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Louise Carpple ou l'art d'être française à Poudlard
19 novembre 2013

Chapitre 14 : Confidences

hogwarts_by_jeanhar-d41b8a8Le lendemain m’apporte un bonheur total ! On m’a laissé dormir jusqu’à 10h30 ! J’aime les journées qui commencent comme ça ! Carla semble toujours dans ses rêves, respirant bruyamment. Je m’étire tel un chat après une très longue sieste puis saute joyeusement sur le sol moelleux, direction la douche ! Je ne suis pas la seule à avoir eu cette idée, trois autres filles sont présentes et discutent vivement dans le grand bassin bouillonnant. Préférant un peu d’intimité, je me dirige vers le coin des douches, où cette fois-ci,  je suis seule. Ah le samedi ! Un de mes jours favoris ! Au programme de la matinée, long petit déj’, envoi de la lettre pour mes parents, de celle pour Chris et réponse à Emilie ! Pour l’après midi, je verrai avec Ka mais je songe à demander de l’aide à Will pour nos devoirs de Défense contre les forces du Mal. Il faut aussi que je retourne à tout prix dans la forêt avec Hagrid pour m’assurer de la sécurité de ma petite Serdentard. Finalement, un samedi pas si reposant !

Je m’habille en vitesse, slim et débardeur, vous m’aviez tant manqué ! Je m’attache négligemment les cheveux, enfile tout de même ma robe de sorcière puis redescends les escaliers en colimaçons en trottinant.

Carla est à présent réveillée, ses longues boucles brunes formant un paquet de nœuds volumineux.

« Tu veuuuuuuuuuuuuuuux bien m’attendre ? Me demande t-elle dans un bâillement.

« Bien sûr ! Les pancakes patienteront un peu ! »

Pendant qu’elle monte à son tour se laver, je fais mon lit, évitant ainsi un travail de plus aux elfes de maisons. Ne la voyant toujours pas revenir, je sors un morceau de parchemin et commence ma réponse à Emilie. Je teints le papier en un vert prairie éblouissant pour riposter à sa critique concernant ma perte de raffinement. J’y ajoute quelques « pshit » de mon parfum personnel puis dessine du bout de ma plume le blason de ma maison. Voilà ! Là ça devrait lui en mettre plein la vue à ma petite Emilie ! Je lui raconte tout ce qu’elle veut savoir sur Will et même plus encore, lui pose des questions sur son fameux Pierre et demande des nouvelles de mon Libou, tout en lui promettant une visite pour les prochaines vacances.

Ma lettre tient sur une page, je décide donc d’utiliser le verso pour lui donner un petit aperçu de notre chambre. N’étant pas aussi douée que je le voudrais en dessin, je choisis d’utiliser un sort que j’ai eu beaucoup de mal à maîtriser en deuxième année, le Sortilège d’Impression. Le principe est simple mais la pratique est toute autre, encore aujourd’hui, ma technique n’est pas parfaite. Comme son nom l’indique, il faut visualiser l’objet de son envie dans les moindres détails, puis prononcer la formule en pointant le réceptacle de sa baguette. Le dessin apparait donc ensuite tout seul, respectant en général l’image que escomptée, même si parfois le résultat réserve quelques surprises !

Je m’imprègne de la pièce, ferme les yeux puis lance la formule d’un ton assuré. J’inspecte mon œuvre et constate que ce n’est pas si mal ! Certes, les lits sont un peu bancals, le plafond a disparu et les proportions ne sont pas trop respectées mais j’ai fait tellement pire que je m’en contente largement ! Un baiser en guise de signature et je n’ai plus qu’à attendre le retour de Lindorie pour envoyer mes courriers. Carla descend peu de temps après, les cheveux encore humides mais démêlés. Aussi affamées l’une que l’autre, nous partons pour la Grande Salle, le ventre gargouillant et l’esprit léger.

« Dis moi Ka, je ne t’ai même pas demandé, tu la connais cette Lena de Poufsouffle ? En cinq ans, tu as bien dû lui parler une fois non ? » Lui demandai-je en chemin.

« Je ne peux pas te dire grand-chose Lili… Cinq ans, ce n’est pas si long et puis, les Poufsouffle ne sont pas ceux que l’on fréquente le plus chez Serpentard… Je sais juste qu’elle a trois autres sœurs et qu’elles font partie d’une sorte de noblesse magique… Après, je ne lui ai jamais vraiment parlé, sauf peut-être pour lui crier dessus pendant un match de Quidditch » Me répond-elle en souriant.

Nous entrons dans le Hall, où les coffres pour stocker les lettres sont entreposés. Trois boîtes pour trois écoles, je glisse ma lettre dans celle au drapeau américain, Carla dans celle au cerisier. Je suis quand même rassurée, je voyais mal Lindorie traverser l’atlantique… en plus, elle déteste les mouettes !

Nous rejoignons à présent la Grande Salle où peu de personnes sont attablées, il faut croire qu’ils se lèvent tôt ici ! Les plateaux paraissent pourtant pleins, comme si nous étions les premières élèves à prendre le petit déjeuner. Je m’en donne à cœur joie, confiture, pâte à tartiner, beurre, miel, sirop d’érable, liquide jaune fluo non identifié, tout y passe, sous les yeux ébahis de Carla.

« Mais où est- ce que tu mets tout ça ? »

« Cha ? Mais ché un repas ormal de franchaige a chère ! Ché bien oins calorique que otre bacon ! » répondis-je la bouche pleine en crachotant quelques miettes au passage.

Elle regarde ma kyrielle de tartines d’un air écœuré, puis elle repère un exemplaire de la Gazette posé un peu plus loin. A la une, des arrestations encore et toujours et surtout des disparitions. Carla semble préoccupée et tourne les pages avec rage.

« Bon sang ! Mais ce Ministère est vraiment obsolète ! Ils mettent en prison des pauvres idiots sous Impérium au lieu de traquer les vrais Mangemort ! Ca me dépasse tout ça ! Si j’étais Auror, j’en aurais attrapé dans la salle commune depuis bel lurette ! Goyle, Crabb et compagnie, on connait tous leurs petites activités extras scolaires ! »

Je comprends sa colère même si j’admets ne pas trop maîtriser le sujet. En effet, en France, nous sommes beaucoup moins touchés par le phénomène, et la plupart des sorciers détestent tout ce qui concerne le célèbre mage noir. La majorité des élèves de Beauxbâtons qui parlent de lui, sont ceux qui ont subi des pertes lourdes au sein de leur famille, le plus souvent  expatriée.

Une fois le ventre plein, trop plein pour moi, nous marchons tranquillement jusqu’à la volière où j’espère trouver Lindorie. J’en profite pour discuter du programme de la journée avec Ka.

« Désolée Lili, mais cet après-midi, Gab et moi avons prévu de nous entrainer à mort pour les essais de demain ! Apparemment, il y aurait des candidats sérieux à nos postes de batteurs… Flitwick a été sympa et a reporté sa retenue à lundi! Il n’a toujours pas était s’excuser auprès de Will d’ailleurs… Il l’avait sacrément amoché le pauvre….Mais je suis certaine que travailler seule en compagnie de ton charmant Serdaigle ne devrait pas te poser de problème ! » Affirme t-elle dans un sourire peu discret.

C’était justement pour éviter ce genre d’embarras entre nous que je souhaitais que Carla soit présente… Zut !

Nous atteignons la Volière. Lindorie descend de son perchoir encore un peu endormie et hulule joyeusement. Je lui offre un biscuit Miamhibou puis lui confie mes deux lettres. Elle trépigne déjà d’impatience à la perspective de son voyage et je parviens avec difficulté à attacher les enveloppes à sa patte.

« Voila ma chère ! Vous pouvez décoller ! »

Elle ne se le fait pas dire deux fois et s’élance vers le ciel orageux, avide de liberté. Comme j’aimerais être une chouette moi aussi !

Nous restons là à la contempler pendant quelques minutes, jusqu’à ce qu’elle ne soit plus qu’une poussière brune à l’horizon. Constatant que Carla semble perdue dans ses pensées, je me décide à lui demander :

« Dis moi Ka, ta mère ne te manque pas trop ? Elle est restée au Brésil n’est ce pas ? »

« Oh si ! Elle me manque énormément ! Je ne la retrouve que pendant les vacances… et encore ! Quand elle ne travaille pas ! C’est une passionnée ma mère ! Quand on a su que Papa avait obtenu son poste en Angleterre, elle n’a plus parlé à personne pendant une semaine ! Finalement, elle nous a annoncé que ça lui brisait le cœur de nous laisser, mais qu’elle ne pouvait pas abandonner son Ecole de Pyrosamba comme ça… Mon père a compris, pas nous. Gab lui en veut toujours et refuse chaque été de retourner au Brésil, il s’arrange constamment pour rester chez Adam ou se dégoter un job ! Je ne peux pas le blâmer… Comprendre que votre mère vous aime moins que sa passion, c’est traumatisant, surtout à onze ans ! Mine de rien, j’ai toujours été beaucoup plus forte que lui et j’ai réussi à lui pardonner sa désertion. Elle doit déjà suffisemment culpabiliser comme ça… elle a raté tellement de choses… mes premières règles, notre premier match de Quidditch comme titulaires, l’amour de Gabriel pour les sports extrêmes… »

Elle se tait soudain, la voix étouffée par l’émotion. Elle essaie de se détourner mais j’aperçois ses pommettes humides qui luisent sous les pâles rayons du soleil.

« Voilà qui explique cet arrogance… Mais pourquoi ne pas être restés là bas avec elle ? Il y a bien des écoles au Brésil non ? »

« Oh oui il y en a une ! Mais Poudlard fait partie des plus réputées, alors mes parents ne nous ont pas laissé le choix… Je ne sais même pas si je regrette vraiment, ma mère et moi ne sommes pas très proches… c’était Gabriel sa vraei moitié, même tempérament, même passion… »

Elle s’arrête à nouveau, pensive. J’en profite pour tenter de détendre l’atmosphère.

« Gabriel ? Danser ? On parle bien de la même personne là ? »

Elle sourit devant ma surprise.

« C’est sûr que c’est difficile à imaginer maintenant, mais il n’y a pas si longtemps, c’était même un champion ! Ma mère et lui participaient à des concours à travers tout le pays, et Gab adorait ça ! Il a vraiment un don ! Mais à présent, il refuse catégoriquement d’en parler. C’est pour cette raison qu’il en veut à la terre entière, à mon père pour l’avoir privé de sa passion, à ma mère pour ne pas l’avoir retenu auprès d’elle et aux autres… hé bien aux autres parce qu’ils sont heureux et pas lui … Il n’y a qu’à moi qu’il accepte de se confier et encore ! Depuis quelques années il s’enferme dans sa hargne et devient, comme tu l’as remarqué, de plus en plus arrogant ! Ma mère ne le reconnaitrait plus, lui qui était si sage et discipliné… »

J’avoue que j’ai beaucoup de mal à imaginer un tel Gabriel ! Mais après tout ce qu’il a vécu, je comprends mieux son comportement… Il est blessé, donc il veut faire souffrir les autres. C’est juste humain.

Je me promets de me montrer plus conciliante avec lui, avec un peu de patience, il devrait être supportable !

« Et toi Ka, la danse ne t’a jamais attirée ? »

« Moi ? Tu plaisantes ? Je préférais de loin jouer au foot sur la plage avec mes copines ! Je restais beaucoup plus souvent avec les moldus, à cette époque, la magie ne m’intéressait pas… Mais on n’échappe pas à son destin… »

« Vraiment ? Tu n’aimais pas la magie ? »

« Pas plus que ça. Je l’utilisais à mon insu, comme tous les enfants sorciers. Je poussais quelques ballons par ci, envoyais un peu de sable par là… J’avoue que la magie m’a permis de gagner de nombreux matchs ! » Dit-elle d’une voix nostalgique. « Enfin ! C’est loin tout ça ! Tu viens, il faut que je trouve mon frangin avant le déjeuner ! »

Sur ce, elle se met à courir vers le château, ses long cheveux bruns virevoltent au rythme de ses longues foulées. Je me lance à sa poursuite, troublée par tout ce que je viens d’apprendre. Gabriel n’est peut être pas le monstre que je pensais ?

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Commentaires
Louise Carpple ou l'art d'être française à Poudlard
  • La rentrée est proche, et pour Louise, pas le choix, elle s'effectuera à Poudlard ! Notre jeune française de quinze ans prend donc la direction de l'Angleterre où elle fera sans aucun doute des rencontres qui changeront à jamais son image de l'Ecole
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