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Louise Carpple ou l'art d'être française à Poudlard
20 novembre 2013

Chapitre 27 : Les prémices du match

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Le réveil du lendemain est pour ainsi dire… brutal…

Les supporters sont déchaînés et ici en l’occurrence, la supportrice de quatrième année qui vient d’être poussée sur mon lit dans un grand éclat de rire. C’est donc en sursaut et les cheveux en bataille que j’émerge de ma couette, plutôt de mauvaise humeur d’ailleurs… Je déteste ce fichu Quidditch… On est dimanche quoi !

Quand je me résigne à ouvrir définitivement les yeux, le spectacle qui s’offre à moi est digne des plus grands matchs de football… Toutes mes camarades sont parées de vert et d’argent, écharpes, bonnets, chaussettes, antennes… Antennes ? En effet, j’aperçois sur une des têtes une sorte de bandeau agrémenté de longues…. Très longues branches où viennent s’enrouler des serpents qui semblent plus vrais que nature ! Par terre, on ne voit plus rien des vieux tapis traditionnels, le sol est jonché de pancartes et de banderoles en tous genres ! Dans un coin, Emma et Ka répètent visiblement un slogan, le visage peinturluré avec l’écusson de notre maison. Quand elles aperçoivent ma peau immaculée au milieu de cet océan de vert, elles se précipitent sur moi, palette de maquillage en main.

« Louise ! Dépêche-toi un peu ! On doit toutes être prêtes avant le déjeuner ! On va leur en mettre plein la vue à ces Moineaux ! » Me secoue Emma un serpent en travers de la bouche.

« File à la douche qu’on puisse te barbouiller comme il se doit ! Allez ! Hop-hop-hop ! » Me hurle Ka pour couvrir le brouhaha général.

Sentant ma motivation défaillir, elles m’attrapent chacune par une main, me tirent au bas du lit et me traînent jusqu’à la salle de bain. Un peu boudeuse, je prends bien mon temps sous l’eau brûlante réconfortante. Et dire qu’il va falloir aller se cailler les fesses au terrain de Quidditch alors que j’aurais pu rester bien sagement au chaud ici pour écrire mes lettres…

A peine la serviette enroulée autour de ma poitrine, mes deux geôlières me fourrent une pile de vêtements dans les bras et me poussent à l’intérieur d’un vestiaire. Saperlipopette ! J’ai l’impression d’être une poupée ! Voyons voir qu’est ce que c’est que… QUOI ?!

« Tu n’es pas sérieuse Ka ! Tu ne crois quand même pas que je vais porter ce truc ! » Lui demandai-je, indignée.

Je distingue des gloussements étouffés derrière la porte puis la réponse qui confirme mes craintes.

« Bien sûr que si ! Tu va être canon là-dedans ! Tu n’as pas le choix ! On y est tous passés ! Tu es la dernière arrivée, c’est ton tour ! »

« JE DÉTESTE CETTE ÉCOLE ! » Hurlai-je à leur intention.

« Oh allez Lili ! Dis-toi que tu seras au chaud au moins comme ça ! »

« Je préférerais mille fois grelotter de froid en mini jupe et en pleine tornade que de porter cette horreur ! »

« Allez Lili ! Tout le monde t’attend ! C’est toi la mascotte après tout ! » Dit Ka avant d’éclater de rire.

« C’est ça ouais ! Ben puisque c’est comme ça, je resterai enfermée ici jusqu’à ce que vous daigniez enfin me donner quelque chose de mettable ! »

« Oh Lili ! Allez s’il te plaît, Will serait extrêmement déçu s’il ne te voyait pas au match… »

« Justement ! C’est bien mieux qu’il ne me voit pas comme ça ! »

Non mais franchement ! J’ai beau tourner ce… costume dans tous les sens, je serais obligatoirement l’élève la plus ridicule du stade ! Encore la combinaison en écaille est plutôt classe, bien qu’un peu trop moulante à mon gout, mais alors la cape ! Ce n’est vraiment pas possible ! Cette traîne d’au moins deux mètres et cette horrible capuche aux deux crochets bien réels… Plus ringard tu meurs !

« C’est pour rigoler Louise ! Allez ! Sinon c’est cette idiote de Clarissa de quatrième année qui aura cet honneur ! »

« Tu parles d’un honneur ! Bon ça va ! Vous avez gagné ! Je le mets ! Mais je jure sur la tête de mes ancêtres que vous allez me le payer les filles ! »

J’enfile l’atrocité en vitesse en évitant de me regarder dans le miroir, puis après un immense soupir, je franchis la porte.

Leurs joues gonflées et leur peau écarlate ne laissent planer aucun doute… Je suis vraiment ridicule. Leur fou rire éclate alors et après cinq minutes, où l’envie de m’enfuir en courant et de me jeter dans le Lac Noir mûrit dans mon esprit, elle sèche enfin leurs larmes et m’entraînent en bas. Je suis accueillie par des sifflets masculins et les encouragements compatissants des autres filles. Pourvu que Will ne me reconnaisse pas accoutrée comme ça…

Le voyage jusqu’à la Grande Salle se fait dans la joie et la bonne humeur, enfin, si on ne me compte pas bien sûr ! Comme tout le monde a insisté pour que je prenne la tête de notre groupe de cinglés, je suis persuadée d’être à la merci des moqueries et autres commentaires désagréables des autres maisons… Cependant, lorsque je m’avance à l’intérieur de la pièce, littéralement bondée à cette heure-ci, c’est un grand silence qui nous accueille, la table recouverte de bleu nous fixe d’un air mauvais, tout comme les Gryffondor, eux aussi vêtus de bleu pour l’occasion. Super… Il ne manque plus que les tomates et œufs pourris pour que je ne me sente encore plus mal… Soudain, un gamin minuscule recouvert d’une cape turquoise bien trop grande pour lui sort du rang et vient à ma rencontre.

« Hé ben Lili ! Ils ne t’ont pas ratée tes copains ! Tu ressembles à un dinosaure empaillé comme ça ! »

« Max ! Je ne t’avais même pas reconnu avec ta tête de Schtroumpf ! C’est quoi ces plumes dans tes cheveux ? »

« Ce sont des plumes d’aigle bien sûr ! Je suis trop pressé Lili ! Je n’ai jamais vu de match de Quidditch en vrai ! Will a dit qu’ils allaient cueillir le serpent par la queue et le jeter du haut des nuages ! C’est trop cool ! »

« Will a dit ça hein ? »

« Oui ! Il m’a aussi demandé un truc bizarre… Il m’a demandé si je l’autorisais à te tenir par la main… Pourquoi il m’a dit ça Lili ? »

« Hé bien… Tu te souviens quand Jérémy à ramené Léa à la maison ? »

« Léa ? Oui c’était dégoutant, ils avaient toujours leurs bouches collées…. Beurk ! »

« Oui c’est vrai c’était dégoûtant…. C’est pour ça que Will et moi on ne restera pas tout le temps collés ! Même si c’est ce que les couples font ! »

« Non ! C’est vrai ? Will est ton nouvel amoureux ? »

Une voix visiblement ulcérée nous interrompt alors.

« Sérieux Louise ? C’est une mauvaise blague ! Ne me dis pas que tu sors vraiment avec ce faux jeton de Berkfleur ? »

Je me retourne brusquement, une réplique cinglante sur les lèvres et me retrouve face à Adam les poings sur les hanches.

« Franchement Adam, je ne vois pas en quoi ça te regarde ! Et arrête avec ce surnom débile ! Oui ! Will est mon petit ami et comme tous les Serpentards, tu devras t’y faire aussi ! Le monde n’est pas seulement fait d’argent et d’émeraudes! »

« Tu ne sais pas en quoi ça me regarde ? Très simple, Gabriel est mon ami donc je me sens concerné ! »

« Gabriel ! Gabriel ! Toujours Gabriel ! Mais vis pour toi un peu ! C’est un grand garçon il n’a pas besoin qu’on s’inquiète pour lui ! Et puis d’abord ! Ca ne le concerne pas plus que toi ! »

« Ne te fous pas de moi Louise ! Tu sais très bien l’attirance que Gab a pour toi ! Il va être furieux ! Et je suis certain que c’est ton « petit copain » qui risque d’en subir les conséquences ! »

« Mais bordel de bouses de Mammouth ! Occupez vous de vos fesses écailleuses un peu ! Je n’ai de compte à rendre à personne, et surtout pas à ton cher ami ! Il n’a jamais montré aucune attirance envers moi ! Mis à part m’envoyer un cognard à la tronche, c’est le seul geste affectueux qu’il ait accompli ! Alors je vous dis mer*** ! »

Rouge de colère, je tourne les talons en entraînant Max avec moi jusqu’à notre table.

« Il n’est pas très sympa celui là… C’est un copain des brutes de l’autre jour ? »

« Non pas du tout… D’habitude Adam est doux comme un agneau mais là, il faut croire que l’esprit de compétition lui monte à la tête… Tu déjeunes avec moi frangin ? Il y a un petit truc dont je voudrais te parler… »

« C’est urgent ? Parce que les copains m’attendent… On va au terrain pour avoir les meilleures places ! »

« Mais le match ne commence que dans une heure ! »

« Ben oui mais on veut voir l’échauffement… »

« Très bien j’ai compris… File ! Ca attendra ! »

« A plus tard Louisosaure ! »

« Ah c’est très fin ça ! Que le meilleur gagne ! » Lui criai-je alors qu’il est déjà loin.

« Ah les jeunes… » Soupire Ka d’un ton moqueur.

« Ouais… comme tu dis… Je n’ai pas vu Will à la table des Serdaigle… C’est bizarre…»

« Oh non ! Ne t’inquiète pas ! C’est tout à fait normal ! Ils doivent être au terrain aussi, Gab est venu manger plus tôt pour être au vestiaire avant les autres… C’est la compétition ma petite ! »

Nous déjeunons dans la bonne humeur, alignés comme une ribambelle de haricots verts. Puis, Deux gros gaillards me hissent sur leurs épaules et nous emmènent, en chansons, en direction du stade, vers le futur massacre…

Le moins que l’on puisse dire, c’est que nous passons difficilement inaperçus… Si par malheur un professeur oubliait l’évènement de la journée, il  serait vite rappelé à l’ordre… Nos adversaires Serdaigle ne sont pas en reste et ont, eux aussi, amené leur propre mascotte, qui est carrément mieux que la nôtre ! En effet, eux n’ont pas oublié qu’ils étaient sorciers avant tout et ils ont tout simplement ensorcelé une sorte de piñata géante aux plumes de tous les dégradés de bleus possibles et imaginables. L’oiseau de papier voltige devant leur groupe en braillant comme un perroquet quelque chose comme « Miamiam du Lézard ! »

Quand on me pose enfin à terre, j’ai la tête qui tourne, et quand j’aperçois la centaine de marches restant encore à gravir, j’ai la migraine… Bien heureusement, un sauveur arrive et me prend doucement la main en m’entraînant à l’écart.

« Will ! Qu’est ce que tu fais là ?! Le match ne va pas tarder à commencer ! »

« Je sais ! Je te guettais juste ! Je voulais mon bisou d’encouragement avant de monter sur mon Nimbus ! J’ai failli ne pas te reconnaître dans cet accoutrement, heureusement que tes cheveux dépassent ! » Me dit-il en m’enlaçant la taille.

« Ne m'’en parle pas ! Ce sont les filles qui m’ont obligée à porter ce truc… Tout ça pour une rencontre scolaire… On se croirait à la Coupe du Monde oui ! »

« Hé oui ! Ici on adore le Quidditch ! Et on ne plaisante pas avec ça ! Moi je te trouve très mignonne en tout cas ! Tu ressembles à l'une des peluches de mon enfance ! »

« Une peluche ? Max m’a traitée de dinosaure empaillé… »

Il éclate alors du rire musical dont il a le secret.

« Décidément, ce gamin me plaît ! Aurais-je l’immense honneur de recevoir un baiser de la magnifique mascotte Serpentard ? Qui sait ! Peut-être que ca me portera chance ! »

Je me penche vers lui en souriant quand une voix familière et visiblement en colère, nous interrompt. Décidément, on n’a jamais la paix ici !

« Crois-moi sale pigeon, il te faudra plus que de la chance si tu veux ressortir vivant de ce match ! »

Dans un geste protecteur, Will se place devant moi, tel un bouclier, face à un Gabriel furibond. L’ambiance frivole qui régnait jusque là se tend tout à coup, les deux garçons se jaugent, s’étudient et se défient du regard… On se croirait dans un de ces westerns américainsou moins glorieusement dans un combat de coqs.

« Voyez-vous ça ! Comme c’est mignon ! Le preux chevalier à plumes qui protège sa princesse à écailles ! Franchement petite Frenchie, je pensais réellement que tu valais mieux que ça ! Un pitoyable moineau ! » Me reproche t- il d’un ton méprisant.

J’ai comme une envie soudaine de franchir le barrage de muscles et d' 'envoyer valdinguer cet idiot mais impossible d’attraper ma baguette. Je déteste ces maudits trucs moulants !

« Qu’est ce que tu fais là Gabriel ? Occupe toi donc de tes fesses et retourne à tes Cognards ! » Lui répondis-je en essayant de rester calme.

« Ce que je fais là ? Il se trouve que j’ai aperçu ce minable se glisser hors des vestiaires ! J’ai cru qu’il préparait un mauvais coup alors je l’ai suivi ! J’ai imaginé des tas de trucs affreux, mais là ! C’est vraiment à vomir ! »

« C’est quoi que tu n’as pas compris dans "occupe-toi de tes fesses", Santos ? Ma petite amie t’a demandé de partir, alors dégage ! Si t’as un truc contre moi, on réglera ça sur le terrain ! »

« Oh mais j’y compte bien ! Profite Louise ! Vu la tronche qu’il aura à la sortie, tu ne pourras même plus distinguer ses lèvres sur son visage ! »

« Je peux t’assurer une chose Gabriel, si tu blesses Will comme tu l’as fait avec moi, ne me regarde plus jamais, ne me parle plus jamais et surtout ne me croise plus jamais ! Tu sais de quoi je suis capable, et cette fois, il n’y aura pas de pardon ! Quant à ses lèvres, ne t'inquiète pas, je les trouverai toujours, même les yeux fermés »

Gab a toujours son air dégouté… Ses yeux ne sont que rage et ses poings serrés semblent se retenir de frapper.

Des voix se font entendre derrière nous. Il semblerait que leurs coéquipiers respectifs s’inquiètent de leur absence.

« Santos ! Qu’est ce que tu fabriques ? Le match commence dans cinq minutes ! »

« Will ! Tu nous as fait peur ! Grouille-toi ! Madame Bibine va bientôt donner le coup d’envoi ! »

Deux clans se font maintenant face, et je semble être l’intruse au milieu de ce bazar. Pourtant, je me fais plutôt l'effet d'être l'enjeu…

« C’est bon les gars j’arrive, je règle juste un petit différent ! » Répond Will sans quitter Gab des yeux.

« C’est bon Santos, tu l’auras dans les airs ! Laisse cette pauvre fille là où elle est ! C’est une traîtresse à son sang, c’est tout ! » Lui souffle un type balafré en tentant de l’entraîner en le tirant par l’épaule.

Gabriel se dégage violemment et s’approche de deux pas, Will me maintient fermement derrière lui, quant à moi, je sens ses amis bleus prêts à intervenir. Les garçons et leur orgueil, c’est vraiment n’importe quoi !

Un Sonorus se fait alors entendre : « Les joueurs sont attendus sur le terrain immédiatement ! »

Presque nez à nez, la tension est a son apogée, je décide donc d’intervenir une bonne fois pour toutes pour calmer cette excès de testostérone !

« C’est pas bientôt fini franchement ! Non mais vous vous êtes regardés ? C’est absolument pitoyable ! Je doute fort que des joueurs professionnels se comportent ainsi ! Vous êtes en cinquième année alors grandissez un peu ! Allez donc disputer ce fichu match qu’on n’en parle plus ! On verra quelle équipe est la meilleure, fin du débat, point final ! »

Gabriel se redresse doucement, sans quitter Will des yeux, il crache rageusement par terre, puis rejoint ses coéquipiers
qui ricanent en snobant notre groupe. Il n’en a pas vraiment terminé puisqu’il crie à la cantonade :

« Tu vas payer cher Berkfleur ! On ne touche pas à une fille de chez nous ! »

Je lève les yeux au ciel devant tant de machisme archaïque ! Comme si j’étais un objet que Will avait récupéré ! Finalement, je me verrais bien une batte à la main moi aussi !

Une fois le groupe de Serpentards hors de vue, les aigles soupirent de soulagement puis rejoignent eux aussi le vestiaire pour le véritable duel.

« Ne t’inquiète pas pour moi princesse ! J’ai confiance en nos batteurs et Cho attrapera si vite le Vif d’Or que Santos n’aura même pas le temps de frôler un Cognard ! Je peux avoir mon baiser maintenant ? »

Difficile de ne pas s’inquiéter quand on connait le coté diabolique des Serpentards comme Gabriel… Cependant je l’embrasse avec fougue et lui envoie tout le courage dont je suis capable.

« Bon courage ! Et surtout merde ! »

Un dernier sourire et me voilà seule. Je scrute les alentours, personne. Ka n’a même pas dû remarquer mon absence. Bien décidée à ne pas assister à cette boucherie ridicule, je file en vitesse chez Hagrid, espérant de tout cœur apprendre une bonne nouvelle !

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Commentaires
Louise Carpple ou l'art d'être française à Poudlard
  • La rentrée est proche, et pour Louise, pas le choix, elle s'effectuera à Poudlard ! Notre jeune française de quinze ans prend donc la direction de l'Angleterre où elle fera sans aucun doute des rencontres qui changeront à jamais son image de l'Ecole
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