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Louise Carpple ou l'art d'être française à Poudlard

16 novembre 2013

Bienvenue

Bienvenue
Que vous soyez déjà lecteur ou nouveaux curieux, vous êtes le ou la bienvenu(e) ! Mais avant toute chose, je tiens à préciser que tout l'univers littéraire présent ici appartient de plein droit à notre déesse à tous, JK Rowling, je revendique seulement...
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19 juin 2015

Une nouvelle aventure !

couverture

Bonjour bonjour !

Voiilà bien longtemps que je n'étais pas venue ici.. J'ai l'impression qu'il s'agit d'une autre époque.

Aussi, je suis navrée, mais je ne vous présente pas un nouveau chapitre de Louise.

Je me suis lancée dans une nouvelle aventure, la mienne, avec mon propre univers et non une fan fiction.

Si jamais vous avez envie de me suivre, je vous présente  L'Héritage des Cing, disponible ici :

https://www.wattpad.com/story/42615178-l%27h%C3%A9ritage-des-cinq

Merci à toutes pour votre soutien et vos encouragements tout au long de ces années, Louise reviendra peut être un jour allez savoir...

A bientôt sur Wattpad !

 

26 mars 2014

Quand Vol en a fini avec les exams

Bien le bonjour !

Ce petit mot pour m'excuser de cette très longue abscence... Mes études m'ont pris beaucoup plus de temps que prévu et une fois de plus, c'est Louise qui en a pâti...

Cependant, soyez rassuré, je termine officiellement les cours demain, je déménage ce weekend et après je serais toute disposer à terminer cette histoire !

Préparez les mouchoirs, la fin est proche !

En attendant, rendez vous la semaine prochaine !

signa

 

 

 

 

Emblème Crode nuit

(Gif réalisé par Dusty)

9 février 2014

Chapitre 44 : Tea time

EmoebaLa fin de la semaine arrive si vite que je n’ai pas vraiment le temps d’angoisser pour ma rencontre imminente avec les Avalon.

Will, quant à lui, n’est toujours pas revenu et il n’a même pris la peine de répondre à ma lettre. Je ne sais plus trop quoi penser… Horem est lui aussi totalement dans le flou et a même été jusqu’à interroger Flitwick qui, soit ne savait rien, soit n’a rien voulu divulguer…

En ce qui concerne Gabriel et moi, je nage dans la bouillabaisse… Je ne sais pas comment me comporter avec lui tant que la situation avec Will n’est pas éclaircie. Du coup, en dehors de la salle commune, on essaye d’éviter de se croiser, car si quelqu’un venait à surprendre un de nos regards, il comprendrait sur le champ.

En échange de sa promesse d’arrêter de boire, nous nous retrouvons chaque soir, alors que tous les autres dorment profondément, souvent sous couverture de Carla, qui semble soulagée de voir le comportement de son frère s’améliorer.  

Malgré mes espoirs de le voir différent dans une relation, son passe temps favori reste le plaisir de me titiller… 

Cependant, sa manière de me provoquer et de me défier ne fait qu’accroître le désir que j’ai pour lui. 

Vendredi soir, alors que nous étions censés réviser nos BUSES dans la salle spécialement créée pour l’occasion par Rogue, les autres, las de nous écouter nous envoyer des piques, ont la brillante idée de nous laisser seuls. 

Alors que de mon côté une gêne s’installe, c’est loin d’être son cas. A peine le dernier élève a-t-il franchi la porte qu’il traverse la table en glissade et s’assoit sur mes parchemins de Métamorphose.

 « Tu as besoin de te détendre Frenchie et il se trouve que je connais une méthode parfaite… » me susurre t-il à l’oreille d’une voix pleine de sous entendus.

 Tandis que je rougis jusqu’à la racine des cheveux, il sort sa baguette de sa poche et me prend la main.

 Je me lève pour être debout face à lui, perplexe.

 « On ne va commencer qu’avec ma baguette, sinon, on risque de mettre le feu au château… » M’annonce t-il dans un sourire malicieux qui n’augure rien de bon.

« Comment ça mettre le feu ? » Demandai-je soudain inquiète.

« Il me semblait pourtant que tu étais au courant pour mes activités passées au Brésil… » Répond t-il en plaquant solidement sa main contre mes reins. « J’ai toujours pensé que tu étais souple, c’est le moment de vérifier… »

Avant que je n’aie le temps de protester, une musique aux accents exotiques s’échappe d’un vieux tourne disque Sagrésille, normalement équipé d’un cours d’histoire de la magie récemment enregistré.

Il m’attire fermement contre lui, nos mains libres enserrant sa baguette.

« N’aie pas peur, il te suffit de suivre mes mouvements… Je vais te montrer comment nos corps deviennent brûlants à Rio ! » Me murmure t-il à l’oreille alors que je réfléchis à un moyen de m’échapper de ce traquenard.

Rapidement, il se met à bouger avec grâce et sensualité, m’entraînant avec lui dans des mouvements que je ne pensais pas mon corps capable d’exécuter. De la danse… Sa danse…

« La pyrosamba est une danse dangereuse si elle n’est pas maîtrisée, mais avec moi, tu ne risques rien… Ouvre bien les yeux, ne quitte pas les miens, sens nos énergies s’effleurer, sens nos souffles se caresser… Sens-moi… »

J’obéis, hypnotisée par ses regards incandescents qui parcourent mon visage tels les flammes d’un Feudeymon. Tout à coup, sans qu’il ait besoin d’ouvrir la bouche, sa baguette s’embrase, le feu tentant de lécher nos doigts. Par réflexe, j’essaie de me reculer mais il agrippe fermement ma main, ses iris d’abysse m’arrachant à mon inquiétude. Confiance… Il veut de la confiance…

Je respire un grand coup, ignorant les flammes qui frôlent ma peau et décide de lui laisser le contrôle de nos corps.

Me sentant me détendre, il sourit, m’attirant davantage à lui, si tant est que ce soit possible. Je peux sentir chaque muscle de son corps se contracter au fur et à mesure de nos mouvements, le feu nous entourant, dansant avec nous sans jamais nous toucher.

 Je tournoie, je virevolte, j’ondule comme jamais auparavant, tendrement guidée par des mains assurées qui brûlent ma peau. La musique nous entraîne, tandis que le désir s’empare de moi lorsque ses lèvres effleurent ma nuque, me faisant frissonner malgré la chaleur ambiante.

Quand les dernières notes résonnent, nous sommes tous deux trempés de sueur, le souffle court, et le cœur battant à tout rompre.

Je ne quitte pas sa bouche des yeux, cherchant les mots adéquats après un instant aussi intense. C’est lui qui finit par les prononcer, pas vraiment comme je l’imaginais :

« Wahou ! Ça c’est ce que j’appelle des préliminaires ! » 

« Gab ! » 

« Ne fais pas ta prude, tu luttes autant que moi contre cette voix suppliante qui t’ordonne d’utiliser cette vielle table pleine de parchemins comme un canapé…»

Il a raison… Il a terriblement raison et ça me fait peur… Surtout quand sa bouche s’approche dangereusement de la mienne et que ses mains traversent mon t-shirt sans état d’âme…

Nous sommes seuls, je sais que personne ne viendra nous interrompre et justement, ça m’inquiète… Je ne sais pas jusqu’où il pourrait m’entraîner.

 Alors que ses lèvres trouvent le chemin des miennes, que le goût légèrement salé de sa peau humide  m’imprègne et que toutes autres questions s’évaporent de mon esprit, il semble que quelqu’un décide de me faire mentir.

 Nous sommes une fois de plus interrompus, mais par par Carla, non ! Plutôt par un Adam bouche bée, en pyjama, débitant un chapelet de grossièretés à faire frémir Peeves.

 « Qu’est ce que tu fous ici mec ?! Je croyais que tu voulais te coucher tôt ! » S’indigne Gabriel.

 « Désolé mec ! Si j’avais su que tu bécotais la meilleure amie de ta sœur dans la salle d’étude, je n’aurais pas poussé plus loin mon enquête ! Beurk ! » S’écrie t-il.

 « Quelle enquête ? » demandai-je en me détachant de mon cavalier.

 « Toutes les bougies étaient éteintes, mais ça sentait le brûlé alors… » Répond Adam en haussant les épaules, ses yeux curieux me détaillant.

 « Ah oui ! Parce que tu sens le brûlé dans ton sommeil toi maintenant ! Tu ne sais même pas différencier le parfum du bacon de celui de cet ignoble fromage de chèvre que ta mère t’envoie toutes les semaines ! »

 « Tu n’étais pas dans ton lit ! Je croyais que tu étais encore descendu boire en douce ! Et je pourrais sentir le feu même si j’étais dans un coma profond ! Tu sais très bien pourquoi ! » Réplique t-il en croisant les bras, boudeur.

 Cherchant à apaiser la situation, je sors de mon silence :

 « Tu ne diras rien pas vrai ? » 

« Bien sûr que non ! Gab est mon meilleur ami ! Enfin je le croyais… Tu aurais pu me le dire quand même ! » 

« Désolé mec… C’est juste que… Ce n’est pas vraiment officiel… »

 « Je m’en serais douté ! Pouha ! Berkfleur va tirer une de ces tronches ! » 

Ils échangent un sourire complice, une accolade, puis Adam fait demi-tour non sans m’adresser un petit clin d’œil. 

« Vous feriez mieux d’aller vous coucher ! Il parait que Rogue compte faire des rondes, certains Serpentard se promèneraient dans les couloirs la nuit… Tu parles ! Tout le monde sait que c’est Malfoy ! Certains disent même qu’il magouillerait un plan pour faire évader son père d’Azkaban… » 

Tiens tiens tiens… Voilà qui expliquerait pourquoi je l’ai aperçu l’autre jour…

 « Après toi Frenchie… »

 Je récupère à la hâte mes parchemins et suis les deux garçons jusqu’aux dortoirs.

 Adam s’enfonce dans celui des garçons, mais Gabriel ne semble pas déterminé à m’abandonner comme ça.

 Bien que les autres ne soient qu’à quelques mètres de nous, il prend mon visage entre ses mains et m’adresse un baiser de bonne nuit qui risque de tout faire, sauf me permettre de dormir… 

« Alors ! Tu vois ! Je t’avais bien dit que ça te détendrait ! » Me murmure t-il en pénétrant à son tour dans la chambre.

 Je soupire, défaisant ma natte totalement décoiffée. Maudits soient les danseurs sexy…

~*~

 Voilà, il est 16h53 précise et je me trouve devant l’immense aigle de pierre menant au bureau du directeur. Le ventre noué par l’angoisse, Carla tente de me détendre une dernière fois. 

« Allez Lili ! Ce n’est pas comme si tu étais envoyée à Azkaban ! C’est ta famille, pas une bande de Détraqueurs dégénérés ! Sois toi-même et tout ira bien ! »

 J’acquiesce, pas vraiment convaincue et à deux doigts de faire demi tour mais la statue s’anime pour laisser apparaître un Dumbledore souriant.

 « Un conseil judicieux miss Santos ! Venez miss Carpple, on ne fait pas attendre Melodya Avalon lorsqu’il est l’heure du thé ! »

 Je monte doucement l’escalier, mon rythme cardiaque s’accélérant toujours un peu plus à chaque marche. Le bureau n’a pas changé depuis la dernière fois que j’ai utilisé la cheminée, les objets anciens sont toujours à leur place, curieusement peu atteints par la poussière. Le splendide phénix me fixe de son œil bienveillant tandis que je m’installe dans l’âtre.

 « Vous savez Miss, vous pouvez toujours faire demi tour, vous êtes libre… » Tente de me rassurer le vieil homme. 

« Non je… Je dois y aller. » 

« Très bien ! Dans ce cas, il vous suffit de prononcer : Domaine de Monokeros ! Bon voyage ! »

 « DOMAINE DE MONOKEROS » prononçai-je en un souffle peu assuré.

J’atterris délicatement dans une cheminée immense où trois personnes de ma taille auraient pu loger aisément. Immédiatement, je remarque que l’immense pièce aux murs de marbre blanc n’est pas déserte, trois personnes sont attablées autour d’une petite table ronde flottante et me dévisagent sans aucune retenue.

Je suis totalement figée et mes jambes sont à deux doigts de se dérober. Sentant ma gêne, la plus vieille des trois convives se lève avec grâce et s’avance jusqu’à moi, la tête haute et un sourire accueillant sur son visage flétri par le temps.

 « Bienvenue à Monokeros ma chère ! Je suis Melodya ! Par Merlin ce que tu es ravissante ! Il ne pouvait pas en être autrement bien sûr ! Viens ! Approche ! N’ai pas peur ! Je vais te présenter ! » 

J’attrape la main osseuse qu’elle me tend et je suis surprise par la douceur de sa peau.

 « Voici Lissandra, ma plus jeune sœur. »

 La vieille dame me sourit tout aussi chaleureusement que Melodya, caressant délicatement une mèche de mes cheveux.

 « Bonjour madame… » 

« Oh évite de m’appeler madame veux-tu ? Je préfère tante Lissa, ce qui a le mérite de me faire gagner quelques années. » Rétorque t-elle avec bienveillance.

 « A coté, il s’agit de la petite sœur de ton père, Analia. »

 A l’inverse de ses aînées, ma tante Analia ne me témoigne aucune marque de sympathie… Son visage est fin, ses traits tirés et ses immenses yeux turquoise me détaillent avec froideur. En guise de salut, sa bouche se pince et sa tête effectue un très léger mouvement. Bien décidée à ne pas entrer dans son jeu, je lui offre mon plus beau sourire tout en accomplissant une petite révérence qui à pour unique résultat de la renfermer davantage. Visiblement, ma visite ne fait pas l’unanimité dans la famille…

 « Installe toi à mes côtés ma chérie ! Nous avons des tas de choses à nous dire ! Lissa et Ani vont nous laisser un moment discuter toutes les deux. Envoyez-nous Samsa !»

 Sans qu’elle n’ait besoin d’ajouter quoi que ce soit, les deux femmes s’empressent de sortir de la pièce dans des bruissements de robes et de chaises. 

Quelques secondes après, une elfe à la peau brune chargée d’un plateau bien trop grand pour elle s’approche de notre table et s’empresse de nous servir un thé à la couleur rose délicieuse.  A l’odeur, je dirais jasmin ! La chaleur de la tasse entre mes mains me détend un peu et je jette un œil curieux sur la pièce.

 Le sol est en parquet de bois clair et les murs de marbre sont couverts par de nombreuses tapisseries telle une histoire racontée en images. Au dessus de moi se trouve un lustre au moins aussi gros que Libou, recouvert d’or et de pampilles de cristal. Les meubles sont tous dans des tons doux et très féminins, je me sens immédiatement beaucoup plus à l’aise.

 « Bien ! Je suppose que tu as de nombreuses questions… Nous allons commencer par là ! Je t’écoute ! »

 Son ton engageant m’incite à enfin ouvrir la bouche et je décide de me lancer avant de me bloquer à nouveau.

 « Tout d’abord, j’aimerais savoir pourquoi les vieilles familles comme celle-ci abandonnent leur enfant Cracmol ? Avec l’argent on peut tout cacher non ? »

 « Je me doutais bien que tu commencerais de cette manière… Et bien… Sache que je n’ai pas eu le choix d’abandonner ton père, tout comme ma mère ne l’avait pas non plus avec ma sœur… Vois-tu, appartenir à des familles illustres engendre des sacrifices… Un enfant sans pouvoirs magiques, et encore plus dans notre milieu, est bien plus malheureux et rejeté que s’il est élevé par des moldus. Notre magie est notre fierté première et même si j’avais donné tout l’amour dont j’étais capable à ton père, jamais il ne serait devenu l’homme qu’il est aujourd’hui… Ces enfants ne peuvent pas vivre dans un environnement qui leur rappelle au quotidien qu’ils sont différents… Crois-moi, plusieurs de nos ancêtres s’y sont risqués et cela s’est toujours terminé de la même manière… Au bout d’une corde ou dans le lac du parc… Le taux de suicides chez les enfants Cracmols est un tabou que peu des nôtres évoquent, mais c’est une réalité… » 

« Donc vous n’avez pas abandonné mon père parce que vous aviez honte qu’il n’ait pas de pouvoirs ? » Demandai-je perplexe.

 « Non ma chère… J’ai aimé ton père dès que j’ai aperçu ses grands yeux clairs… C’était le portrait craché de ton grand père… Je l’ai gardé auprès de moi une année, c’était un enfant très sage et souriant… Et puis… Nous avons reçu les résultats des analyses… Pas de trace de magie dans son sang… J’ai pleuré toute la nuit la veille de notre séparation… J’ai immédiatement pensé à ma sœur qui était restée très longtemps avec nous avant que ma mère ne se rende compte de son mal être et qui connaissait notre monde. J’ai découvert qu’elle n’avait pas d’enfant j’étais donc certaine qu’elle accepterait de s’occuper de Malnius. »

 « Malnius ? »

 « Oui Malnius est le véritable prénom de ton père, celui que je lui ai donné à la naissance… Ta grand-mère a sans doute préféré quelque chose de plus… Moldu. » Me répond t-elle le regard lointain.

 Elle ressemble tellement à Mamie que c’en est troublant… Alors que je l’avais imaginée hautaine et glaciale, je fais face à une grand-mère enjouée et pétillante, comme Mamie…

 « Y a-t-il autre chose que tu souhaites savoir ? Tiens prends donc un biscuit, Samsa fait les meilleurs gâteaux à la racine de Snargalouf que je connaisse ! »

 Ne connaissant moi-même pas du tout, je me décide à croquer franchement dedans. Quelle idée ! Ma langue se met à s’enflammer et ma gorge semble être le théâtre d’un incendie monumental. 

« Oh pardonne-moi ! J’ai oublié de te prévenir que c’était un peu épicé… Tiens, avale donc un peu de ce lait d’hippogriffe, ça calmera la brûlure. » Me dit-elle d’un ton d’excuses.

 Je m’exécute et pousse un soupir de soulagement…

 « Je voulais aussi savoir… Vous ne vous êtes jamais doutée que des Cracmols puissent avoir des enfants sorciers ? »

 « Oh si ! Nous savions que c’était possible ! Mais depuis des centaines d’années, seul un cas s’est produit… Les chances étaient donc minimes… Et pourtant te voilà ! Un miracle ! Voilà ce que tu es Louise ! Un miracle ! Parle-moi un peu de toi et de ta famille ! »

 Comme convenu avec grand-mère, je décide de ne pas lui parler des pouvoirs de Max, ce sera à lui de décider s’il souhaite connaître ou non cette branche de nos vies…

 « Tes frères m’ont l’air charmants et ta mère aussi ! Comment cela se passe à Poudlard ? Tu as beaucoup d’amis ? Bien entendu, tu es à Serpentard, tu connais donc certains de tes cousins ! »

 « Des cousins ? Non pas du tout… Je sais juste que j’ai un cousin qui s’appel Ulrik… »

 « Oui Ulrik est ton cousin germain mais tu as d’autres cousins, un peu plus éloignés, les petits fils de Lissa, Blaise Zabini et Owart Rowle. »

 Moi ! Cousine avec Blaise ? Devant mon air ahuri elle poursuit.

 « Tu ne pouvais pas deviner ! Vois-tu, les Avalon sont à l’origine ne nombreuses autres familles, cependant, notre nom reste rare car seules les femmes ont le droit d’en hériter, c’est à la fois un privilège et un fardeau… »

 A sa manière de me dévisager, je sens qu’elle va m’annoncer quelque chose d’important…

 « Tu es une Avalon Louise, Il est important que tu portes ce nom, surtout maintenant qu’ils t’ont retrouvée… » Murmure t-elle plus pour elle-même que pour moi.

« Qui m’a retrouvée ? »

 Elle prend un grand bol d’air, prend mes mains entre les  siennes et me sourit d’un air résolu.

« Ma chérie, il est temps que tu connaisses ton passé. Il t’aidera à comprendre de nombreuses choses… Comme l’objet que tu as trouvé dans le grenier… »

 Au fond de ma poche, je sens le manche frotter contre ma jambe, comme pour me rappeler à la réalité…

 « Tu vois toutes ces tapisseries aux murs ? Elles datent d’un âge où la magie n’en était qu’à ses prémices… Une époque où seuls quelques individus possédaient des pouvoirs… A cette époque, ils ne se cachaient pas et au contraire, ils aimaient se faire aduler des moldus… Ils se faisaient appeler les Olympiens… Hé oui ! Zeus et sa famille formaient le premier clan sorcier de Sang Pur… » 

Mes yeux parcourent les tapisseries avec davantage d’attention. La première symbolise un grand repas…

 « Je vais te raconter notre histoire comme ma mère l’a fait avec moi et comme toutes les mères Avalon l’ont fait avant elle, ne m’interromps pas, écoute, et tout s’éclaircira… »

Elle avale sa dernière gorgée de thé et débute son récit, sous mon regard concentré :

 « C’était une nuit de pleine Lune, Zeus, à la tête de l'une des plus grandes familles de sorciers de l’époque, apprit qu’un simple Moldu était capable de magie. Souhaitant vérifier si les rumeurs disaient vrai, il se rendit donc, sous le titre de Roi d’Olympe, au Palais de Lycaon, seigneur d'Arcardie. Ce dernier, particulièrement doué en divination, lut dans les feuilles de thé ce qui allait bientôt se produire. C’était un homme cruel et égoïste, qui régnait sans partage sur son royaume, utilisant son peuple comme cobaye pour ses formules magiques.

Rusé et fourbe de nature, Lycaon invita son adversaire à sa table et pour lui montrer la puissance de ses sombres pouvoirs, il métamorphosa une de ses esclaves en bœuf, lui trancha la gorge et la fit servir pour le dîner. Et en ce jour qui marquerait l'histoire de la magie, par la cruauté d'un roi, la jeune Olvana, âgée de quelques mois, devint orpheline.

 Zeus, qui était lui aussi un puissant sorcier, reconnut, grâce à un sortilège de révélation, l’odeur de chair humaine.  Fou de rage qu’un être aussi infâme, utilise ainsi ses pouvoirs, il lança une puissante malédiction au roi, qui ne méritait pas de porter le nom d’Homme. Lycaon, jusque là fort séduisant, se retrouva alors couvert de poils, sa mâchoire s’allongea et des griffes remplacèrent ses ongles… 

« Je te maudis toi et tout tes premiers nés ! Vous serez condamnés à vivre sous cette forme jusqu’à l’extinction de ta lignée » Avertit Zeus

 Puis, il disparut, laissant derrière lui un Loup hideux hurlant de désespoir.

 Sa femme, Isora une simple moldue, vint trouver l'une des épouses de Zeus, Héra la divine, et la supplia de protéger ses enfants, innocents des crimes de leur père. Alors, pour défier son mari qui l’avait mainte fois trompée, la reine des Olympiens modifia la malédiction autant que ses immenses pouvoirs le lui permettaient.".

« Vous serez maudits mais seulement quand dans le ciel, la Lune sera pleine… Une chance et une seule de vous racheter je vous offre, puisqu' une femme a été sacrifiée, seule une femme pourra lever la malédiction, elle seule sera la Clé de votre rédemption.  Mais le temps vous sera compté… Quand naîtra le septième fis aîné, le Destin scellera votre sort »

La voix envoutante de Melodya se tait, alors, je me remets à respirer et mon esprit s’emplit de questions…

 

Voilà pour ce nouveau chapitre !   J'éspère qu'il vous plaira, j'ai passé une bonne partie du weekend dessus ^^. Je suis sûre que cela vous aura donné matière à réfléxion...

A bientôt !

 

Vol

 

 

8 février 2014

Nouveau design et fan art de Dusty

Bonsoir bonsoir !

Comme vous pouvez le constater, le design a un peu changé ! J'avais envie de quelque chose qui fasse un peu moins petite fille ;)

J'en profite aussi pour vous montrer de magnifiques dessins réalisés par Dusty que je remercie encore ! Admiez le travail !

blason1

blason2

coupe

louise-carpple3_1

salle co Cdn 2

 

Pour la suite, vous devrez l'avoir demain !

Bonne soirée :D

signa

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26 janvier 2014

Chapitre 43 : Rendez-vous

Kiss_Me_Forever_by_irenepk2C’est maman qui nous accompagne à 15h sur le quai 9 ¾, nous sommes toutes deux dans la lune, moi préoccupé par un garçon, elle, par une de ses recettes de soufflé au fromage… Max, quant à lui, trottine joyeusement devant nous en poussant avec entrain nos lourdes malles. J’envie son insouciance et sa joie de vivre, j’ai l’impression que la mienne m’a quitté depuis quelques temps…

La culpabilité m’a poursuivie jusque dans mon sommeil, rendant mes nuits agitées… Je ne cesse d’imaginer tous les scénarios possibles, toutes ses réactions possibles et je me sens finalement encore plus mal à l’aise…

Pour ne rien arranger, Gabriel a décidé de n’en faire qu’à sa tête et à donc choisi de se joindre à notre quatuor féminin qui se transforme rapidement  en duo quand Emma et Shannon décident de rejoindre le copain de cette dernière. 

Nous ne sommes donc plus que trois dans le compartiment, où un silence gêné s’installe.

Je suis aux aguets, à l’affût du moindre signe de Will qui, à ma grande surprise, n’est pas encore venu me retrouver. Dans ma grande lâcheté, j’admets que je ne cours pas à sa recherche non plus…

Adam et son ami Finn nous rejoignent, les bras chargés de friandises, que je suis bien incapable de savourer, le ventre bien trop noué. 

Bien entendu, cette réserve inhabituelle n’échappe pas à Gabriel qui ne peut s’empêcher de nous offrir un de ses commentaires spirituels :

« Tu préférerais peut-être un cocktail à la cerise Frenchie ? Au moins, ça on est sûrs que ça te tire un sourire ! » 

En guise de réponse, je me plaque davantage contre la vitre gelée et tente de me concentrer sur le paysage hivernal qui défile à toute allure.

« Fous lui un peu la paix Gab ! Tu vois bien qu’elle culpabilise déjà assez comme ça ! » Proteste vivement Ka. 

« Je ne vois pas pourquoi elle culpabilise ! C’était la fête, j’étais là, Berkfleur non, tant pis pour lui ! C’est de sa faute s’il n’est pas capable de garder sa copine dans son lit ! »

« Gab ! » S’indigne à présent sa sœur. « N’exagère pas non plus ! Et je te rappelle que tu as fait une promesse ! » 

Je préfère ne pas relever, mon humeur devenant plus sombre à mesure que chaque tour de roue nous rapproche du château…

« Mais vous parlez de quoi enfin ? » Demande Adam. 

« Désolé mecs ! Je vous aurais bien raconté le meilleur épisode de mes vacances mais j’ai quasiment dû faire un Serment Inviolable, alors vous devrez vous contenter de votre imagination ! Je peux juste vous donner un indice ! Quoi que vous pensiez, dans la réalité, c’était juste cent fois meilleur ! »

Je ne manque pas son clin d’œil très appuyé qui se reflète dans la vitre et qui parvient tout de même à m’arracher un sourire… Un mini sourire. 

Une fois arrivés à la gare, j’aperçois le groupe d’amis habituels de Will et je dois me rendre à l’évidence, il n’est pas monté dans le train. Curieux… Ce n’est pas son habitude d’élève modèle de rater des cours comme cela…

Inquiète, j’interroge discrètement Horem qui n’a pas vraiment les paroles adéquates pour me rassurer. 

« Alors là, tu me poses une Bombabouse Louise… Je pensais que tu saurais mieux que moi… Dans sa dernière lettre il y a trois jours, il ne m’a pas prévenu qu’il serait absent… Moi qui croyais qu’il était dans ton compartiment… Ça ne lui ressemble pas… »

Supposant à juste titre que ma tête devait être le théâtre que d’horribles scénarios, il ajoute d’une voix qui se veut rassurante : 

« Ne t’inquiète pas, il doit sans doute être malade ! Il n’a pas un système immunitaire très performant, c’est pour ça que sa mère lui donne toujours une bonne dizaine de fioles à boire tous les jours ! »

Une dizaine de fioles ? Voilà une information  que j’ignorais totalement… 

Après nous être promis de nous tenir mutuellement au courant, je rejoins ma calèche, honteusement soulagée… Par les pustules de Suzette Facedecourgette… Je suis un monstre…

Je profite davantage du dîner, je me surprends même à rire aux blagues légères d’Adam, mais je ne peux m’empêcher de lancer des regards furtifs à la table des Serdaigles… 

Gabriel, lui, ne me lâche pas du regard, et bien que je fasse tout pour l’éviter, j’ai toujours l’impression d’une main frôlant ma peau… Je frissonne rien que d’y penser…

Quelques heures plus tard, tandis que tout le monde dort paisiblement, je descends à pas feutrés dans le salon, armée de ma plume et d’un parchemin neuf. 

J’écris une longue lettre à Will, lui faisant part de mon inquiétude et d’un « truc » dont je voudrais lui parler à son retour. Au moins, comme ça, je ne pourrai pas me défiler…

Légèrement fière de moi je plie le papier en quatre et le glisse dans ma poche avant de reprendre tranquillement le chemin de la chambre pour tenter d'y trouver enfin le sommeil. 

Cependant, c’est sans compter sur les autres adeptes de la sortie en douce en pleine nuit !

Quelqu’un semble émerger du dortoir des garçons, enroulé dans une grande cape, visiblement pressé. Tapie dans l’ombre, je parviens tout de même à apercevoir une touffe de cheveux blonds ébouriffés. Tiens tiens tiens… Mais que peut donc bien manigancer le fils Malfoy ?

Pensive, je me prépare à me diriger vers mon dortoir quand un liquide glacial se répand sur mon nouveau pyjama en flanelle. 

« Mince alors ! Frenchie ! Tu m’as foutu une de ces trouilles ! Qu’est ce que tu fiches là à cette heure-ci ?! »

« Tu plaisantes ou quoi ! Et toi alors ? Et c’est quoi ce truc collant ?! » M’énervai-je tout en chuchotant. 

« Juste les dernières gouttes de mon meilleur hydromel… J’avais besoin d’un verre… »

« Génial ! Mon pyjama est foutu ! Cela t’arrive souvent de sortir au milieu de la nuit pour te bourrer la gueule ? » 

« Non, j'attends plutôt d'être dans les piscines le 31 décembre en général …» Tente t-il de plaisanter. « Tu ferais peut-être mieux de l’enlever, tu vas attraper froid sinon… »

 

« Je vais très bien merci ! Je pense que tu as suffisamment pu observer mon anatomie pour les cent années à venir ! Allez zou ! Retourne te coucher ! Tu n’as plus rien à boire de toute manière ! » Répliquai-je fermement.

 « Oh tu sais, quand il n’y en a plus il y en a encore ! J’ai découvert que Falco, un septième année, planquait sa réserve personnelle derrière une brique de la cheminée… Il parait que le Whisky écossais à un petit goût de miel délicieux ! »

 « Tu plaisantes j’espère ? »

 « Jamais avec les bonnes choses ! » Rétorque t-il sur un ton désinvolte avant de descendre une marche. « D’ailleurs, tu ne m’as pas répondu ! Pourquoi tu étais là toi ? »

 « Pas grand-chose… J’écrivais une lettre à Will si tu veux tout savoir… Cela m’a bien pris la moitié de la nuit à réfléchir à ce que j’allais mettre dedans… »

 « Tu t’en fais vraiment trop… Arrête de te prendre la tête ! TU n’as rien fait de mal ! ON a rien fait de mal ! Dormir avec quelqu’un n’est pas puni d’Avada Kedavra que je sache ! Et puis, je suis sûr qu’il a déjà fait pire avec un coup dans le nez lui aussi ! Il n’est pas si parfait qu’il voudrait le faire croire ! Ça je peux te l’assurer ! »

 « Ce n’est pas vraiment ça le problème Gabriel… Le problème, c’est que j’ai eu envie que ce soit toi qui restes… Je n’ai même pas pensé une seconde à lui… Même s’il n’était pas là, c’est lui que j’aurais dû réclamer, pas toi ! »

 « Je ne sais pas trop comment je dois le prendre… » Dit-il visiblement blessé.

 « Ce n’est pas ce que je voulais dire… »

« C’est précisément ce que tu voulais dire ! Mais ouvre les yeux Louise ! Ça ne te viendrait même pas à l’idée deux minutes que tu pourrais nourrir un quelconque sentiment pour moi ! »

 Je m’apprête à l’interrompre mais il pose un doigt sur mes lèvres.

 « Laisse-moi terminer ! Si vraiment tu ne me supportais pas comme tu aimes tant me le montrer, pourquoi culpabiliserais-tu de ce qui s’est passé ? Que ton ex t’ait embrassée ne semble pas du tout te choquer, en revanche, que nous ayons pu faire quoi que ce soit dans ce lit te terrifie, pourquoi à ton avis ? Réfléchis, dis moi Louise, pourquoi ? » Me demande t-il, son regard brûlant braqué sur moi, ses mains encadrant mes épaules nues.

 Je reste bouche bée. Bouche bée parce qu’il vient de mettre des mots sur des émotions… Sur des sensations que j’essaye d’ignorer, et j’y parviens, toujours… Souvent…

 Je me dégage de son emprise, prête à fuir, encore, mais il me retient fermement contre le mur de pierre.

 « Tu ne quitteras pas cet escalier avant d’avoir répondu à cette simple question : est-ce que, oui ou non, tu es attirée d’une manière ou d’une autre vers moi ? »

 Je tremble de fureur, il a réussi à me coincer ! Mon manque de sommeil depuis plusieurs nuits m’a rendue à cran, alors il n’en faut pas plus pour que je craque. Je le pousse de toutes mes forces contre le mur opposé, et surprise par mes propres muscles, je le plaque à mon tour contre la pierre froide.

 « Oui ! Tu es content ! Oui ! Plusieurs fois j’ai rêvé de cette nuit dont je ne me souviens même pas ! Et plusieurs fois j’aurais souhaité qu’il se passe quelque chose ! Tu es fier de toi ?! Moi non, je me sens dégeula… »

 Je n’ai pas le temps de finir ma tirade qui a sans doute du réveiller la moitié des cachots que ses lèvres pressantes attrapent les miennes pour ne plus les lâcher. Ses mains, elles, agrippent mes cheveux sans ménagement, les miennes l’attirent contre moi, je ne pense plus à rien…

 Au point où j’en suis, autant me lâcher, je sais qu’avec lui je n’ai pas besoin du masque de la gentille petite française bien élevée, il s’en moque, il m’a vu au plus bas... Et il n’a pas fui.

 Il semble aussi surpris que moi de mon ardeur. Alors, comme pour m’enlever toute chance de changer d’avis, ses mains expertes se glissent sous mes cuisses et les soulèvent avec facilité. Je n’ai pas d’autres choix que d’enrouler mes jambes autour de lui, je le laisse faire, je ne contrôle plus rien de toute manière, et ça me plaît !

 Je sens que l’on bouge mais je suis tellement obnubilée par sa langue brûlante contre mon cou que je ne m’étonne même pas de sentir le velours du sofa dans le creux de mon dos.

 La Louise de tous les jours s’inquiéterait d’éventuels spectateurs alertés par le bruit, mais je suis incapable de me préoccuper de quoi que ce soit, je suis comme spectatrice de mes propres gestes…

 La sueur se mêle au tissu imprégné d’alcool et je me rends compte que j’aime ce parfum… Bien que la pénombre règne autour de nous, il fait suffisamment clair pour que j’aperçoive son regard chocolat me déshabiller de haut en bas, avide et suppliant. Cet instant m’offre une évidence que j’ai mis beaucoup trop de temps à admettre… Je le désire… Lui, Gabriel Santos, le mec le plus arrogant du monde de la Sorcellerie… Je ne peux retenir un sourire qui ne lui échappe pas.

 « Tu te moques encore de moi ? »

 « Non… Je me moque plutôt de moi-même… »

 Cette réponse semble lui convenir puisqu’il retourne à l’assaut de mes lèvres, ses mains se promenant avidement sous mon débardeur en flanelle mouillé, frôlant mes seins avec douceur. Je brûle… Mes propres doigts parcourent avec délice des abdos que j’ai plus d’une fois imaginés, j’ai le souffle court mais je n’ai pas peur.

 Enfin… ça, c’était avant qu’une lumière éblouissante et un raclement de gorge gêné interrompent notre étreinte pour le moins intime.

 « Heu… Je suis désolée ! Promis je ferme les yeux ! Oh par Merlin ! C’est trop trop gênant là ! » S’exclame une Carla moitié hilare, moitié indignée.

 Automatiquement, nous nous séparons chacun, à une extrémité du canapé, complètement abasourdis.

 « P**** frangine tu as vraiment le don pour apparaître quand il ne le faut pas ! »

 « J’ai entendu du bruit et comme Louise n’était pas dans son lit je me suis inquiétée ! Je croyais qu’elle sortait encore en douce dans la Forêt, mais j’étais loin, mais alors très loin de me douter que vous seriez entrain de vous tripoter sur le canapé ! Je crois même que si les Centaures l’avaient vu dans les étoiles, je n’y aurais pas cru ! Mais qu’est ce qui vous prend tous les deux ! Louise ! Tu culpabilisais comme une malade il y a encore trois heures et là tu cèdes ? Et toi Gab ? Tu m’as juré pas plus tard qu’hier que tu te tiendrais bien avec elle ? Alors là, moi je suis paumée ! Vous savez quoi ?! Faites comme si je n’étais jamais venue, je remonte me coucher !» Déclare t-elle, visiblement exaspérée.

 Devant l’absurdité de la situation, j’éclate de rire, tout en essayant de réaliser ce qu’implique un tel… rapprochement.

 « Je… Je crois que je vais la suivre… » Trouvai-je seulement à dire.

 « Attends ! Juste pour que je sois sûr que ce n’est pas mon imagination, tu viens bien d’avouer publiquement, devant l’assemblée de Strangulots présents à la fenêtre, que je n’étais pas qu’un vulgaire Veracrasse à tes yeux ? » Demande t-il dans un sourire sincère.

 « Je crois que je viens d’en montrer plus que je n’aurais voulu l’admettre… »

 « Arrête de parler en énigmes, on dirait Dumbledore… »

 « Je ne sais pas Gabriel, j’ai l’impression d’avoir fait une immense connerie, et en même temps je ne me suis jamais sentie aussi bien… »

 A demi soulagé, il s’approche de moi, caresse mon visage et à l’inverse de tout à l’heure, frôle délicatement mes lèvres du bout des siennes.

 « Nous verrons demain… Je n’ai pas envie de gâcher ce moment à me demander ce qu’il adviendra quand on retournera à nos baguettes… J’espère juste une chose, que tu ne te nieras rien à toi-même à ton réveil… Bonne nuit…»

 Sur ces paroles de philosophie Gabrielienne, il prend la direction de son dortoir, la démarche toujours aussi assurée.

 Je lui emboîte le pas, en mode pilote automatique, le goût de sa bouche toujours présent sur la mienne et dans ma poche, un parchemin plié en quatre qui semble désormais peser une tonne…

 Le réveil est plus que difficile… Les événements de la veille m’ayant hantée quelques heures après m'être couchée, j’ai presque l’impression d’avoir vécu une nuit blanche.

 Nous sommes lundi, ce qui signifie deux cours en compagnie des Serdaigles. Will sera-t-il de retour ? Comment va agir Gabriel après l’épisode de cette nuit ? Ma tête croule sous les questions sans réponses…

 Carla m’attend pour aller déjeuner mais ne m’adresse pas une seule parole durant tout le trajet. J’aimerais avoir les mots pour débloquer la situation mais rien de sensé ne veut franchir mes lèvres.

 A table, après m’être élégamment aspergée de café à cause d’une tartine rebelle, mon amie rompt enfin la glace.

 « Ecoute Lili… Tu es une fille que j’adore et une amie précieuse, c’est pour cela que je me dois de te mettre en garde… Gabriel est terriblement déprimé depuis Noël, il a de nombreuses crises de colère et a déjà détruit plusieurs meubles de sa chambre… Sans compter qu’il boit beaucoup trop dès qu’il en a l’occasion… Il est fragile ! Bien qu’il me tuerait s’il apprenait que je te raconte tout ça, il souffre énormément. C’est pour ça qu’il faut que tu sois sûre de ce que tu veux… Je pense qu’il est très attaché à toi, sincèrement et j’ai peur qu’il ne sombre complètement si cette relation bizarre que vous entretenez venait à échouer… J’aimerais donc que tu me répondes franchement, as-tu des sentiments autres qu’amicaux envers mon frère ? » Me demande Ka le plus sérieusement du monde.

 « Je… Je ne sais pas trop ce que je ressens pour lui en fait… Je ne peux pas l’expliquer… Il m’attire, c’est indéniable, il y a comme une sorte de connexion entre nous… C’est comme si sa présence réchauffait l’atmosphère de cent degrés… Je ne sais pas comment te décrire ce que je ressens vraiment… » Répondis-je, me sentant ridicule.

 Son sourire moqueur me rassure quelque peu.

 « Bien bien… Dans ce cas… Fais attention à lui d’accord ? Et aussi à toi… Je ne voudrais pas que cette histoire  bousille vos petits cœurs d’écailles ! D’ailleurs… Tu vas faire quoi pour Will ? »

 Je me rembrunis aussitôt, le visage malheureux de Will remplaçant les lèvres délicieuses de Gabriel dans mon esprit.

 « Aucune idée… Je pense attendre le moment pro… Oh non ! Pas encore ! »

 Super ! Voilà que je subis à nouveau l’attaque d’une tartine récalcitrante ! Tout cela à cause d’un immense hibou au plumage doré qui ne sait pas viser !

J’attrape la petite lettre au papier granuleux très épais, à la recherche du destinataire et je constate que c’est en réalité mon nom qui est tracé dessus en lettres manuscrites.

 N’ayant jamais vu cette bête à plumes ni la rondeur de ces mots, je me demande bien qui a pu m’écrire…

 Curieuse, je déchire brutalement l’enveloppe et sort un long parchemin surmonté d’étranges armoiries. Je tente de déchiffrer la devise qui semble signifier « Cœur d’Or, Âme de diamant » avant de me plonger dans ma lecture :

 « Ma chère Louise,

 Nous ne nous connaissons pas encore et pourtant, j’imagine ton visage en écrivant ces quelques mots… Quelle joie cela a été pour moi d’apprendre ton existence ! Ta grand-mère m’a fait de toi un portrait très flatteur et je pense déjà savoir à qui tu ressembles ma petite fille. Aussi, je vais être franche et directe, peut-être vas-tu me trouver brutale mais le temps presse.

 

Je suis Melodya Avalon, la matriarche d’une des plus anciennes familles du monde sorcier, à laquelle tu appartiens. Ta grand-mère, ma sœur, s’est occupée pour moi du fils Cracmol à qui j’ai donné le jour il y a de cela 48 ans, ton père.  Sans doute me juges-tu sévèrement pour ce que tu dois penser être un abandon, je ne t’en blâme pas mais sache que des personnes de notre rang n’ont pas le choix.

 

Dans notre famille, ce sont les femmes qui héritent de tout, cela depuis de nombreux siècles, c’est pourquoi il est vital pour moi de te connaître Louise, tu es notre dernière représentante. Ta tante Feliciana ayant eu un garçon, c’est à toi que revient le lourd héritage de notre famille, un héritage dont je souhaiterais te parler en privé, dans notre domaine familial, au sud de Londres. J’ai tout arrangé avec mon ami Albus Dumbledore, il accepte de te laisser utiliser sa cheminée pour nous rejoindre ce samedi après midi pour le thé. Tu es en droit de refuser, cependant, ta présence nous apporterait une grande joie et te permettrait d’en savoir plus sur tes origines.

 

Il est inutile de répondre à cette lettre, nous aurons l’occasion d'en discuter samedi si tu acceptes mon invitation.

 

D’ici là, fais bien attention à toi ma petite fille, les Avalon sont une vieille famille, avec de très vieux ennemis, n’accorde pas ta confiance à n’importe qui…

 

M.A »

 « Dis donc tu en fais une de ces têtes, tu vas bien ? Ce ne sont pas de mauvaises nouvelles au moins » S’inquiète tout à coup Carla.

 « Non… Non je ne dirais pas ça… C’est juste… inattendu… Les Avalon… Ils veulent me rencontrer… » Réussis-je à prononcer, encore sous le choc.

 « Vraiment ? Mais c’est une excellente nouvelle ! Ça veut dire qu’ils reconnaissent ton appartenance à leur sang ! Tu vas y aller au moins ? »

 « Je ne pense pas avoir le choix d’après ce que j’ai compris… Tu… Tu crois qu’ils vont m’aimer ? Je suis une Sang de Bourbe après tout… »

 « N’importe quoi ! Tu es une sorcière Louise ! La meilleure élève en Sortilèges ! Une championne de Vol de Pégase ! Ils ne pourront qu’être fiers de toi ! »

 Malgré l’inquiétude et l’appréhension qui me gagnent, j’ai besoin de réponses. Je ne pourrai jamais comprendre qui je suis si je ne sais pas d’où je viens… Je caresse du bout des doigts le blason à la tête de licorne… Samedi 17h… Il me tarde d’y être grand-mère…

~*~

Voilà pour la reprise ! Un grand merci à Noxette pour sa rapidité :)

J'éspère que vous aurez apprécié ! La suite le weekend prochain !

D'ici là, portez-vous bien !

Vol

25 décembre 2013

Hors série Noël 2013

Le Père Noël sorcier est toujours le plus ponctuel !

Voici donc mon cadeau pour vous !

J'éspère que vous serez gaté ! Personnellement, j'attends une fois de plus ma cape d'Invisibilité... Allez on y croit, cette année sera la bonne !

Merci de votre fidélité et de votre soutien !

Passez un bon réveillon, soyez heureux et profitez des gens que vous aimez !

signa

 

 

 

 

Gabriel

J’admets que quand ma sœur a reçu son invitation pour une fête dans le sud de la France, la solitude s’est abattue sur moi aussi vite que la poisse après la vision d’un Sinistros... Bien sûr, ma tête de Botruc dépressif  n’a pas échappé à ma jumelle, qui, par pitié m’a immédiatement proposé de l’accompagner. Ce que je déteste encore plus que la solitude, c’est bien la pitié… J’ai commencé par refuser farouchement, et puis… La curiosité d’observer Louise dans son environnement naturel m’a finalement encouragé à sortir…

 Bien que je trouve le thème de la fête totalement kitsch, je décide de faire un petit effort sur le nœud papillon que j’ensorcelle facilement pour qu’il gonfle et devienne transparent. A l’intérieur, je glisse quelques gouttes d’un vieux Whisky Pur Feu que mon père garde pour les grandes occasions… A croire que l’absence  de ma mère est une grande occasion… Il a failli siffler toute la bouteille de ce précieux nectar comme si c’était un vulgaire jus de citrouille… Fort heureusement, ma ruse légendaire m’a permis de sauver un fond de verre…

 Fier de ma touche personnelle d’une gourmandise éphémère, j’enfile ma veste de smoking et rejoins ma sœur dans le salon où une vieille elfe au puissant parfum de lavande nous attend.

 Avant que je ne puisse prendre mon souffle, nous atterrissons en douceur sur un tapis rouge moelleux, sans que les habituelles nausées de tranplanage ne m’assaillent. Je soupçonne donc à présent Archy, notre propre elfe de maison, de rendre les voyages en sa compagnie désagréables, juste par plaisir…

 Il faut avouer que les français ont du goût quand il s’agit de vous en mettre plein les yeux… 

 L’immense villa semble être bâtie de pain d’épice, enfin, c’est ce que l’on veut nous faire croire car quand je tente d’arracher un morceau de volet, je constate qu’en réalité, c’est bien du bois… Tout n’est qu’illusion… Dommage, je raffole du pain d’épice…

 Totalement émerveillée, Carla m’entraîne par la main à l’intérieur, à la suite d’une dizaine de filles gloussant comme une bande de hyènes avant un festin. 

 L’intérieur, comme je devais m’y attendre est tout aussi grandiose, quoi que la fête se déroule pour la plus grande partie dans le jardin. Une immense bulle d’Impervius entoure le domaine, nous protégeant à la fois de la fraîcheur de la nuit d’hiver et d’éventuelles averses…

 Une fontaine en chocolat blanc colossale trône au centre de la pelouse recouverte d’une couche de neige bizarre…

 Enfin, une pancarte scintillante nous invite à quitter nos chaussures, je m’exécute, exaspéré par cette nouvelle coutume inconnue et ridicule…

 Comme je m’en doutais, la neige n’est pas ce qu’elle semble être et je m’avance, curieux de découvrir les autres inventions loufoques de la maîtresse des lieux. Je sens de nombreux regards insistants sur mon passage, et comme pour satisfaire mon public, je me pare de mon sourire le plus dévastateur. 

 Effet immédiat, la bande de hyènes se met à rougir en chuchotant entre congénères. Les filles tombent toujours dans le panneau, c’est tellement facile avec elles… Un sourire, un regard et elles se croient uniques et dignes d’intérêt… Si elles savaient comme elles se trompent, on n’attrape pas un mec comme moi avec des battements de cils et une mini jupe… Même si je ne me prive jamais de regarder, moi, ce que j’aime, c’est ce que je ne peux pas avoir… 

 D’ailleurs, en parlant de ça, je me demande bien où elle est…

 « Je reviens frérot ! Je vais voir où peut bien être Lili ! Mets-toi à l’aise, je reviens dès que je l’ai trouvée ! »

 Génial… Me voilà seul au milieu de toutes ces minettes en chaleur… D’habitude, je ne m’en plains pas, mais en ce moment, je ne suis vraiment pas d’humeur à batifoler…

 Je parcours les alentours des yeux mais rien ne semble distribuer de l’alcool dans le coin. Déterminé, je m’avance nonchalamment parmi le monde en quête d’un verre qui me fera, je l’espère, oublier pourquoi j’ai décidé de me pointer à cette fête de gamins…

 En expert, je repère en quelques secondes le bar, visiblement en caramel. Cependant, ce n’est pas la seule chose qui attire mon attention… Une cascade de cheveux d’or me fait face, ne laissant place à aucun doute quant à sa propriétaire. Les grands esprits se rencontrent !

 Je m’avance donc vers elle, resserrant élégamment mon nœud papillon tout en luttant pour ne pas avaler une gorgée de son contenu.

 « Vous prendrez bien quelque chose de plus fort Mademoiselle ? » Demandai-je dans un accent français épouvantable.

 Surprise, elle tente de se retourner mais glisse de son tabouret. Naturellement, je me précipite pour la rattraper, mes mains attrapant sa taille.

 Elle me dévisage quelques secondes puis s’exclame :

 « Mais enfin ! Qu’est ce que tu fiches ici ? »

 Comme je m’y attendais, elle ne prend pas de pincettes, c’est que je préfère chez elle !

 Je prends un air faussement indigné et lui rétorque :

  « Ah c’est comme ça qu’on reçoit les gens dans votre pays ? ! C’est agréable ! »

 Notre duel verbal commence tout juste lorsque ma sœur vient tout gâcher en se précipitant sur elle… Par Merlin Carla !

 Vexé qu’on ne prête pas plus attention à mon acte de sauvetage héroïque, je me dirige donc vers le buffet en priant pour que les rumeurs sur les français ne soient pas fondées… Je ne voudrais pas manger de grenouilles pas inadvertance, ce serait comme grignoter un morceau de Pustule, mon premier animal de compagnie…

 Je jette mon dévolu sur un macaron turquoise, curieux d’en connaître le goût… Méfiant, je croque à l’intérieur et ma bouche se met à pétiller. J’engloutis la petite friandise d’un soupir appréciateur et une superbe rousse dans une robe en pétales de roses blanches se plante à côté de moi, un sourire satisfait sur les lèvres.

 « Pas mal non ? Sucre pétillant et pomme, mon préféré ! Je suppose que tu dois être le frère de Carla, Gabriel c’est bien ça ? »

 « C’est bien moi ! Et toi beauté, tu es ? »

 « Emilie, ton humble hôtesse ! Je suis ravie de te rencontrer ! Nous manquions cruellement  de vrais mâles à cette fête ! Un cocktail ? » Me dit telle en me fourrant un verre dans la main dans un sourire éblouissant.

 J’avale d'un trait le liquide carmin sucré, un peu déçu de son faible goût alcoolisé.

 « Hé bien ! Je ne me doutais pas que les brésiliens avaient une telle descente ! Mais je doute fort que vous puissiez nous battre, nous, français, sur la longueur… »

 Aurais-je reçu un défi ? Je souris sournoisement quand une idée germe dans mon esprit.

 « Nous n’avons qu’à vérifier ! Mais pas avec ce petit jus de fruit pour enfant, je te propose quelque chose de plus fort, bien de chez nous, en Angleterre ! »

 Je défais mon nœud et en verse quelques gouttes dans le verre qu’elle me tend.

 Nous trinquons bruyamment puis avalons chacun le contenu de notre coupe. Une brûlure familière se fait sentir, et je peux enfin me détendre. Carla est, elle, toujours confortablement installée avec Louise et elle ne semble pas prête de la lâcher. Je poursuis donc mon petit jeu avec la maîtresse des lieux qui, à ma grande surprise, semble résister à la puissance du Whisky centenaire. Cependant, la trêve est de courte durée puisqu’au bout de vingt minutes, elle commence à tanguer dangereusement.

 « Je crois que tu devrais arrêter là ! Je viens de te prouver par a plus b que les jolies filles ne tiennent pas l’alcool ! »

 « Peut-être ! Mes les jolies filles ont d’autre atouts ! » Me souffle t-elle à l’oreille. « Je vais rejoindre mes copines ! Ciao beau gosse ! »

 Elle trottine joyeusement jusqu’à ma sœur et Lili qui me lance un regard lourd de reproches.

Je l’ignore royalement et décide de terminer tranquillement le contenu de mon nœud pap’ seul.

 Après un petit discours d’entrée, un groupe français entame son concert, les cris hystériques de leurs fans me cassant gentiment les oreilles.

 La piste de danse se remplit alors très rapidement, les corps féminins se trémoussant sans vergogne. J’adore danser, mais ma position actuelle est bien trop stratégique… Bien qu’à l’extérieur je paraisse m’ennuyer ferme, je savoure en réalité chacun des déhanchements de Louise… 

 Ses cheveux se balancent au même rythme que la musique, sa robe, moulant son corps à la perfection suit chacun de ses mouvements… Je me demande si cette fille n’a pas du sang de Vélane dans les veines…

 Je suis brusquement tiré de ma rêverie par un doigt tapotant mon épaule. 

 « Excuse-moi, avec mes amies, on se demandait… Tu n’es pas de Beauxbâtons n’est-ce pas ? »

 « Bonne déduction… » Répondis-je, en détaillant la jeune fille me faisant face.

 Sûre d’elle, elle ne se laisse pas démonter par mes paroles peu loquaces… 

 « Excuse moi pour ma curiosité mais tu es un parent d’Emilie ? »

 Plus amusé qu’ennuyé, je réponds volontiers à ses questions, espérant instaurer une éventuelle jalousie auprès des danseuses.

 Je discute encore une dizaine de minutes avec Chloé, qui manque de tomber dans les pommes quand je lui annonce que j’étudie à Poudlard.

 « Par Merlin ! Mais tu dois connaître Harry Potter alors ? Est-ce qu’il est aussi sexy qu’on le dit ? Et sa cicatrice, elle ressemble réellement à un éclair ? »

 J’ai bien envie de lui répondre que Potter et moi on est copains comme cochons et qu’on partage même nos douches ensemble mais l’éventualité que quelqu’un puisse penser que j’appartiens à Gryffondor me donne la nausée.

 « Potter ? Sexy ? Je vois qu’il y a méprise sur le personnage… C’est un maigrichon binoclard qui ne connaît visiblement pas les gels capillaires et qui passe son temps à tenir la chandelle entre Weasley et Granger, ses deux groupies. Tu veux un conseil ma grande ? Trouve-toi une autre idole ! »

 Sous son regard ébahi, je quitte mon tabouret et rejoins à mon tour la piste. Cependant, je me stoppe net quand je constate qu’un autre mec a rejoint le groupe de ma sœur. Un mec qui semble un peu trop connaître Louise à mon goût… Alors que je m’approche pour affronter le nouvel obstacle, le chanteur à minettes lance le compte à rebours de minuit.

Je récupère en vitesse une coupe de champagne que je  m’empresse d’engloutir aux cris de « BONNE ANNEE ! ». 

 Un spectacle de feu d’artifice s’ensuit, très impressionnant et je sens une main serrer la mienne. Sans que j’ai besoin de vérifier l’identité du propriétaire, je la serre à mon tour, priant pour que cette nouvelle année soit moins chaotique…

 Quand les dernières lumières s’éteignent dans le ciel et viennent s’écraser au sol, un phénomène bizarre se produit et nous sommes rapidement recouverts de mousse au parfum sucré de noix de coco. Je m’extrais comme je peux de ce labyrinthe tandis que d’autres s’amusent à deviner qui se trouve en face. Je récupère une nouvelle coupe pleine auprès d’un elfe serveur et me cale contre un mur en faux pain d’épice.

 Louise sort quelques minutes plus tard, les cheveux en bataille et me fixe de son éternel air dédaigneux qu’elle me réserve. Ma provocation préférée, la rendre mal à l’aise, facile, il suffit juste de l’allumer un peu !

 Je capte son regard en une seconde et je passe très doucement ma langue sur mes lèvres, avec un maximum de sous-entendus.

 Visiblement, cela fonctionne car elle s’avance vers moi d’un pas furibond.

 « Non mais franchement mec tu te prends pour qui ? Tu crois que tu peux m’embrasser quand ça te chante ?! Je ne suis pas ta poupée gonflable personnelle espèce d’allumeur ! »

 Une poupée gonflable ? Mais qu’est ce que s’est que ce truc ? Comment ça l'embrasser ? Je crois qu’il y a de la concurrence dans l’air !

 « Malheureusement ma chère Frenchie, je n’ai pas eu la chance de goûter tes lèvres aujourd’hui, je n’ai pas besoin de me cacher pour t’embrasser moi ! Si tu veux un véritable baiser, je me ferai un plaisir de te l’offrir… »

 Elle fronce joliment les sourcils puis se détourne de moi, ses longs cheveux giflant mon visage. J’adore cette nana…

 Elle se précipite vers le bar où elle choisit un de ces cocktails roses pour filles mais alors qu’elle y trempe ses lèvres, le garçon au bras bandé le lui arrache des mains.

 J’observe la dispute qui s’ensuit avec un vif intérêt, observant ce nouveau rival en détails. Un qualificatif me vient immédiatement à l'esprit… Quelconque. Ce mec n’a aucune chance !

 Carla, à l’aide d’un Sonorus, propose un de ses jeux favoris auxquels, malheureusement, aucune soirée n’échappe… Les devinettes… Youpi !

 Louise, visiblement très éméchée se précipite pour tirer un bout de parchemin. Après une réflexion intense de trois secondes, elle se jette dans la piscine et se met à sauter en poussant des couinements que j’espère ne plus jamais entendre dans sa bouche. Alors que tous les spectateurs semblent pliés de rire, les éclaboussures se calment et on ne voit plus aucune tête blonde à la surface qui redevient lisse.

 Tout le monde semble s’attendre à un final extraordinaire, tout le monde sauf Emilie qui se met à paniquer.

 « Ce n’est pas normal, Louise est nulle en apnée ! »

« Gab ! Fais quelque chose ! » Me supplie ma sœur.

 Je soupire, certain qu’il s’agit juste d’une blague, mais j’enlève tout de même ma veste et plonge avec élégance dans l’eau fuschia.

 La piscine est plus profonde qu’elle n’y parait, mais je n’ai aucun mal à remonter Lili. A peine suis-je sorti que je constate qu’elle ne respire plus. Merde !

 « Elle ne respire plus ! Vite une baguette ! »

 « Poussez-vous ! J’ai ce qu’il faut ! » Crie quelqu’un.

 Un garçon minuscule que je n’avais pas remarqué jusque là se jette à terre et sort sa baguette, étrangement calme.

 Je lance un regard perplexe à Emilie qui hurle sur le jeune homme.

 « Mais grouille toi Léo ! Ses lèvres sont bleues ! »

 Ah ! Si seulement j’avais appris les techniques moldues ! Elles semblent tellement plus plaisantes que les nôtres !

 Il prononce une formule que je ne distingue pas et ma jolie blonde se met à recracher violemment toute l’eau accumulée dans ses poumons.

 « Gabriel, viens avec moi, on va l’emmener en haut ! » me somme à nouveau Emilie.

 Je soulève délicatement le corps humide au parfum de chocolat et je sens qu’elle se blottit contre moi. Malgré la situation, je ne peux m’empêcher de savourer l’instant.

 Nous traversons deux couloirs et montons une dizaines de marches avant d’arriver à une chambre beaucoup trop jaune à mon goût. Je la dépose délicatement sur le lit et tente de me reculer mes ses ongles son plantés dans ma chemise.

 « Non… reste… » Souffle t-elle faiblement.

 Ravi, je reste accroupi à coté du lit tandis que ses amies s’affairent à lui retirer sa robe trempée.

 « Ferme les yeux frérot ! » M’ordonne Carla.

 Docile mais pas imbécile, je plaque ma main contre mon visage en laissant un léger petit espace. Hélas, la pénombre environnante m’empêche de distinguer quoi que ce soit du spectacle.

 Elle l’enroule rapidement dans d’épaisses couvertures et nous commençons à sortir mais une main attrape la manche de ma chemise et la voix suppliante résonne à nouveau.

 « Non je veux qu’il reste… S’il te plaît… Je ne veux pas être toute seule… »

 « Je peux rester moi si tu veux !» Proposent d'une même voix la grande brune et le type blessé.

 A la manière dont elle serre ma manche, je saisis l’occasion.

 « C’est bon ça ne me dérange pas de rester, je m’ennuyais comme un crapaud mort de toute manière en bas… » Prononçai-je sur un ton désinvolte.

 « Hors de question qu’on te laisse seul ici avec elle ! Ta réputation te précède Gabriel ! »

 « Ah oui ? Et comment connaissez-vous ma réputation » Demandai-je moqueur et flatté.

 « C’est un petit oiseau blond qui me l’a dit ! Seulement là, elle n’est pas en état d’y voir clair ! »

 « Ca ira les filles, il ne faut pas se fier à ce qu’on dit… Mon frère sait être un gentleman quand il veut ! »

 Une toux rauque résonne clôturant la discussion.

 « Il n’a qu’à faire un Serment Inviolable ! » Propose le gars quelconque.

 « Chris ! N’exagérons pas non plus ! Jure sur ta sœur jumelle que tu ne toucheras pas le moindre cheveu de Louise et que tu veilleras seulement à son bien-être» Réclame la troisième fille jusque là muette.

 Sentant la victoire proche, je plaque une main sur mon cœur et jure avec solennité.

 « Ne te réjouis pas trop vite l’Anglais, on passera vérifier toute les quinze minutes que tu gardes tes mains dans tes poches ! » Rugit Quelconque.

 « Ne sois pas jaloux le français mais il faut ses deux mains pour s’occuper d’une fille ! »

 « Gabriel ! » S’exclame ma sœur exaspérée.

 « Oh ça va je plaisante ! C’est bon, je m’en occupe je vous dis ! Retournez donc vous trémousser ! »

 Ils sortent tous à la file indienne, me défiant des yeux. Quelconque s’apprête à fermer la porte quand il prononce d’une voix chargée de menaces :

 « Si jamais tu tentes quoi que ce soit, je peux t’assurer que mon point gauche est tout aussi précis que l’autre… »

 Je souris, satisfait, puis je m’installe tranquillement sur le matelas moelleux.

 « Je suis là Frenchie ! T’inquiète, avec moi, tu ne pourras que te réchauffer ! »

 Heureusement pour moi, elle ne semble pas comprendre la subtilité de mes mots et se plaque davantage contre mes vêtements mouillés. La couverture a bien évidemment glissé et je distingue clairement la dentelle de son soutien gorge doré.

 Bon sang… Cette fille me rend dingue… Je bous de l’intérieur, enrageant de ne pouvoir la toucher alors que tout mon corps m'implore le contraire.

 « Tu sens bon le caramel… » Murmure t-elle dans un bâillement aux vapeurs d’alcool.

 Je souris, tout seul comme un gros débile dans le noir. Heureusement que personne n’est là pour voir ça… Je suis pathétique…

 Je remonte doucement la couverture pour qu’elle recouvre son épaule, retire rapidement mes vêtements mouillés et me rallonge à ses côtés, comme j'en ai plusieurs fois rêvé…

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21 décembre 2013

Hors série Noël 2012

Voilà deux minis textes inédits, rédigés l'année dernière pour cette période de Noël. Pour celles qui n'étaient pas sur le forum où Louise est née, les voici, histoire de vous faire patienter un peu avant la suite ;)

Gabriel

 Blason_Serpentard

Prépare-toi mon vieil Adam… On ne m’appelle pas le Prince aux Cent Victoires pour rien !

J’adore nos disputes, elles se terminent toujours de la même façon, baguette contre baguette, rage contre rage, sort contre sort. Même si je gagne la plupart du temps, Adam reste un duelliste redoutable, même si lui dire le contraire est l' une de mes activités favorites !

Je ne lâche pas mon adversaire du regard, le secret, c’est la concentration ! Il ne faut jamais prêter attention aux encouragements et autres signes sonores déstabilisants émanant des spectateurs !

A Une manche partout, je n’ai pas droit à l’erreur ! Que c’est bon de sentir l’adrénaline grimper jusqu’à mes tempes ! Allez Adam ! Que vas-tu me lancer ? Un Tarantallegra je parie ! Trop facile… Je te connais par cœur ! De toute manière, mon Bouclier est déjà prêt… Je t’attends mon ami…

Pas besoin de le dire deux fois, comme prévu, un Tarantallegra assez puissant pour faire trembler mon bouclier, se jette sur moi. Presque aussitôt, je lance mon célèbre Trompetus qui atteint sa cible à la vitesse de l’éclair. YES !!! Encore une victoire pour le Prince du Duel !

La salle éclate de rire face au visage animalier d’Adam ! Je me tâte à rajouter les oreilles qui vont avec mais Finns m’annonce vainqueur et on vient me porter en triomphe ! Hé ouais les mecs ! C’est moi le patron !

Tandis qu’Adam souffle dans sa trompe comme dans un saxophone et que je lève les bras pour célébrer ma énième victoire, je remarque une présence inconnue qui me fixe avec dédain. Une très charmante présence inconnue ! Blonde, un regard émeraude semblable à nos couleurs et surtout un air de défi que je me ferai un plaisir de relever ! Petit bonus, Ka semble l’accompagner !

Tiens ! Ce ne serait pas la fille répartie  en même temps que les nouveaux de première année ?! Après un dernier salut à la foule, je saute de mon perchoir humain, attrape Adam par le cou et me dirige vers le duo féminin et Carla m’offre comme souvent son regard exaspéré.

« C’est bon les gars ?! Vous avez fini de vous chamailler ? C’était pourquoi encore cette fois ? Laissez-moi deviner, Adam a acheté le même caleçon que toi ? » Me lance ma sœur visiblement irritée.

« Pas loin frangine ! Mais ne parlons pas de choses qui fâchent et présente moi plutôt la jolie blonde à tes cotés ! » Lui répliquai-je en ne lâchant pas la nouvelle des yeux.


Le visage de cette dernière se durcit et c’est avec surprise que je découvre une voix veloutée, chantante mais cassante.


« La jolie blonde n’est malheureusement pas disposée à discuter pour le moment, elle a toute sa malle à ranger et du sommeil à rattraper ! Sur ce, bonsoir ! »

Wahou ! Ca c’est ce que j’appelle du venin ! Une véritable Serpentard !

Elle nous tourne élégamment le dos, ses cheveux d’or voltigeant derrière elle, puis se dirige vers l’escalier de mon dortoir. C’est avec un plaisir non dissimulé que je lui ferme le clapet… Il faut qu’elle comprenne tout de suite que si elle cherche la bataille, elle a trouvé son homme !

« A moins que tu ne veuilles déjà dormir dans mon lit, le dortoir des filles est de l’autre coté ! »

Adam éclate de rire et me tape dans le dos, Carla, elle, me frappe sans ménagement de son poing.

« Espèce de crétin ! Elle est nouvelle ! T’aurais pu essayer d’être sympa ! »

Je hausse les épaules en guise de pseudo excuse puis elle s’élance à la suite de la sirène boudeuse. Grrr… Je sens que cette année va être très intéressante…


************

 

Will

Blason_Serdaigle

 C’est parti pour une nouvelle année ! Bon… L’emploi du temps n’est pas terrible, surtout les cours de Sortilèges avec Serpentard… Mais on fera avec !

« Hé Will ! Tu résignes pour l’Equipe cette année ? »

« Salut Chace ! Bien sûr ! Si l’Equipe veut encore de moi ! »

Le premier jour de la rentrée, un de mes instants favoris… L’excitation, la frénésie, le plaisir de revoir les copains… Le parfum du bois vernis, du bacon grillé et surtout la musique des rires…

Je savoure cet instant en croquant dans mon toast croustillant quand trois premières années s’installent bruyamment à coté de moi, faisant trembler la table et renversant mon bol de lait.
« Hé doucement les jeunes ! Vous ne connaissez pas les risques de vous attaquer à un préfet ! » Les réprimandai-je en plaisantant.

« Désolé m’sieur, c’est qu’on ne voulait pas manger avec un Serpentard en face de nous… »

« Ouais… Pauvre Maxime… »

« Que se passe t-il ? Qui est Maxime ? »

« Max c’est le garçon assis là bas avec les cheveux un peu en pétard, en face de la grande fille blonde… »

« Ah oui le petit rigolo de première année qui raconte les exploits de sa famille ! Il a des ennuis ? Déjà ? »

« Ben… On ne sait pas il y a cette fille de Serpentard qui s’est installée en face de lui et elle nous a traité de gnomes à lunettes… »

Je tape du poing sur la table. Non mais c’est dingue! On a même pas débuté les cours que cette vermine de vipère vient planter ses crocs sur nos oisillons ! Ni une ni deux, je me lève, et déploie mes serres en direction de la diabolique blonde à écailles !

« Cette fille t’embête Maxime ? » Lançai-je d’une vois menaçante.

C’est alors qu’elle se retourne, hautaine, majestueuse, le regard foudroyant. Il faut se méfier de ce genre de beauté empoisonnée !

« Tu n’as pas honte de martyriser un pauvre première année, je ne pensais pas que les Serpentard étaient tombés si bas ! » Ajoutai-je avec cependant un peu moins d’aplomb.

A son air outré et à sa bouche délicate qui commence à s’ouvrir, elle semble à deux doigts de répliquer quand Maxime nous interrompt.

« Ah Will! Justement je parlais de toi à Louise. Elle ne m’embête pas du tout, quoi que quelquefois c’est une vraie peste, c’est juste ma sœur ! »

Là, je me sens comme un Troll des montagnes à un concours de devinettes… Non mais quel idiot ! C’est elle la jolie fille répartie hier soir !

Elle m’offre un regard triomphant, rempli de sous- entendu et je tente de rattraper habilement le coup !

« Sapristi ! Je suis navré de cette méprise, c’est juste que pendant les premières semaines, les Serpentard sont toujours adeptes du bizutage. Enchanté de te rencontrer ! Tu es donc la fameuse sœur qui mange des fourmis et se teint la peau en rose ? »

Elle se tourne vers son frère pour lui lancer un regard lourd de reproches puis m’adresse cette fois-ci un sourire authentique...Elle rayonne avec ses cheveux blonds brillants et son regard vert pétillant...

« Tout à fait, c’est tout moi. Je vois que mon frère dresseur de chaussettes a déjà fait de sa frangine une star ! »

Charmante, et avec de la répartie en plus ! Parfois, je me demande vraiment si les mites n’ont pas trop rongé ce pauvre Choixpeau…

 

1 décembre 2013

Chapitre 42 : Gueule de bois

8d8a1b2db3b8fee3fd5a66f60dd7633aLa fin de soirée est un peu floue… Mon seul souvenir, hormis le goût du délicieux cocktail d’Emilie, au sucre pétillant, c’est moi, dans la piscine, tentant d’imiter un Kelpy en pleine danse de séduction… Merci à Carla pour ses brillantes idées de défis devinettes

En attendant, ce doit être le matin et mon crâne semble tenter de fuir le reste de mon corps. Je n’ai pas encore ouvert les yeux, je ne sais pas vraiment où je suis, mais, c’est plutôt confortable. Je prends un peu de temps pour retrouver la toute dernière image de la veille, une chemise prune, mouillée. Indice très vague, mais mon cerveau est bien peu coopératif…

Je tâte les alentours, le tissu est doux et sent le mimosa. Soie et fleur, plus aucun doute, je suis toujours chez Emilie. Prudemment, j’ouvre une paupière, puis l’autre, m’habituant peu à peu à la pénombre alentour. La chambre Soleil, celle qui est reliée à celle d’Emi par un passage secret. La mienne, pendant nos vacances d’été.

Je m’étire comme Hulk après une longue sieste et frappe malencontreusement quelque chose de chaud. Je bondis de surprise quand j’entends à côté de moi :

« Hé ! Doucement ! En général, on réveille son sauveur par un baiser ! » 

Par réflexe, et je suis soulagée de constater que j’en possède encore, je tire tous les draps sur moi en guise de protection.

« Par Germaine la Crasseuse mais qu’est ce que tu fous là ?! » 

L’intrus s’étire à son tour, montrant par la même occasion  sa puissante musculature et me sourit d’un regard malicieux.

« Tu ne te souviens pas ? Vraiment ? Après la nuit torride qu’on vient de passer ? Là j’avoue que tu me déçois Frenchie ! » 

La panique. Voilà ma première réaction lucide, la grosse panique. Instinctivement, j’inspecte mon corps comme s’il venait d’être sali et quelle n’est pas ma surprise en constatant qu’il n’est recouvert que par mes sous vêtements.

« Ma ROBE ! Où est passée ma robe ?! » 

« Oh, tu veux dire l’invitation à te croquer ? Je suppose qu’elle est toujours au même endroit, au pied du lit. » Me répond-il en savourant chaque parole.

A présent totalement réveillée j’inspecte les alentours de l’immense lit mais sans découvrir ma tenue.

Je crois que si la rage ne m’irradiait pas jusqu’au bout des ongles, je pourrais pleurer… 

C’est impossible… Pas lui… Pas Gabriel… Pas ici…

« Je ne sais pas trop comment je dois prendre ton air dégoûté… Tu ne faisais pas tant l’effarouchée quand je te… »

« STOP ! Arrête ça tout de suite ! J’ai besoin de réfléchir ! Je sais qu’il ne s’est rien passé entre nous ! Je le sens ! Alors tu vas arrêter d'inventer n'importe quoi pour me faire enrager et me raconter en détails ce qu’il s’est produit après l’épisode piscine ! » 

Il s’apprête à protester, puis je me souviens de ma quasi nudité et rajoute :

« D’abord, tu vas fermer les yeux et tu ne les rouvriras que quand je te l’autoriserai ! » 

Il soupire, puis finit par céder visiblement à regrets et je me précipite vers l’armoire pour trouver une tenue correcte. Cette chambre étant inutilisée, Agathe, la maman d’Emilie en a profité pour y ranger les tenues d’enfants de sa fille chérie. Désespérée, je finis par me résigner à utiliser le seul vêtement utilisable dans la pièce, une chemise… prune… Oh punaise…

Je retourne ensuite sur le lit, me recoiffe en vitesse et suis prête à entendre les explications de ce manipulateur de première, malgré la massue de Troll qui virevolte dans mes tempes. 

« Bien ! Tu as 10 minutes, après ça, je ne peux te promettre de ne pas t’étouffer avec le traversin… »

Il ouvre un œil, pétillant de malice et me détaille de haut en bas. 

« Ma chemise te sied à merveille… Elle est terriblement plus canon sur toi ! »

Devant ma mine déconfite, il attrape un oreiller et se cale confortablement contre lui tout en baillant. 

« Je vais plutôt démarrer à partir de l’apparition de la mousse, car c’est à ce moment là que l’alcool a commencé à te monter à la tête… Tu es donc sortie toute ébouriffée de cette délicieuse mousse et tu as foncé vers moi en me traitant d’allumeur, m’accusant de t’avoir encore embrassée en douce, chose que je n’ai pas faite à ce moment là, car je sirotais tranquillement un de ces charmants cocktails français. Tu ne me croyais pas, tu es allée chercher un autre verre, un mec avec un bras en écharpe te la retiré des mains, vous vous êtes disputés, puis Carla a lancé son jeu des devinettes… Tu as pioché un papier, puis plongé dans la piscine avant qu’on ait pu te retenir...  Là j’avoue que c’était très drôle, tu faisais des gestes bizarres en poussant des cris d’animaux que je n’avais jamais entendus. A un moment, tu as coulé à pic… On a cru que tu faisais l’idiote mais comme on ne te voyait pas remonter malgré les bulles qui éclataient en surface, les filles ont commencé à paniquer alors j’ai plongé.

C’était sans doute un malaise… Tu ne respirais plus et heureusement pour nous, le cousin de ton ami, qui est majeur, a sorti sa baguette à temps. Tu as sacrément plombé la soirée ! Je t’ai portée jusqu’à cette chambre, mais tu ne voulais pas rester seule. Ta copine Claire s’est proposée de rester avec toi mais tu voulais que ce soit moi, tu m’as même supplié ! C’était plutôt plaisant, surtout en voyant la tête du mec au bras pété ! » 

Oh non… C’était vraiment pire que ce que je croyais ! C’était la première fois que je buvais autant d’alcool… Je ne pensais pas réagir de la sorte… Mais qu’est ce que j’avais bien pu dire à Chris ? Emilie allait me tuer… Mais quelle honte… Supplier Gabriel… Je devais sacrément planer ! J’aurais presque envie de me cacher sous ces draps pour toujours !

« Super… Et ma robe s’est retrouvée comment par terre ? » 

« Hélas, je ne peux pas me vanter de cet épisode… Tes amies te l’ont retirée pour éviter que tu ne prennes froid… Et tu t’es endormie comme une chouette après un long voyage… Elles ont débattu pendant un sacré moment avant de te laisser seule avec moi… J’ai même dû jurer sur ma frangine que je ne te ferais rien ! Je crois qu’il y avait des rondes tous les quarts d’heures pour vérifier que je tenais parole… J’admets avoir été un peu vexé quand même… Comme si j’étais assez stupide pour tenter quoi que ce soit alors que tout le monde faisait la fête à côté… »

« Est-ce que… » Commençai-je. 

« Est-ce que tu t’es jeté sur moi une fois tout le monde couché ? Oui ! Je dois dire que j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce coté félin de ta personnalité ! On recommence quand tu veux !»

Je manque d’air, je crois que je vais vomir… Un verre de trop et je me transforme en nymphomane affamée… Mais quelle honte ! 

Devant ma mine dépressive, il prend sans doute pitié et finit par admettre :

« Je plaisante voyons Louise ! Tu crois vraiment que je suis un salaud pareil ? Profiter d’une nana complètement ivre morte ? Surtout toi ! Non merci ! J’ai ma fierté quand même ! Crois moi que quand ce jour arrivera, et je suis persuadé qu’il arrivera, tu seras totalement consciente et impossible pour toi d’oublier une nuit aussi sportive ! » Affirme t-il un poil indigné. 

Je peux enfin souffler… Le soulagement doit se lire sur mon visage car il se lève, visiblement vexé, son caleçon violet moulant parfaitement son arrière train athlétique.

« Je descends, je vais annoncer ton réveil à tes copines… » 

« Gabriel attends ! »

Il se retourne, ses cheveux décoiffés retombant devant ses prunelles chocolat. 

« Est-ce que je t’ai parlé ou quelque chose durant cette nuit ? »

« Pas vraiment, tu t’es juste collée à moi en m’annonçant que je sentais bon le caramel et tu t’es endormie définitivement… » 

« Oh… D’accord… Je suis vraiment désolée d’avoir pourri ta soirée en t’obligeant à rester avec moi… »

Il retrouve alors son éternel sourire diabolique. 

« Comme si tu pouvais m’obliger à quoi que ce soit Frenchie ! Si je l’ai fait, c’est surtout pour voir la tronche que fera Berkfleur quand je lui raconterai que sa copine a deux jolis grains de beauté sur la cuisse droite ! »

« Quoi ? NON ! » 

Je me dépêche de me lever, courant à présent à sa suite tandis qu’il éclate d’un rire joyeux.

Bien entendue, il est beaucoup plus rapide que moi et si le tapis du couloir ne m’avait pas donné petit coup de pouce, je n’aurais sans doute pas pu le rattraper avant qu’il n’atteigne la cuisine. 

Il s’étale donc de tout son long dans le couloir et tandis qu’il se relève aussitôt, je le plaque contre le mur pourpre.

« Décidément, j’adore ce pays ! Après une nuit avec une fille à demi nue dans mon lit, voilà maintenant qu’elle me court après et se colle à moi ! Que demander de plus ! Vive la France ! » 

« Gab ! Tu veux bien être un peu sérieux cinq minutes ! J’apprécierais vraiment que tu n’en parle pas à Will… S’il te plaît… »

Mon regard implorant ne semble pas l’attendrir le moins du monde. 

« Tu comptes lui cacher un truc pareil ? Je trouve que ce ne serait pas très équitable, et puis, ce sera tellement drôle de sentir sa haine envers ma fantastique personne ! »

« Je lui en parlerai, mais ca doit venir de moi… Avec un peu de tact, j’espère qu’il ne me larguera pas comme un vieux caleçon de Merlin… S’il te plaît Gabriel, je te le demande comme une faveur… »

« Une faveur… Intéressant… Donc si un de ces quatre je te demande un truc, tu t’exécuteras sans poser de question ? » Me demande t-il sournoisement.

Je sais d’avance que je vais me faire arnaquer mais je n’ai pas vraiment le choix…

« Du moment qu’il ne s’agit pas de faveurs sexuelles ou que ce n’est pas illégal, c’est d’accord… »

Il me serre la main avec vigueur, puis dans une révérence maladroite, il m’invite à passer la première.

A la cuisine mes amies ont elles aussi leur tête des lendemains difficiles. Après nous avoir charriés pendant une demie-heure sur notre petite tenue, je suis soulagée d’apprendre qu’aucune d’entre elles ne me tient rigueur de mon comportement.

« En revanche, tu devrais aller voir Chris… Tu n’as pas été très cool avec lui le pauvre… »

« C’est ce que j’ai cru comprendre… Que lui ai-je dit ? »

« Oh quelque chose comme : Fous moi la paix, tu n’es plus mon petit ami et tu ne le redeviendras jamais… Bien sûr, moi je reste polie… Il était vraiment blessé… Il voulait seulement t’empêcher de boire  pour t’éviter des regrets… Un ami exemplaire si tu veux mon avis, mais tu lui as jeté ton verre à la figure… » Me répond Sophie d’un ton de reproche.

 Oh non… Ce n’est pas possible… Et je rentre ce soir en Angleterre…Il faut que je le vois avant… Je me tourne vers Emilie :

 « Emi, tu crois que Belia pourrait me déposer chez lui ? »

 « Évidemment, elle a presque terminé de nettoyer le jardin. Fouille donc dans ma penderie, je doute fort que tu fasses bonne impression ainsi fagotée… »

 Voilà ce que j’appelle l’amitié ! Je m’empresse de rejoindre la chambre de mon amie où je déniche un jean à ma taille et un pull bordeau, la couleur préférée de Chris.

 Quand je retourne dans la pièce, Carla les a rejoints, pleine d’entrain et fraîche comme la rosée du matin. Je la salue, puis annonce déterminée :

 « Je suis prête ! Belia, c’est ok pour toi ? »

 « Quand vous voulez mademoiselle Louise ! »

 Je lui prends la main, salue mes amies et d’un ton solennel me rappelle ma promesse à un Gabriel dragueur.

 Quelques secondes avant que nous ne paraissions, je distingue sa réponse dans un soupir :

  « Je la préfère quand elle a bu, pas vous ? »

 Quand je frappe à la porte bleue Eolyn m’accueille chaleureusement et m’indique l’écurie. En effet, j’y retrouve Chris, sa main valide brossant frénétiquement le poil épais de sa Pégase, étrangement calme.

 Je me donne un peu de courage et tente une approche par l’humour :

« Méfie-toi, quand les filles paraissent tranquilles, c’est qu’elles préparent un mauvais coup ! »

 Il ne se retourne même pas et se contente juste d’arrêter le brossage.

 « Les filles n’ont pas besoin d’être tranquilles pour faire ce genre de choses, l’alcool peut aussi donner ce genre de réactions stupides… »

 « C’est vrai, c’est pourquoi il existe des garçons géniaux pour les empêcher de faire des bêtises… »

 « C’est ta manière à toi de t’excuser ? En essayant de flatter mon égo ? »

 « Oh allez Chris ! Si tu savais comme je m’en veux… Je n’étais plus moi-même… Je ne me souviens même de ce qu’il s’est passé… Je suis vraiment désolée… Tu sais que je ne pensais pas tout ce que j’ai pu te dire… »

 Il se retourne enfin, ses yeux couleurs sapin se fondant dans le miens.

 « Je ne sais pas Louise, sur le moment, tes paroles m’ont semblé sortir du cœur… Mais ce qui a fait le plus mal, c’est plutôt le cocktail qui est sorti de ton verre… »

 « Les filles m’ont raconté… Je suis terriblement désolée… Je ne comprends pas pourquoi j’ai réagi comme ça… Tu es mon ami, le premier du monde magique… Tu comptes beaucoup pour moi Chris, je te le jure… »

 « Tu ne te souviens vraiment pas pourquoi j’ai reçu ce verre ? Je vais te le remémorer… Je t’ai embrassée, dans la mousse… C’était moi… J’étais venu m’excuser d’en avoir profité mais c’était plus fort que moi… Tu étais furieuse, tu as agi comme toujours… Avec impulsivité… »

 C’était lui… Je savais bien que ces lèvres m’étaient familières…

 « Quand tu as failli te noyer, je voulais plonger, mais bien sur, avec ce maudit bras, je n’aurais pas pu faire grand-chose… L’espèce d’hippogriffe latino t’a secourue à ma place, tu te blottissais contre lui comme si l’oxygène, c’était sa peau… J’en ai tremblé de jalousie… Alors quand tu l’as supplié de rester, lui, cet inconnu, j’ai craqué et je suis parti… C’est dur d’être ton ami Louise… Parfois, je me dis que je n’étais pas si mal à Salem… »

 J’ai les larmes aux yeux, je ne sais pas quoi dire, mes excuses semblent obsolètes…

 « Mais quand je te retrouve, comme l’autre jour chez moi, je me dis que ton amitié, c’est quand même mieux que rien, parce que la fille que je connais, cette Liliborgne, c’est une nana formidable… »

 « Ca veut dire que tu veux bien me pardonner ? » Demandai-je pleine d’espoir.

 « Si tu me promets de ne plus jamais te mettre dans cet état, tu sais très bien que je ne pourrais pas te résister longtemps. » Me murmure t-il dans un sourire triste.

 Je rentre dans le box et me blottis contre lui, sous les hennissements protestataires de Faucon.

 « C’est promis Volplané ! »

 Nous restons un petit moment dans cette position, tout deux soulagés, mais c’est lui qui rompt la plénitude de notre étreinte.

 « Bien ! Maintenant que les choses sont claires, tu vas agir comme une amie, prendre  ce peigne et démêler la crinière de cette furie ! »

 Je reste une heure en sa compagnie, à plaisanter comme au bon vieux temps, comme si rien ne s’était passé C’est ça que j’aime chez lui, la rancune, ce n’est pas son truc.

 Eolyn nous interrompt pendant que je lui raconte l’étrange trouvaille que j’ai faite dans mon grenier.

 « Louise, ton père vient de téléphoner, il n’était pas très content de ne pas te trouver chez Emilie, tu es attendue, ton avion décolle dans une heure. Viens, je te dépose. »

 « A plus Volplané ! Si jamais tu as un concours en Angleterre, Hiboute-moi ! »

 « Compte sur moi Lili ! Fais attention à toi et contente-toi de jus de citrouille ! » Me rappelle t-il dans un clin d’œil.

 

Voilà ! Je sais, c'est un peu court mais le prochain chapitre, nous serons de retour à Poudlard !

N'oubliez pas que l'alcool doit être consommé avec modération ;)

22 novembre 2013

Chapitre 41 : Insouciance

Cupcakes_by_TiffanyPhamJe ne sais plus où donner de la tête, je suis attirée par les boutiques flamboyantes comme un papillon par les lumières ! Sophie, qui a accepté de m’accompagner, s’exaspère déjà de ma lenteur.

 « Voyons Lili ! Tu sais très bien que tu ne trouveras jamais la robe adéquate dans ces banales boutiques moldues ! Surtout avec le thème déjanté que nous a encore inventé Emi’… Je me demande bien où elle va chercher toutes ces idées farfelues… »

 En effet, je sais que la robe idéale ne m’attend pas dans une boutique quelconque, après tout, on ne trouve pas partout des vêtements comestibles, mais je ne peux m’empêcher de baver devant les sublimes robes de cocktails des grands créateurs moldus.

 Nous sommes samedi et c’est ce soir qu’a lieu la fête du moment. Presque toute l’Académie sera présente, Emilie ne connaît pas le mot modestie, avec elle, tout doit être grandiose. Chaque année, ses parents qui ne regardent pas à la dépense, offrent aux invités de leur fille chérie une soirée spectaculaire. Cette hiver, Emilie nous a une fois de plus épatés par sa créativité avec son fameux thème : Gourmandise éphémère.

Comme à chaque fois, elle refuse toute aide de notre part pour la décoration et la préparation de la soirée, préférant garder la surprise jusqu’au bout. J’ai vraiment hâte de voir ce qu’elle nous a concocté !

En attendant, Sophie et moi flânons dans Paris à la recherche de ma tenue, puisque cela fait plus d’un mois que mon amie a dégoté la sienne. Une superbe jupe style ballerine en barbe à papa fuschia avec un petit bustier noir formé de centaines de Malice Réglisse.

« Allez go ! Direction notre coin à nous ! »

 Elle prend ma main puis m’entraîne dans un des plus vieux parcs de la ville.

 « Oh non Soso ! Pas cette entrée là ! Il n’y a rien dont on ait besoin de ce coté de l’avenue ! »

 « Et si ma chère ! Il y a la nouvelle boutique à la mode que toutes les sorcières fashionistas qui se respectent, s’arrachent ! D’où crois-tu que vienne mon ensemble génial ! De chez Miss Magic Délisse bien sûr ! Tous ses modèles sont uniques ! Emi’ a aussi pris sa robe là bas, tu n’y échapperas pas ! »

 Après être passée sous l’arche fleurie barrant la route aux moldus, Sophie s’avance vers la vieille statue de Camelia Lagargouille, une célèbre alchimiste qui a eu le malheur de tester elle-même un de ses breuvages, la transformant à jamais en pierre. En enfonçant sa baguette dans la narine droite de l’innocente créature figée , mon amie s’exclame d’un air dégoûté :

 « J’ai toujours trouvé ce passage beaucoup trop vulgaire… »

 Tout à coup, la statue éternue, ce qui permet à un escalier en colimaçon de sortir du sol.

 L’une derrière l’autre, nous descendons tranquillement vers l'une des plus célèbres rues commerçantes pour sorciers du monde, l’Avenue, située dans un des lieux les plus mystérieux de la capitale française… Les catacombes…

 Une fois la dernière marche sautée, je peux constater que rien n’a changé ici… Le ciel magique, bien moins étudié que celui de Poudlard, reflète le même temps hivernal qu’à l’extérieur. L’immense et interminable rue de briques roses est bondée de monde en cette période de fêtes et tous les vendeurs hurlent à tue tête de multiples promotions pour attirer le client. Pressée, Sophie prend mon bras et me tire gentiment vers un embranchement que je ne connais que trop bien, la ruelle Berlingot, le lieu où sont regroupés tous les magasins alimentaires de l’Avenue.

 Docile, je la suis jusqu’à une minuscule boutique à la porte étroite, sans vitrine, à la couleur terne qui jure au milieu de l’environnement aux mille couleurs. Avec sa baguette, Sophie trace quelque chose, puis, après quelques instants, une elfe de maison aux grandes prunelles bleutées vient nous ouvrir.

 « Si ces demoiselles veulent bien entrer ! Miss Magic Delisse vous souhaite la bienvenue ! Je m’appelle Patacitrouille, je serai votre ajusteuse durant vos essayages.»

 Les yeux écarquillés, je pénètre dans une boutique ovale immense, aux vêtements volant dans tous les sens, réagissant aux appels des différentes clientes. Les murs, recouverts de dressings gigantesques montent à l’infini, si bien que je ne distingue même pas le plafond. Au fond de la pièce, tout aussi démesurée que le reste, un long comptoir en forme de guimauve tressée où se bousculent des dizaines de femmes pour régler leurs achats.

 Le seul mot que je parviens à articuler, si on peut appeler ça un mot, c’est « Wahou ».

 « Alors ! Ça en jette hein ? » S’exclame t-elle ravie et se tournant vers Patacitrouille : «  Nous avons réservé une cabine privée, mademoiselle Lejardin a dû vous prévenir normalement. »

 « Bien sûr ! Nous avons reçu son hibou express ce matin ! Si vous voulez bien me suivre, nous vous avons choisi la cabine BallonGum.

 Nous entrons dans la fameuse pièce recouverte de miroirs où une dizaine de portants sont installés, ainsi qu’un mini buffet avec des friandises. C’est le luxe… Ces robes doivent être hors de prix ! Largement au dessus de mes moyens ! Je suis à deux doigts de protester quand Sophie m’arrête d’un geste de la main.

 « Tututut ! Je sais ce que tu vas dire ! Ne t’inquiète pas, Miss Magic Delisse est une amie de la mère d’Emilie, le prix sera donc plus que raisonnable.

 J’oublie toujours que la richesse de mon amie lui vaut de nombreux privilèges… Cependant, c’est la fille la plus généreuse que je connaisse et elle ne s’est jamais privée de nous faire profiter de son train de vie. Je me sens toujours affreusement gênée, mais refuser reviendrait à vexer ma meilleure amie alors je décide de savourer !

 « Ok… Par quoi on commence ? »

 Après deux heures, oui je dis bien deux heures… d’essayage intensif à jouer les poupées pour une Sophie beaucoup trop enthousiaste, j’ai le choix entre deux tenues.

 L’une me dessine une silhouette de sirène et l’autre donne à mes jambes une finesse incroyable… Finalement, après une bataille intérieure de plusieurs minutes, je me décide pour la plus folle des deux. Celle qui porte le doux nom de Chocopromesse.

 16 gallions, 9 Mornilles et 11 Noises plus tard, alors que Sophie est en quête de chaussures dans la rue Escarpin, mes yeux sont attirés par un objet argenté qui me fait aussitôt penser que je dois un cadeau à quelqu’un… Gabriel, tu ne vas pas être déçu pensai-je en imaginant sa tête.

 J’entre dans la petite boutique déclenchant un délicat tintement de carillon. Un petit homme courbé, doté d'une moustache impressionnante s’approche de moi en souriant. Enfin… Je suppose qu’il sourit, difficile de l’affirmer vue l’épaisseur du poil qui surplombe sa lèvre supérieure.

 « Bonjour Mademoiselle ! Je peux vous aider ? »

 « Bonjour ! Effectivement, il y a une jolie petite flasque argentée dans votre vitrine qui me semble parfaite ! »

 « Oh je vois ! Excellent choix ! Vous ne serez pas déçue, la transformation est parfaite ! Le sortilège durera sans doute bien plus de cinquante ans ! C’est pour offrir ? »

 J’approuve d’un signe de tête et le charmant petit homme s’exécute avec dextérité.

Je débourse tout de même six gallions pour ce petit objet amusant mais le jeu en vaut la chandelle !

 Satisfaite de mes emplettes, je m’engouffre dans le magasin où Sophie a elle-même disparu quelques minutes plus tôt. Je ne suis pas surprise de la retrouver déjà entourée de plusieurs vendeuses et d'une montagne de boites scintillantes.

 

« Ah Lili te voilà ! Parfait ! Tu vas pouvoir m’aider à trancher ! »

 Au bout d'une heure et surtout après avoir eu l’avis de toutes les clientes du magasin, elle se décide enfin à acheter une paire.  Ouf ! On peut enfin rentrer… J’adore le shopping, mais à ce niveau là, c’est davantage un concours d’endurance…

 Nous rejoignons donc tranquillement le réseau de Cheminée pour débuter le moment le plus important de la soirée, le « pomponnage » !

 Bien que Sophie insiste pour me recouvrir de divers crèmes et autres essences de Tarentules séchées, fabriquées par sa grand-mère, s’il vous plaît, j’opte plutôt pour un blush très léger et des yeux de Bourssouflet.

 Il est 19h quand nous sommes toutes deux satisfaites du résultat. Elle, sublimement mise en valeur par le corset de son bustier et moi, lumineuse avec les copeaux de chocolats moulant ma peau claire.

 Comme Cendrillon, nous attendons notre carrosse, à savoir Belia, la vieille elfe de maison d’Emilie.

 Excitées comme des dragonnes à qui ont aurait piqué un œuf, nous sautons littéralement de joie lorsque nous entendons le « crac » distinctif.

 Sans laisser le temps à cette pauvre Belia de reprendre son souffle, nous transplanons joyeusement jusqu’à l’immense villa d’Emilie, directement catapultées sur un long tapis de velours rouge. Quand la nausée passagère du transport passe enfin, je lève les yeux et manque de m’étouffer avec ma salive.

 Tous les arbres centenaires du jardin son élégamment habillés de guirlandes de fleurs lumineuses en guimauve et le chemin jusqu’à la bâtisse, encore masqué par l’épaisseur de la nuit est lui illuminé par des centaines de papillons virevoltant en tous sens. Alors que je m’approche pour en détailler un, je remarque qu’il s’agit en réalité de chips fluorescents.

 Belia, avec un sourire encourageant, m’invite à goûter. J’attrape donc le petit papillon et le glisse sous ma langue. Délicieux ! Parfum chèvre-olive ! Ma peau se met alors à pétiller et se recouvre de paillettes dorées. Waouh… Je crois que je ne suis pas prête d’arrêter de m’extasier !

 « Miss Emilie vous attend dans le patio, avec Miss Claire qui est déjà arrivée ! Veuillez m’excuser, je dois conduire d’autres invités. »

 Elle s’incline puis disparaît en un crac sonore.

 Sophie et moi échangeons un sourire complice, puis je prends le bras qu’elle me tend et nous nous élançons dans pas entraînant vers la maison.

 Nous rejoignons nos amies dans le patio, où Emilie nous accueille d’une drôle de manière :

 « Mes chères amies, si vous voulez bien ôter vos escarpins ! » S’exclame t-elle d’un ton malicieux.

 Sophie me lance, désespérée :

 « Ne me dis pas que j’ai investi mes derniers gallions de poche dans cette paire de chaussures pour rien ? »

 Intriguées, nous descendons de quelques centimètres et entrons dans le petit jardin aux parfums de chocolat fondu et de zest d’orange, non pas sans quelques hésitations…

 Je pose un orteil méfiant sur la neige fixée au sol, totalement prise au dépourvu par la douceur et la chaleur qu’elle dégage.

 « Mousse Noix de Coco ! » S’écrie mon amie fièrement.

 Curieuse, je trempe un doigt dans l’amas de flocon et porte le tout à mes lèvres.

 « Alors là, tu as vraiment fait fort ! Les invités ne vont jamais le croire ! »

 « Oui je sais ! Je suis géniale ! Attendez de goûter les cocktails ! »

 La centaine d’invités arrive au compte goutte, tous éberlués par les exploits de leur hôtesse.

Bien entendu, le buffet est délicieux, les cupcakes géants ailés taillés dans la glace chantent les derniers tubes à la mode et tout le monde à jouer le jeu du thème.

 Installée au bar en caramel, sirotant un pétillant de citrouille à la groseille, j’admire les tenues des uns et des autres quand une voix suave me demande :

 « Vous prendrez bien quelque chose de plus fort Mademoiselle ? »

 Je manque de tomber de mon tabouret en Ballongum mais je suis rattrapée de justesse par de solides bras masculins.

 « Mais enfin ! Qu’est que tu fiches ici ? » Demandai-je, abasourdie.

 « Ah c’est comme ça qu’on reçoit les gens dans votre pays ? ! C’est agréable ! »

 Je n’ai pas le temps de répliquer que Carla se jette dans mes bras, un superbe ensemble coloré assemblé de Suçacides.

 « Tu l’as trouvé ! » S’écrie-t-elle dans un sourire. « Emilie est vraiment adorable de m’avoir invitée ! D’habitude, nous faisons toujours la fête chez les Malfoy, mais cette année, comme tu t’en doutes… Ils n’ont rien organisé… »

 Une fois la surprise passée, je souris bêtement en hochant la tête sans réellement savoir de quoi elle parle.

 « Je suis ravie que tu sois là ! Nous les français on va te montrer qu’il n’y a pas qu’au Brésil qu’on sait faire la fête ! Mais pourquoi l’avoir emmené LUI ? » Insistai-je en montrant l’individu en question du regard.

 « Oh !... Je me suis bien doutée que tu serais un peu embêtée mais je ne pouvais pas me résoudre à le laisser seul… Après le Noël pas très gai que nous avons passé… Je me suis dit qu’il méritait bien de s’amuser un peu… Emilie n’y a pas vu d’inconvénient. Tu n’es pas fâchée ?»

 En effet, mon amie aux longs cheveux roux tressés semble totalement sous le charme du ténébreux Gabriel, au grand damne de Pierre, le cavalier de Libou et accessoirement le petit ami potentiel d’Emilie.

 « Non ! Pas du tout ! Du moment qu’il ne gâche pas la fête en vomissant dans la fontaine de chocolat blanc… »

 Nous discutons encore pendant une vingtaine de minutes durant lesquelles elle me raconte le malaise terrible provoqué par l’absence de leur mère au repas de Noël malgré l’entrain de leur grand-mère qui leur avait ramené la moitié de la faune et de la flore du Brésil dans ses bagages. Je lui parle à mon tour de la découverte du grenier mais nous sommes interrompus par une Emilie un peu pompette.

 « Ah les filles… Ce mec est totalement délicieux… Si tu vois ce que je veux dire… » Me susurre t-elle dans l’oreille.

 « Emi’ ! Et Pierre alors ! Regarde le un peu le pauvre ! »

 « Bah ! Ne t’en fais pas ! Je vais le rejoindre ! De toute manière, ce n’est moi dont il a dévoré la silhouette pendant tout ce temps… Je pense que William va regretter son absence…»

Elle se détourne de nous après un clin d’œil exagéré sans que j’ai pu lui demander davantage de détails.

 « Oui elle m’a dit qu’elle avait envoyé une invitation à Will mais il ne pouvait pas être là, il y a une sorte de rituel dans sa famille à cette date là ou je ne sais pas trop quoi… »

 Un rituel hein… Lâcheur !

 D’un coup de baguette Emilie fait taire les angelots-cupcakes chanteurs, monte sur une chaise avec grâce et, d’un puissant sonorus, elle annonce :

 « Parce qu’une vraie fête ne serait rien sans de vrais musiciens, je vous demande de faire un triomphe à un groupe que vous connaissez tous et qui a bien voulu, après le harcèlement que je leur ai fait subir, se joindre à nous… Sous vos chaleureux applaudissements accueillons les Lutins Chaudronnés ! »

 Ce n’est pas sous les applaudissements qu’est ovationné le célèbre groupe français mais sous les cris hystériques des fans présents parmi la foule d’invités.

 Pour ma part, la soirée est lancée et je me précipite sur la piste, bien décidée à m’éclater. Cependant, je commence à m’inquiéter de l’absence de Chris…

 Je me rapproche donc d’Emilie tout en ondulant au rythme effréné de la musique.

 « Il ne devrait pas tarder ne t’en fais pas ! Tu sais bien que lui et la ponctualité, ce n’est guère l’harmonie ! Et puis, si tu veux des mains pour te faire tourbillonner, je connais un latino qui se ferait un plaisir d’ensorceler la piste à tes côtés ! »

 Oui enfin tout même… Il est presque onze heures…

 Je ne quitte pas la piste et je dois admettre que danser pieds nus, c’est vraiment divin ! Ma robe suit mes mouvements avec fluidité et je bénis la magie d’empêcher le tissu en chocolat de fondre au contact de ma peau brûlante.

 Je me sens si bien entourée de toutes mes amies ! Les cocktails légèrement alcoolisés que j’ai dégustés jusque là commencent à faire leur effet et mon euphorie est à son maximum. Le regard affamé de Gabriel posé sur moi ne me gêne presque pas, je savoure juste l’instant, m’abandonnant aux notes rythmées.

 Tandis que je m’engage vers le bar pour me désaltérer à nouveau, j’aperçois enfin Chris qui passe sa tête par le porche.

 « Chris ! Ben alors ! Ton Rappeltout n’a pas rougi ? »

 « Tu n’y es pas du tout ! Faucon à fait des siennes ! Regarde un peu ce que je récolte ! »

 Son bras est solidement maintenu dans une écharpe de soie, assortie à une cravate de bonbons moldus aplatis, des fraises Tagada ! La classe !

 « Par Germaine la Crasseuse ! C’est elle qui t’a fait ça ? »

 « Ouais ! Elle n’y est pas allée de main morte ! Enfin, de sabot mort ! J’ai passé toute mon après midi à St Placebo avec les médicomages… Ils m’ont fait boire une potion immonde pour ressouder mon os… Enfin ! L’essentiel c’est que je sois là maintenant ! Je ne regrette pas d’être venu ! Tu es sublime !  Du chocolat hein ? Au lait en plus je parie ? »

 Sans que je puisse protester, il craque un minuscule morceau de jupon de ma robe et le met dans sa bouche.

 « Hum délicieux ! On danse ? »

 Je frappe son épaule valide du poing, attrape sa main disponible et l’entraîne au milieu de notre petit groupe qui l’accueille avec des cris enthousiastes !

 Nous enchaînons les chorégraphies toutes plus loufoques les unes que les autres quand le chanteur des Lutins, Fabian Delaye, nous annonce l’approche de minuit.

 Ni une ni deux, tout le monde attrape un verre de champagne à la cannelle et entame alors un compte à rebours. Dix, neuf, huit, sept, six, cinq, quatre, trois… deux… un… Bonne année !

A l’exact instant où nous ouvrons la bouche, d’incroyables feux d’artifices illuminent le ciel dans un tableau extraordinaire. C’est une photo de nous ! Nous, immortalisés par des milliers de boules de feu multicolores !

 Nous applaudissons tous bruyamment, mais c’est loin d’être terminé ! Les images et les couleurs se réarrangent, formant à présent l’Académie, puis  des pégases galopant entre les arbres, après une dizaine d’autres images, les feux follets lumineux se regroupent et explosent en un dernier visage, celui d’une Emilie qui nous offre un clin d’œil. Puis, en guise de bouquet final, ils atterrissent dans une pluie d’étoiles sur le sol mousseux, faisant gonfler les faux flocons de neige saveur Coco. En quelques secondes nous sommes recouverts de mousse et nous ne sommes plus capables de distinguer notre voisin.

 Un grand jeu de cache-cache improvisé s’organise alors.  

On me tire les cheveux, m’attrape la main ou l’épaule mais la noix de coco est si épaisse que je ne parviens pas à voir de qui il s’agit. Alors que je pense enfin avoir trouvé la sortie, une main me tire brutalement dans sa direction et avant même que je puisse protester, des lèvres sucrées se collent aux miennes avec une ferveur inattendue. Je repousse doucement l’individu mais je ne parviens pas à voir son visage. Néanmoins, je suis sûre d’une chose, ces lèvres là ne me sont pas inconnues ! Sans doute est-ce l’effet de l’alcool, mais je ne suis pas furieuse, plutôt rassurée de savoir que quelqu’un a envie de s’occuper de moi.

 Joueuse, je m’avance croyant tomber sur mon inconnu pas si inconnu que ça, mais je m’écroule lamentablement sur une table en sucre d’orge.

 Victoire ! La sortie ! Tandis que deux filles que je ne connais pas me relèvent gentiment, je capte un regard près du bar. Un regard qui me fixe comme une friandise, une friandise dont il se ferait un plaisir d’ôter l’emballage. Un regard, puis une bouche, et enfin une langue… qui se promène malicieusement sur des lèvres souriantes.

 

Voilà la reprise ! J'éspère que ca vous auras plût ! J'essayerais de mettre des chapitre entiers à chaque fois, ce sera un peu plus long en temps mais plus long aussi en quantité ;)

*l'abus d'alcool est dangereux pour la santé

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