_tRue__Love_is_a_Potion__by_fridaythe13th

fridaythe13th

Ce prof est vraiment doué pour passionner ses élèves ! En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, tous les livres s’ouvrent à la page demandée dans un harmonieux bruissement de papier. Le silence qui s’en suit est digne du plus stérile des déserts d’Orspion. Je me plonge à mon tour dans mon ouvrage, examinant avec minutie les informations devant moi.

Potion de Rêve Enchanteur (base)

Ingrédients :

- Trois racines de valériane

- Cinq cuillérées de poudre de sauge phosphorescente

- Cinq gouttes d’extrait de camomille

- Une demi-baie d’Oneiroi

- Une plume de Morpheusis Argenté

- Trois queues de rats des champs

- Crin de licorne

Recette :

1) Faire chauffer l’eau à 100°C. Une fois à ébullition, broyer la valériane puis ajouter cinq cuillères dans l’eau. Remuer deux fois dans le sens des aiguilles d’une montre.

2) Verser la camomille puis chauffer à 150°C pendant une minute.

3) Ajouter les cinq cuillérées de poudre de sauge ainsi que la demi-baie d’Oneiroi, préalablement coupée en dés.

4) Une fumée ébène au parfum de myrtille doit normalement s’échapper de votre chaudron. (Si ce n’est pas de cas, verser 1L d’Elixir d’Anhilis, puis recommencer à partir de l’étape deux).

5) Poser la plume de Morpheusis Argenté à la surface puis attendre qu’elle s’enfonce dans le fond du chaudron. Remuer vivement dix fois.

6) Ajouter les trois queues de rats des champs et le crin de licorne. La potion vire au blanc laiteux au parfum de barbe à papa quelque soit la spécificité choisie par la suite.

Potion de Rêve Enchanteur (tous types)

- Amoureux : Mélanger un pétale de violette, de rose ou d’orchidée selon votre goût et une tablette de chocolat au lait. Devient verte.

- Apaisant : Ajouter trois plumes de Colombel Chamallow. Devient rose.

- Aventurier : Ajouter trois pinces de scorpions et trois gouttes d’essence de Belladone. Devient dorée.

- Créatif : Dissoudre un fragment d’arc-en-ciel en boîte et dix paires d’ailes de fées. Devient indigo.

- Effrayant : Ajouter trois pattes d’araignées et deux pincées d’asphodèle déshydraté (pour un cauchemar plus intense, augmenter la dose jusqu’à dix pincées maximum). Devient pourpre nuit.

- Erotique : Cinq gouttes de sang de dragon (pur), une demi bouteille de Whisky Pur Feu et trois pétales d’arum rouge. Mélanger le tout et faire chauffer pendant 15 min. Devient orange.

- Loufoque : Mélanger deux feuilles de Mania Manea d’Athènes et 5g d’excréments de Troll. Devient gris souris.

- Prémonitoire : Ecraser puis mélanger sept graines de pavot, un bout de mandragore et trois lamelles de soma épineux. Ne pas oublier les poils de Fléreur et un de vos cheveux! Devient violette.

Eh bien dites donc ! Ca fait envie tout ça ! Mais que choisir ? Effrayant ? Certainement pas, j’ai assez du loup garou de mes cauchemars ! Apaisant alors ? J’en aurais bien besoin avec tout le stress subi cette semaine… Amoureux, c’est sûr que non, j’aurais bien trop peur de voir apparaître certaines personnes… L’aventure, je la vis tous les jours alors bon, quitte à choisir, autant créer une chose inconnue. Pour l’érotisme, on va attendre un peu, je rougis déjà rien que de penser à la tête de Slug s’il voit une vapeur orange s’élever de mon chaudron ! Je ne crois guère en la divination, cependant, la potion prémonitoire me semble la plus attirante et la plus mystérieuse… Pourquoi pas ? Peut-être qu’elle m’évitera de tomber prochainement dans les escaliers ou bien me sauvera d’une machination Gabrielienne !

Une heure de sueur plus tard, j’ajoute une mèche de ma chevelure claire dans la mixture bouillonnante, puis la potion prend son teint violet caractéristique, tout en diffusant une jolie fumée lavande pétillante. Je m’essuie alors le front d’un revers de manche puis inspecte les autres chaudrons. Carla attend patiemment, les bras croisés, devant un liquide aux reflets dorés éclatant. Une bonne moitié de la salle, est envahit de vapeur verte mêlée de volutes orange et de bleu intense.

« Le temps est écoulé les enfants ! Bien ! Voyons ce que vous m’avez concocté ! Les potions réussies rapporteront cinq points à vos maisons ainsi qu’un petit échantillon en cadeau, pour que vous puissiez vous-même tester vos créations ! » S’agite joyeusement Slughorn, les cheveux toujours en pétard.

Munie d’un carnet usé et d’une immense plume vert bouteille, il slalome entre les tables, passant du bonheur le plus intense à la déception la plus totale. En arrivant devant ma table, il hoche la tête de satisfaction puis me destine un clin d’œil pas très discret. Il nous offre ensuite des tubes à essai afin d’y déverser nos œuvres. La foule compacte d’élèves sort ensuite rapidement de la salle, comme d’habitude, je suis à la traîne, la moitié de mes affaires encore sur la table.

« Ah Miss Carpple ! Dites moi, ce soir j’organise un petit dîner avec quelques uns de vos camarades, je serais ravi que vous vous joigniez à nous ! Une sorcière aussi prometteuse que vous serait la bienvenue à notre joyeuse tablée ! Gwenog Jones m’a promis d’être des nôtres ! » Me souffle t-il d’un air de fierté non dissimulé.

« C’est très aimable à vous professeur, hélas je suis déjà prise ce soir ! Je suis désolée mais je participe au concours de musique organisé par les Serdaigles… ! » Devant sa mine déçue, je m’empresse d’ajouter : « Votre fête me semble mille fois mieux bien sûr, cependant, j’ai promis à mon petit frère d’être présente alors… vous comprenez… »

« Bien entendu ! Je comprends ! Une promesse est une promesse ! J’espère tout de même vous compter la prochaine fois parmi mes convives ! »

Je lui offre un sourire éblouissant qui ne m’engage à rien, puis rejoins Ka qui attendait dans le couloir discutant avec deux garçons qui me sont inconnus. Elle les salue puis m’emboite le pas vers la salle de Sortilèges tout en répondant à mon regard interrogateur.

« C’était Lance Urquhart et Adrian Vaisey, le capitaine et un des poursuiveurs de l’équipe de Serpentard, les essais ont été avancés à dimanche. »

La salle de Flitwick est déjà pleine quand nous nous introduisons à l’intérieur, les Serdaigles sont attroupés dans un coin, toujours sans Will, les Serpentard dans un autre et tout ce petit monde se lance des regards de défi malveillant.

Mais qu’est ce qu’il leur arrive tout à coup ?

Devant mon étonnement, Karla sourit puis m’annonce :

« Tu as devant toi un avant goût du match du weekend prochain ! Dès que la saison de Quidditch démarre, les affaires sérieuses commencent ! »

Le Quidditch ! Tout s’explique ! Et bien, ils prennent sacrément ça au sérieux ici !

Nous prenons donc place parmi nos semblables vert argent, puis le cours débute dans une ambiance tendue et concentrée. Comme si le match se jouait aussi entre deux sortilèges de Stupéfixion ! Je croirais voir mon père et mon oncle pendant leurs rencontres de football moldu OM-PSG ! Flitwick ne remarque rien et entame son discours de son ton enjoué habituel.

Déjà midi et je n’ai même pas le temps de réfléchir à ce que je vais jouer ce soir ! Voilà bien deux ans que je n’ai pas touché un violon et le résultat risque de ne pas être brillant ! Le plus difficile va être de ne pas me ridiculiser devant mon frangin qui a littéralement vanté à tout le monde mon « don de fou un archet entre les doigts ! ». Facile pour lui, il avait six ans la dernière fois où il m’a entendue jouer, il trouvait un asticot affectueux à cet âge là…

Le repas est animé autour des sélections de dimanche, certains s’y voyant déjà, d’autres hésitent à postuler, Gabriel et Carla se lancent des regards complices, prêts à en découdre pour garder leurs postes. Je reste silencieuse, comme la fidèle supportrice que je suis, réfléchissant à quelques slogans bien trempés pour animer ce match si attendu .

A peine ma tarte Tatin avalée, nous slalomons dans les dédales des couloirs à la recherche de la salle de Défense contre les forces du mal. Terminer la semaine avec Rogue, quoi de plus joyeux et entrainant !

Comme prévu, la bonne humeur de Rogue n’est pas encore au rendez-vous et c’est son air lugubre habituel qui nous invite à entrer.

« Avant que vous ne démontriez à nouveau vos pitoyables connaissances en matière de défense de maléfices, on m’a obligé à vous lire cette annonce. « Un questionnaire vous sera distribué à la fin de l’heure, afin de tester vos correspondants sur les informations qu’il apprendra sur vous. La même chose vous sera demandée. Cela nous permettra ainsi de vérifier que vous faites bien votre travail ! Ceci n’étant pas un quelconque loisir, je rappelle que la correspondance est obligatoire dans le cadre de la coopération magique internationale inter académies ! Enfin, vous pourrez déposer vos courriers dans une urne mise à votre disposition dans le hall. » Bien ! Passons maintenant à quelque chose de bien plus agréable, les Sortilèges Impardonnables » Nous lance t-il d’un ton faussement joyeux mais avec un sourire authentique.

Le cours est un calvaire, surtout pour les Gryffondor qui voient leurs points s’envoler comme un pégase affamé… Les devoirs donnés pour le week-end se comptent en dizaines de parchemins, c’est à se demander si la semaine de cours n’est pas plus reposante ! C’est donc avec un grand OUF que nous courons jusqu’aux cachots pour poser nos sacs si encombrants et changer nos uniformes pour une tenue plus décontractée. Enfin je peux sortir la petite robe fleurie achetée cet été !

Ce début d’après-midi est chaud et ensoleillé, c’est donc les lunettes Ombre Eternel sur le nez que nous nous précipitons dehors, avides de grand air. Chacune sort un bout de parchemin et une plume de poche, puis toutes les quatre alignées, allongées sur le ventre, nous débutons nos lettres destinées à la correspondance. Par quoi commencer ? Voilà un peu plus de deux ans que l’on ne s’est plus parlé, difficile de trouver une amorce décontractée ! Mon chère Chris ? Non, trop impersonnel… Je décide de rester moi-même et faire comme si nous venions juste de nous quitter.

Salut à toi Volplané !

J’imagine ta surprise quand mon nom a dû apparaître devant tes yeux ! La mienne a été totale ! J’ai juste une petite question… qu’est ce que tu fabriques à Salem ? Tes parents ont encore découvert une espèce de Re’em inconnue ?

Tu dois aussi te demander ce que je fiche en Angleterre… Mon père a enfin eu sa mutation ! Inutile de te préciser qu’on a eu deux semaines pour faire les cartons, le temps qu’il trouve une maison à son goût, et hop ! Nous voilà tous partis pour le pays du thé immonde à la bouse de Botruc fermentée !

Ce serait mentir que de dire que je ne me plais pas ici, malgré le temps qui ne vaut pas celui de la méditerranée, je dois admettre que tout le monde est très sympa et les uniformes ne sont pas si moches. Comme je sais que tes parents ont étudié à Poudlard (dans quelle maison d’ailleurs ?), sache que j’ai atterri à Serpentard ! La déco y est un peu glauque mais les membres sont très chaleureux.

Tu ne devineras jamais qui a reçu sa lettre… Et oui ! Maxime ! Il est avec moi à Poudlard, mais lui est à Serdaigle. Sa nouvelle vie de sorcier lui convient parfaitement, comme s’il avait vécu au milieu des potions de Ratatinage toute sa vie !

Et toi ! Raconte-moi un peu, comment ça marche en Amérique ?! Tu y restes longtemps ? Comment va Pantoufle ? Où as-tu voyagé ces derniers temps ? Comptez-vous rentrer en Europe ?

En attendant de tes nouvelles avec impatience,

Gros bisous,

Liliborgne

Je m’applique pour la signature, espérant qu’il se souvienne du surnom qu’il m’avait donné à l’occasion d’une de mes nombreuses boulettes magiques. Je me revois encore, voguant au milieu des nuages sur le dos de mon Libou d’amour, aux cotés de Chris et Ouranos, quand un violent orage a éclaté. Nous avons dû atterrir en urgence en plein milieu d’un champ de lavande puis galoper jusqu’à la garrigue où, ne voyant rien à cause de la pluie, Chris s’était pris une branche en pleine poitrine et fait un vol plané de plusieurs mètres avant de s’écraser lourdement dans la terre humide. Trop occupée à exploser de rire devant son plongeon spectaculaire, je ne regardais pas devant moi et, à mon tour, une branche m’a fouetté violement le visage au niveau de l’œil… C’est donc couvert de boue pour lui et à moitié aveugle pour moi que nous sommes retournés à l’Académie, pas très fiers… d’où nos surnoms stupides de Volplané et Liliborgne….

Nous restons là, allongés au soleil encore une heure, avant que le temps ne se rafraîchisse brutalement, un vent nordique accompagnant ce changement de température. Nous rentrons donc à la salle commune où beaucoup de cinquième et sixième sont déjà rassemblés, discutant joyeusement dans un brouhaha chaleureux. Certains jouent à la bataille navale version sorcier, des bateaux pirates naviguent sur un plateau de jeux, se lançant des boulets de canons explosant en feux d’artifice rougeoyant. D’autres, plus calmes, lisent de gros volumes poussiéreux devant la cheminée, il y a aussi ceux assis dans un coin qui échangent des cartes Chocogrenouille en mangeant des pâtisseries.

Finalement, je me sens bien dans cet univers old school aux allures de vieux château fort. Je ressens enfin pleinement ce que McGonagall nous disait il y a quelques jours, notre maison est notre nouvelle famille. Je suis Serpentard, encore un peu Crodenuit bien sûr, mais Poudlard a désormais sa place dans mon cœur. C’est avec satisfaction et bonheur que je suis mes amies jusqu’aux poufs encore libres près d’une fenêtre donnant sur le lac où un Strangulot nage joyeusement.

Nous discutons avec animation pendant encore une heure, passant du fou rire aux larmes, de sujets les plus sérieux aux plus hilarants. J’ai notamment appris qu’en troisième année, Gabriel et Adam avaient teint par magie Miss Teigne en rose bonbon, et quand Rusard a tenté de la nettoyer, tous ses poils ont poussé brusquement jusqu’à ce qu’elle ressemble à une immense serpillère sur pattes. Grâce à l’intervention rapide de Rogue, elle n’est restée dans cet état qu’une vingtaine de minutes, un temps suffisamment long pour que je puisse contempler de superbes photos souvenir. Elles me racontent ensuite l’histoire de la Chambre des Secrets en première année, qui me coupe complètement le souffle, puis j’ai droit aux aventures apparemment légendaires des jumeaux Weasley, aujourd’hui patrons d’une florissante boutique de farces et attrapes. Enfin, nous débattons, non pas sans hausser le ton, des lois sur le Sang Pur que certains extrémistes du gouvernement voudraient faire voter.

Je jette ensuite un coup d’œil à ma montre et constate que je suis en retard pour ma mission avec Hagrid. Je m’empresse donc de changer ma robe pour une tenue plus adéquate puis descends en vitesse jusqu’à la cabane du garde chasse. Il est prêt à partir, armé de son parapluie rose, Crockdur sur les talons. Il lève son immense tête chevelue puis me lance un sourire coupable.

« Je pensais que tu avais abandonné… vu ce qu’il t’est arrivé la première fois… j’aurais compris tu sais… D’ailleurs, je suis désolé, c’est ma faute si tu t’es perdue…»

« Ne vous en faites pas pour ça ! Nous les françaises, on est des coriaces ! Et puis vous aurez besoin d’une coéquipière si vous vous faites attaquer par un loup garou ! »

Il blêmit bizarrement devant ma remarque, finement placée, je dois l’admettre.

« Voyons ! Ne dis pas de bêtises ! Un loup garou dans la forêt! Ca n’est plus arrivé depuis… et bien depuis… » Il diminue doucement la voix, gêné, tout en me tournant le dos, comme s’il voulait cacher quelque chose. Tiens, tiens ! J’ai l’impression d’avoir mis la main sur un truc louche… Je décide de la jouer innocente.

« Je plaisantais bien sûr ! Je n’imagine même pas la réaction des élèves s’ils apprenaient qu’un loup garou se promène librement dans la forêt où ils suivent leurs cours… »

Il se retourne alors d’un coup, toujours aussi blafard, et tente de changer de sujet pour éviter de répondre à cette remarque, qui semble le déstabiliser.

« Allez ! C’est parti ! Nous avons beaucoup de travail aujourd’hui ! J’ai trouvé du sang près du Petit Bois Infernal, allons voir ! »

Il m’entraine avec lui dans son rythme de géant que je ne peux définitivement pas suivre. Me voyant à bout de souffle, il ralentit un peu l’allure puis se racle la gorge avant d’entamer la conversation.

« Alors ! Tu te plais ici ? La France ne te manque pas trop ? »

Nous discutons amicalement pendant tout le long, très long trajet, vers notre destination, bavardant surtout du sujet favori de Hagrid, les créatures dangereuses. Il me fait la liste de toutes ces bêtes qu’il a possédées, du cerbère à l’hippogriffe en passant par son premier animal de compagnie, une « adorable petite chimère ». J’apprends aussi l’existence de son Acromentula adorée, nommé Aragog, qui lui semble un peu malade ces temps-ci. J’ai également droit à un questionnaire complet sur les goûts de Madame Maxime, que ce soit dans le domaine des fleurs ou celui du chocolat. Bien incapable de lui répondre, j’invente quelques passions secrètes en matière de fromages auvergnats.

Soudain, il stoppe net et je le percute lourdement, m’assommant au passage contre l’espèce de casserole qu’il trimballe à la ceinture. Il pose son énorme doigt boudiné sur sa bouche en signe de silence, puis m’indique de ce même doigt un coin sombre devant nous. Je plisse les yeux pour mieux voir et j’aperçois alors deux jeunes Eboureuil, nettoyant l’écorce d’un vieux chêne qu’ils grignotent en même temps. C’est la première fois que j’en contemple de si près et je suis émerveillée devant leur travail fastidieux. Nous poursuivons notre route à pas feutrés, apparemment proches de l’arrivée, enfin, c’est ce que je crois comprendre du langage des signes abracadabrants de mon guide. Nous entrons dans une partie beaucoup moins ensoleillée de la forêt et la température s’en ressent immédiatement. Je frictionne mes bras pour me réchauffer quand Hagrid me fait signe d’approcher.

Il tient quelque chose dans sa main…mais non ! Elle est juste recouverte d’une substance écarlate, c’est du sang ! Nos regards se croisent, puis je suis le sien qui se pose sur deux corps allongés un peu plus bas. Je m’approche avec émotion, espérant un quelconque signe de vie. Ce sont deux nymphes des bois, définitivement mortes, vu le trou béant au milieu de leurs poitrines. Qui a bien pu faire une chose pareille ?! Ce sont des créatures magnifiques et surtout pacifistes ! Un élan de dégoût et de révolte s’allume alors en moi. Je clos leurs paupières encore ouvertes, la gorge serrée, retenant mes larmes. J’entends Hagrid grogner de fureur derrière moi :

« Ces braconniers ! Si je mettais la main dessus, je leur arracherais les tripes avec le poing ! Et si par bonheur ils étaient encore vivants, je les donnerais en pâture à Aragog et jetterais leurs restes dans un trou à purin ces sales ****** ! »

Je suis interloquée… des braconniers ? Ici ? Est-ce possible ? Pendant ce temps, Hagrid continue de maudire ces monstres d’assassins.

« Mais pourquoi Hagrid ? Pourquoi tuer des nymphes ? »

« Pour les gallions bien sûr ! Quoi d’autre ?! Même si je suis sûr qu’ils y prennent un plaisir fou, c’est juste pour l’argent ! Sais-tu qu’un cœur de nymphe des bois se vend bien plus cher qu’une vingtaine d’œufs de dragons ? »

Cette barbarie m’écœure, j’en viens à souhaiter que ces monstres de chasseurs aient été dévorés par le loup garou… Mais j’y pense ! Serdentard ! Elle n’est pas en sûreté ! La panique doit se lire sur mon visage car Hagrid me demande :

« Quoi ?! Qu’est ce qu’il y a ? Tu as vu quelque chose ? »

Je décide de choisir la sécurité et raconte tout à Hagrid concernant ma protégée et sa progéniture. Il semble à la fois très étonné qu’un Occamy se promène dans la Forêt Interdite et extrêmement content qu’il ait pu survivre.

« Il se fait tard, les bois ne sont plus très sûrs quand la nuit commence à tomber…Rentrons ! Nous reviendrons demain pour nous occuper de ton oiseau. »

Avant de nous éclipser, je creuse deux petites tombes dans le sol meuble à l’aide de ma baguette, puis Hagrid y dépose les deux dépouilles meurtries. Dès que la terre à recouvert les nymphes, de sublimes fleurs blanches et or enrobent lentement le dôme mortuaire. Le vent se met à souffler doucement, un parfum floral accompagnant cette brise chaude. La nature est magique ! Je lance un sort de protection afin que les tombes demeurent inviolées, puis emboite le pas au garde chasse, épuisée d’avance par le trajet du retour.

Chapitre 12 : Rêves, Potions et Nostalgie

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