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Louise Carpple ou l'art d'être française à Poudlard
20 novembre 2013

Chapitre 30 : Pétards, conffetis et Bombabouses

ed16045ebbf992a6ae15b1baae8e80df-d46ttwnJe frappe frénétiquement à l’épaisse porte de bois, aussi impatiente qu’une enfant un matin de Noël !

« Hagrid ! C’est Louise ! Ouvrez ! »


« Entre, Louise ! C’est ouvert ! Viens vite voir ces merveilles ! » Me crie une voix à l’intérieur.

J’appuie de tout mon poids pour parvenir à faire pivoter la porte et pénétrer dans la maisonnette à l'atmosphère brûlante. C’est dingue ! On se croirait dans un sauna là dedans !

De grosses gouttes de sueur perlant sur son front et les yeux pétillants d’émotion, Hagrid m’invite à le rejoindre à coté de la cheminée. Lovées dans un immense panier, trois petites boules de plumes argentées trépignent joyeusement. Enfin petites… Tout est relatif... Si leur adorable langue fourchue ne sortait pas toutes les secondes pour happer l’air, on aurait facilement pu les prendre pour de petits aigles affamés. Leurs yeux sont ouverts, avides de connaissance et de découverte et leur peau de serpent est encore recouverte de plumes soyeuses. Deux d’entre eux ont la même crête rougeoyante que leur mère, sans doute les femelles, le dernier est un peu plus gros, avec à la place de la crête, de petits piques semblables à ceux des dragons. Leur bec  est également différent, celui de Serdentard était d’un noir ébène profond, celui de ses petits est d’un blanc immaculé… Ce quelle serait fière !

Je tourne mon regard brillant vers un Hagrid qui ne peut plus s’arrêter de sourire et lui pose la question fatidique :

« Vous leur avez donné des noms ? »

« Oh non ! Pas encore ! Je t’attendais ! Pour les deux petites, je pensais à Volargent et Noxy… Mais si ça ne te plaît pas , tu peux changer ! Toi aussi tu es leur maman ! »

Je souris en m’imaginant leur apprendre à voler, sur le dos de Libou… Comme l’aurait fait leur véritable mère…


« Non… C’est très joli comme nom… Gardons-les ! Pour le dernier… Je ne sais pas encore… Que dites-vous de… »

Un cri strident qui nous force à nous boucher les oreilles m’interrompt soudainement. Il semblerait bien que ce monsieur encore anonyme cherche à attirer l’attention. Il plonge son regard bleu azur dans le mien puis étend ses longues ailes d’argent. Sur ses plumes, des arabesques bleutées miroitent à la lueur des flammes… Il ressemble à un paon des neiges faisant la roue devant sa belle.

Hagrid éclate d’un rire joyeux.


« Je crois que pour lui tu n’es pas sa maman finalement ! Regarde comme il fait le beau ! »

« C’est sûr que son nom est tout trouvé ! Tu seras Paon ! » Lui murmurai-je en lui grattant la nuque.

Tel un chat ronronnant, il se frotte à ma main en sifflant de satisfaction.

Pendant encore une heure nous restons près des trois merveilles à nous extasier à chacune de leurs grimaces. Nous leur faisons goûter toutes sortes d'aliments, dont une espèce de soupe visqueuse concoctée par Hagrid qui en aurait rendu nauséeux plus d’un… Pourtant eux ont l'air d’adorer ! Il semble qu’ils aient hérité de leur mère leurs goûts bizarres en matière culinaire…

Je quitte la cabane à contrecœur, rappelée à l’ordre par mon estomac. Il est vingt et une heure trente, plus rien n’est servi dans la Grande Salle à cette heure tardive et je dois une fois de plus me faufiler en douce dans le château… Si seulement je savais où se cachent les cuisines…

Tout en réfléchissant à une future planque pour garde-manger de secours, je me glisse à l’intérieur comme j’en ai l’habitude… Comme une ombre ! Une ombre qui aurait pu être discrète si elle n’avait pas hurlé de surprise en recevant un liquide glacial et puant sur la tête !

Trempée, j’inspecte les alentours à la recherche du petit plaisantin qui s’amuse à lancer des Bombabouses… Un fantôme au visage de clown diabolique s’élève derrière une armure, visiblement mort de rire et armé d’une autre sphère malodorante.

« Hé toi ! Pose ce truc immédiatement où j’appelle Rusard ! »

La menace n’a pour seul effet que de provoquer l’envoi de la seconde Bombabouse, sur mes pieds jusque là épargnés. De colère, je sors ma baguette, sans réellement savoir ce qui pourrait être efficace contre un esprit frappeur. Il me fixe avec dédain avant de s’éloigner en chantant, une ribambelle d’armes gluantes derrière lui.

Peeves n’a peur de personne
C’est toujours qu’il vous étonne
Rusard tremble dans son placard…
Quand Peeves règne dans les couloirs !


Furieuse, dégoutante et imprégnée d’un délicieux fumet d’égoûts mêlé à celui de la bouse de dragon, je me dirige vers le dortoir, bien décidée à aller me coucher après cette journée épuisante.

Visiblement, le destin ne l’entend pas de cette oreille…

Devant l’entrée de la salle commune, Max est assis par terre, le menton entre les mains et les genoux repliés. A sa manière élégante de bailler, je dirais qu’il m’attend depuis un moment.

« Max ? Que fais-tu là ? Mais pourquoi diable n’es-tu pas allé m'attendre à l'intérieur ? Personne n’est entré depuis que tu es là ? »

« Ah Lili ! Quand même ! J’ai cru que j’allais passer la nuit ici moi… Si, il y a plein de monde qui est entré mais personne n’a voulu me laisser passer… »

« Ah… Sans doute à cause du match d’aujourd’hui… Qu’est ce qui se passe ? »

« Je suis venu te chercher bien sûr ! Will voulait venir lui-même mais les autres on eu peur qu’il ne revienne pas vivant des cachots… »

« Mais enfin de quoi parles-tu Max ?! »

« De la fête ! Il y a une fête au Nid ! Pour la victoire ! Il a de la Bierraubeurre et tout le monde s’amuse ! On attend plus que toi ! Enfin… Surtout Will ! »

« Une fête ? Mais attends une seconde ! Il t’envoie toi ! Un Serdaigle de première année dans la gueule du Basilic ! Je peux te dire qu’ils vont m’entendre là-haut ! »

« Ne te fâche pas ! C’est moi qui me suis proposé ! Mais… euh… Tu devrais peut être aller prendre une douche avant… Ce que tu pues ! Qu’est ce qui t’est arrivé ? »

« J’ai croisé un clown débile dans un couloir… Bon… Hé bien… Retournes-y ! Je te rejoins dans dix minutes ! »


Je rentre discrètement dans la salle commune silencieuse et prends la direction des bains en songeant que finalement, il me faudrait sans doute un peu plus de dix minutes pour enlever tout ça…

Trois bouteilles de shampoing plus tard, on ne sent presque plus l’odeur infecte incrustée dans mes cheveux… Par contre, pour mes vêtements, je ne suis même pas sûre que les elfes puissent y faire quelque chose. Toute de bleu vêtue, je sors discrètement de la salle de bain et traverse le dortoir sur la pointe des pieds. Tout le monde semble dormir paisiblement et j'entends même des ronflements qui proviennent du lit d’Emma.

Vient maintenant le moment de franchir la salle commune… Comme elle me paraît toujours aussi vide, je la traverse avec confiance. Avec tellement de confiance, que je me prends les pieds dans le tapis et me rattrape maladroitement à une table d’où dégringole un jeu d’échec… Pour la discrétion, on repassera ! Je peste silencieusement contre moi-même et remets tout en place en jetant des coups d’œil inquiets à l’escalier. Je m’apprête à faire basculer la porte quand une voix ensommeillée raisonne dans mon dos.

« J’espère que tu ne t’entraînes pas pour être Auror parce que ton niveau de discrétion est pitoyable… Tu vas où à cette heure-ci ? »

Mais qu’est ce qu’il trafique allongé sur ce canapé !

« Je t’en pose des questions Gabriel ? Retourne donc te coucher et fiche moi la paix ! »

« Vu l’horrible couleur que tu as sur le dos je suis sûr que c’est pour aller retrouver cette bande de pigeons minables ! »

« Des pigeons qui vous ont tout de même offert une jolie correction ! Je n’ai aucun compte à te rendre, je vais où je veux, avec qui je veux ! »

« Bien sûr mais tu dois tout de même
rendre des comptes à ta maison des comptes ! Non mais tu t’es vue ! A minauder avec cet imbécile de Berkfleur ! Ce mec n’est qu’un parasite qui te tourne autour ! Tu ne sais rien de lui ! »

« Non mais tu te prends pour qui Gabriel ?! Tu crois que tu peux te permettre de me juger ? De juger Will ? Mais va te faire voir ! Tu n’es meilleur qu'aucun d'eux ! ! Même si tu penses le contraire ! Will est une personne formidable, généreuse et prévenante ! Tout l’inverse de toi  qui n'es qu'un sale égoïste-manipulateur-arrogant ! Je ne sais même pas comment Carla et Adam font pour te supporter ! Mais trouve-toi une fille bon sang ! Trouve-toi une nouvelle victime et essaye d’être au moins l’égal de Will ! En es-tu seulement capable ? Saurais tu traiter une fille autrement que comme un vulgaire passe temps ? »

« C’est un défi ? » Me demande t-il l’air moqueur et pas du tout choqué par ma tirade.


« NON ! Ce n’est pas un défi, c’est un conseil ! Tu crois que tu inspires le respect en te pavanant comme un paon ? Mais moi j’ai de la peine pour toi Gabriel ! J’ai de la peine parce que tu es seul avec ton orgueil ! Tout le monde t’admire mais personne ne t’aime ! »

Son regard se durcit alors.

« Qu’en sais-tu ? Tu ne connais rien de moi ! Je me moque que l’on m’aime ! Et contrairement à ce que tu penses, on me respecte ! Et tu veux que je te dise ce que j’en fais de ta pitié ? »

Il envoie valdinguer ce pauvre jeu d’échec qui n’a rien demandé puis s’avance vers moi, les poings serrés.

« Tu ne me connais pas Louise, tu ne sais pas ce que je suis capable de faire pour te prouver que tu as tort ! »

« Mais vas-y ! Ne te gêne pas ! Tu ne pourras que remonter dans mon estime parce que là, tu ne pouvais pas tomber plus bas ! Vas-y ! Change ! Même si je doute que tu en sois capable !»

« Je peux t’assurer que tu vas regretter chacun de ces mots ! » Me chuchote-il avec un sourire carnassier. « Va ! Rejoins ce minable ! Tu verras, je te prouverai qu’il ne mérite pas de poser ses lèvres sur les tiennes, je te montrerai qui il est vraiment ! Et qui je suis vraiment… ! »

Sur ces paroles pour le moins énigmatiques, il prend l’escalier sans me jeter un regard, me voilà réellement seule. Un peu sous le choc de ses paroles, c’est songeuse que je me rends à la tour de Serdaigle . Une chance personne dans les couloirs ! Mais que sait-il sur Will que j’ignore ?

Au bas des escaliers, on entend déjà la musique et les rires qui résonnent, l’ambiance promet d’être festive !

Je m’approche de la gargouille attendant son énigme mais rien ne se passe. Je frappe alors avec force sur la porte de bois, dans l’espoir que quelqu’un vienne m’ouvrir. Au bout de quelques minutes, je dois me rendre à l’évidence, personne ne m’a entendue… Je me tourne donc vers la statue de pierre et lui tapote la tête, comme pour la réveiller, elle me fixe alors de ses yeux froids et me dit :

« Si de plume tu n’es pas faite, inutile d’essayer d’entrer car seuls les savants peuvent pénétrer, dans le nid de Serdaigle la bien nommée. »


Super ! Je suis censée attendre qu’on veuille bien daigner ouvrir alors…


Enervée et fatiguée, je suis à deux doigts de faire demi-tour quand un grand gaillard sort en titubant et manque de me tomber dessus.

Il me détaille de haut en bas, en s’attardant légèrement sur ma poitrine puis me demande avec une subtilité tout à fait masculine :

« Euh t’es qui ? »

Ne prêtant pas attention à ce charmant manque de civilité, je lui réponds sur le même ton :

« Louise ! La sœur de Maxime et la petite amie de Will ! »

« AH !!! C’est toi que monsieur le grincheux a attendue toute la soirée ! Viens ! Entre ! Je m’appelle Michael ! Michael Corner ! »

Je me contente d’un bref « Salut ! », puis j’entre avec lui dans la pièce.

A l’intérieur, le nombre élevé d’élèves collés les uns aux autres à vraisemblablement fait augmenter la température. La musique est bruyante et les étoiles du plafond fond  office de spots multicolores. On se croirait presque en boite de nuit moldue !

On se faufile entre les danseurs, puis j’aperçois Will vautré sur un canapé, plutôt bien entouré. En effet, il discute joyeusement avec deux filles assises chacune sur un accoudoir, visiblement ravies d’être là. Déjà énervée, il n’en faut pas plus pour que la colère commence à bouillir dans mes veines. C’est sûr qu’il a l’air vachement grincheux et malheureux ! Mon absence n’a pas vraiment l’air de le déranger !

« Hé Bellefleur ! Regarde un peu qui je viens de trouver devant la porte en descendant aux cuisines! Ton serpent ! »

Il crie le mot serpent comme s’il voulait dire « ton jouet » puis repart en sens inverse.

« Lili ! Enfin ! J’ai cru que tu ne viendrais plus ! »

Mauvaise réponse.

« C’est sûr ! C’est évident que je te manquais ! Tu devais être tellement triste que tu t’es fait consoler par ces deux sirènes ! »

Il regarde les deux filles aux visages décomposés par mon apparition puis tente de me prendre dans ses bras.

« T’es trop mignonne quand tu es jalouse ! C’est juste des amies ! Viens que je te présente !»

Je le repousse, boudeuse et sans aucun doute puérile mais je m’en fiche ! Je prends la direction opposée et me mets à  la recherche de Max.

« Louise ! Attends ! Mais bon sang qu’est ce qui t’arrive ! » Me crie Will en me rattrapant par le bras.

« Oh rien de bien méchant ! » Criai-je à mon tour pour couvrir la musique. « Je venais juste passer une bonne soirée avec mon copain parce que mon frère est venu EXPRES me chercher aux cachots car PERSONNE n’a eu le courage de descendre à sa place, sachant très bien ce qui pouvait lui arriver s’il croisait certains Serpentards ! Mais je trouve ce MEME petit ami entre deux nanas en chaleur riant aux éclats comme si c’était la meilleure blague de l’année ! Bref, j’en ai ma claque qu’on se foute de moi ! Donc je vais voir mon petit frère et rentrer me coucher ! »

Will ne sourit plus, il me fixe, totalement désemparé et cherchant ses mots. Comme aucun son de défense ne sort de sa bouche, je me détourne, furieuse, et me mêle à la foule.

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Commentaires
Louise Carpple ou l'art d'être française à Poudlard
  • La rentrée est proche, et pour Louise, pas le choix, elle s'effectuera à Poudlard ! Notre jeune française de quinze ans prend donc la direction de l'Angleterre où elle fera sans aucun doute des rencontres qui changeront à jamais son image de l'Ecole
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