contribution mes muscles meurtris. Je m’habille comme je peux, c'est-à-dire avec difficulté, puis m’assois devant ma coiffeuse de princesse baroque.

Allez ! Avec un peu de maquillage magique, que toutes moldues m’envieraient d’ailleurs, mes cernes ne paraîtront plus et les cheveux détachés cacheront mes marques au cou. J’ajoute quelques touches de blush Poussière d’Etoile, de mascara Désir Ténébreux et du gloss Passion Enivrante. J’améliore encore ma silhouette avec ma jupe la plus voluptueuse, mon chemisier le plus décolleté puis des chaussettes hautes aux Vif d’Or pétillants, pour mettre en valeur mes longues jambes fines, à peu près épargnées par les égratignures. Je termine avec ma touche personnelle, un parfum que j’ai moi-même créé l’année dernière, je l’ai baptisé, Gourmandise du Phénix.  Avec tout ça, ma mésaventures de la soirée devrait à peu près passer inaperçue, je dois juste éviter de remonter mes manches !

Je descends les escaliers, satisfaite, mais je ne peux masquer mon boitillement disgracieux. Les filles et les deux affreux, j’ai nommé Gabriel et Adam, m’attendent patiemment, assis sur des poufs.

« Wahou ! Louise, tu es superbe ! Tu as quelque chose de prévu ou quoi ! » S’écrie Emma.

« C’est clair ! Tu es canon ! J’adore ta jupe, elle est top ! Mais qu’est ce que tu as fabriqué pour boiter comme ça ? » Enchaîne Shanon.

Carla se contente de m’envoyer un regard complice et essaie de détourner la conversation, ce qui est un échec puisque Gabriel la coupe dans son élan.

« Je suppose que ton problème de démarche explique ton absence d’hier soir ? » Me lance un Gabriel moqueur mais admiratif.

Je l’ignore de mon mieux pour répondre d’abord à Shanon, l’excuse toute prête que j’ai préparé.

« Oh rien dont je puisse me vanter ! C’est tout bête, j’ai aidé Max toute la soirée pour un devoir de retenue en potions puis en descendant l’escalier de la tour de Serdaigle, j’ai glissé comme une savonnette ! » Je me tourne ensuite vers Gab. « Désolée ne pas avoir pu te prévenir mais comme on m’a dit que tu étais avec des AMIS, j’ai pensé que tu avais également mieux à faire ! »

Il m’adresse un regard surpris puis reprend son air détaché et frimeur habituel, tout en ajoutant à l’adresse de sa sœur:

« Ka ! Franchement ! Il ne fallait rien lui dire ! Toute la magie de ce test réside dans l’effet de surprise ! »

« Comme si j’allais laisser une amie entre les griffes de votre bande de timbrés, amateurs de jeux illégaux ! »

« Ce n’est pas illégal ! C’est juste interdit par l’école ! » Proteste t-il vivement.

« Mais de quoi vous parlez bon sang ?! » Dis-je, soudain inquiète.

« Si tu veux le découvrir, il faudra nous accompagner un soir, pour ton initiation » Me sourit-il avec un air mystérieux.

Comme Carla lève les yeux au ciel, je préfère m’abstenir pour le moment, j’ai eu mon plein d’adrénaline pour l’année !  Cependant, ma curiosité éveillée, j’hésite à accepter…

Nous passons la porte de la Grande Salle où le petit déjeuner nous attend avant une dernière journée quelque peu chargée. Je m’installe tranquillement, l’odeur du pain grillé et de la confiture de Malabule chatouillent mes narines. Je savoure cet instant de délices gustatifs quand j’aperçois le courrier qui arrive par la fenêtre. Ma Lindorie est de retour, une enveloppe fuchsia clignotante entre les serres, je reconnais bien là la fibre artistique de cette chère Emilie !

Mon jolie Hibou au plumage chocolat, balayé de reflets dorés, atterrit délicatement sur mon épaule, après avoir lâché la lettre dans mon bol de céréales. Elle caresse de son bec mes cheveux lissés tout en réclamant une friandise que je lui donne de bon cœur, en lui gratouillant le dessus de la tête. Après avoir satisfait son ego, grâce aux nombreux compliments sur sa magnifique couleur, elle décide de reprendre son envol, sans doute pour aller piquer un petit somme bien mérité.

Je m’empresse de récupérer les précieuses nouvelles de l’Académie qui baignent dans le lait. Si l’enveloppe était inratable, la lettre est carrément un éloge au rose Barbie ! L’encre utilisée est d’un violet lumineux aux reflets bleu nuit prononcés, le long texte est entouré d’étoiles filantes pétillantes et enfin, sur le peu de place restant, un dessin, visiblement ensorcelé, représentant tous mes amis qui m’adressent des coucous et me lançent des cœurs ! Une bouffée de joie m’envahit, suivie par la mélancolie de leur absence… Qu’elle me manque cette folle bande de farfadets !

Mes yeux se posent avec plaisir sur l’écriture familière, ronde, très appuyée et surtout française :

 

Ma très chère Lili la Tigresse,

C’est au nom de tous que je réponds à ta lettre qui, excuse moi l’expression, est d’un banal à pleurer… Ils t’ont lavé le cerveau les British ou quoi ? Où sont passés tes parchemins turquoise parfumés au jasmin ? As-tu si rapidement perdu ton raffinement à la française ? Je t’en prie, ne me dis pas que tu manges cette gelée à la citrouille moisie immonde !

En tous cas, je constate qu’une chose n’a toujours pas changé, les mecs sont fous de toi ! Halala, comment résister au French Kiss quand on est un ignorant petit anglais boutonneux ? Alors je veux en savoir beaucoup plus sur ce Will que les maigres infos que tu m’as fournies, qui sont, je te signale, littéralement indignes d’une véritable amie ! Je plaisante ! Je me contenterais juste d’une photo et de tous les détails concernant un quelconque rapprochement ! Quant à ce Gabriel de mes deux, je suis certaine que tu t’en sors très bien, tu as vécu pire pas vrai ?

Au cas où tu te le demanderais (et je sais que c’est le cas), Clément a été dégouté d’apprendre que le petit Will semblait merveilleusement adorable (J’ai exagéré ?) quand j’ai malencontreusement mentionné ta lettre pendant le cours de la vieille mère Gaillard. Tu lui manques, c’est évident, mais j’ai peur que cela ne dure peu de temps, la ***** d’Allison tournant autour de lui comme un Ciseburine autour d’une fourrure ! La supporter au quotidien sans toi est devenu un défi de tous les instants !

 Je ne te cache pas que j’ai eu le cœur brisé en apprenant que tu m’avais remplacée, et par une brésilienne en plus ! Comment faire le poids ? Trêve de plaisanterie, je suis super contente que tu aies trouvé une alliée aussi rapidement, même si je n’en doutais pas. Néanmoins, je suis sûre qu’elle ne sait pas dessiner les pustules d’Absidus aussi bien que moi !

Désolée de te l’annoncer de cette façon, mais Libellule n’est pas au meilleur de sa forme, tu lui manques énormément. A chaque fois que je descends lui apporter sa Crok-Karotte, il dresse les oreilles, croyant que c’est toi, puis dès qu’il m’aperçoit il retourne dans le fond du box, la tête basse. Je le chouchoute comme je peux, mais il déprime ! Et tu ne sais pas le pire, l’autre idiote de Claudia, lèche botte en chef d’Allison, négocie avec Madame Maxime pour pouvoir le monter cette saison ! T’inquiète, je ne laisserai jamais un tel sacrilège se produire ! J’ai même peut-être trouvé un remplaçant… tu sais Pierre, il est plus jeune que nous d’un an… l’été lui a bien profité, je te le certifie, il est même sacrément canon maintenant sans ses boutons envahissants !

C’est aussi un excellent cavalier qui pourra, si tu l’autorises bien sûr, emmener Lib’ au plus haut niveau !

Pour répondre à ton attendrissante question sur notre bien aimée Madame Petsec, sa bosse est bien toujours à sa place, et sa cruauté aussi ! Marine à eu une retenue et à dû reproduire sans l’aide de la magie, le portrait de notre bonne vieille Antoinette de Beauxbâtons ! La méchanceté de cette femme n’a pas de limites! Quant au pâté aux pommes de terre, je t’en aurais bien envoyé un morceau, mais cette gourmande de Lindorie en aurait fait son encas !

Dernière chose, et pas des moindres, j’ai tiré au sort un type de chez toi pour la correspondance inter académie ! Tu ne pourrais pas enquêter un peu, histoire de savoir s’il vaut le détour ? Son nom c’est Adam McCarter. Merci d’avance de me joindre un portrait détaillé, je te fais confiance  ! Comme tu n’es apparue pour personne ici (je me suis renseignée partout), je suppose, te connaissant, que tu as choisi Salem, alors ? Raconte ! Bonne pioche ?

J’attends ton hibou avec impatience, enfin NOUS attendons, me soufflent Sophie et Claire !

On t’embrasse tous très très fort , tu nous manques, montre leur qui est la meilleure ! French Power !!!

A bientôt ma poulette !

Em’, Soso, Clairinette, Antoine, Loïc et Ced.

Leurs signatures sont chacune suivies par des lèvres colorées pour les filles et une empreinte digitale pour les garçons. Que c’est bon de retrouver un bout de chez soie dans ces quelques mots ! Em’ a toujours eu le don de remonter le moral des gens avec son coté exubérant et son humour piquant ! Pourtant, mon Libellule va mal et c’est ma faute… Il faut à tout prix que je négocie un voyage à l’Académie pendant les vacances ! Hors de question que je le laisse dans cet état ! Et puis c’est qui ce Pierre d’abord ?

Si j’avais une plume sous la main, je m’empresserais de lui répondre mais l’heure du cours de potions approche et je dois me résoudre à ranger la précieuse missive dans ma poche.

Quand je pense que le hasard lui a envoyé Adam, je me dis que la magie fait vraiment bien les choses, ils sont nés pour s’entendre ces deux là !

C’est donc d’une humeur mi ravie mi inquiète pour mon Libou adoré que j’accompagne mes camarades vers les cachots d’où s’élève une délicieuse odeur de barbe à papa. Intrigués, nous poussons la porte déjà entrouverte de la salle de potions. Nous passons avec curiosité nos têtes à l’intérieur et constatons avec surprise que la pièce est envahie de fumées multicolores. Les tables sont noyées dans ce déferlement coloré à l’odeur fabuleuse ! C’est comme si on avait réussi à enfermer un arc en ciel aux effluves de fêtes foraines entre les murs du château !

Nous entendons au loin une voix nous invitant à entrer tout en toussotant bruyamment.

« Venez ! Venez mes enfants ! N’est ce pas magnifique ! Bon j’avoue que j’ai un peu forcé sur la dose mais ça vaut le coup non ? »

La tête ébouriffée de Slugorhn jaillit alors du nuage opaque, une expression de savant fou sur le visage. Sa coiffure actuelle ressemble à s’y méprendre à celle d’Einstein sur la célèbre photo moldue !

Nous entrons par petits groupes, cherchant à tâtons un endroit pour s’assoir, butant par moments contre des coins des chaises ou des chaudrons.

« Allons, ne bougez pas, que je trouve une fenêtre pour faire sortir tout ça ! Ah ! Désolé au propriétaire du pied que je viens d’écraser… Pardon… excusez-moi… Voilà ! »

Une brise d’air frais s’engouffre alors dans la pièce, chassant la brume magique vers la porte.

« Ahhhh ! Et bien c’est parfait ! Nous pouvons enfin démarrer ! Alors dites-moi, qui connaît l’origine de cette fumée multicolore ? Non ? Personne ? » Il ne peut s’empêcher de pousser un soupir de déception puis reprend sa mine de Hobbit joyeux. « Un indice alors ! Voyons… c’est une potion utilisée surtout pour la nuit… Alors ? Oui !!! Miss Weasley, épatez moi ! »

La jolie rousse de chez Gryffondor, à deux tables de la mienne, lui sourit timidement.

« C’est une potion de Rêve Enchanteur n’est ce pas professeur ? »

« Merveilleux ! Vous avez trouvé ! Vingt points pour Gryffondor ! » Lance t-il en applaudissant joyeusement. « Donc, la potion de Rêve Enchanteur est une potion avec plusieurs formules différentes selon le rêve qui vous intéresse. Je m’explique. Il y a la formule de base, que vous trouverez page vingt quatre, puis il y a une dizaine d’ingrédients différents à ajouter selon vos souhaits ! Sortez vos livres, votre chaudron et au travail ! Soyez créatifs !» Clame t-il d’un ton enthousiaste.

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Commentaires
Louise Carpple ou l'art d'être française à Poudlard
  • La rentrée est proche, et pour Louise, pas le choix, elle s'effectuera à Poudlard ! Notre jeune française de quinze ans prend donc la direction de l'Angleterre où elle fera sans aucun doute des rencontres qui changeront à jamais son image de l'Ecole
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