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Louise Carpple ou l'art d'être française à Poudlard
20 novembre 2013

Chapitre 35 : Come Back Home

Les semaines passent et se ressemblent toutes terriblement, pourtant, je n’ai pas le temps de m’ennuyer…

Comme je me le suis promis, j’ai écrit à Chris dès mon retour au château, pas de réponse pour l’instant... J’espère qu’il ne fait pas la tête…

Hagrid et moi avons terminé de construire la cabane, ou plutôt le palace des petits, enfin, si on peut appeler trois bestioles de deux mètres des petits… D’après mon professeur, ils devraient encore prendre une bonne trentaine de centimètres… Heureusement, mes nombreuses heures de recherches à la bibliothèque ont porté leurs fruits, j’ai réussi à trouver un sortilège génial pour adapter la taille d’une pièce à celle de ses hôtes !
Leurs ailes, en revanche, attendent encore leurs plumes définitives… Dans quelques temps, ils pourront voler et il faudra les séparer…

Trois Occamys dans une même forêt attireraient beaucoup trop l’attention… Du coup, grâce à une connaissance commune, nous avons réussi à trouver une place pour les deux femelles. En fait, quand on l’a proposé, Madame Maxime a failli s’enflammer de bonheur ! C’est ce qu’il se serait passé si elle n’avait pas déjà la tête dans la cheminée… Nox ira donc dans l’immense forêt bordant la propriété d’Olympe, comme l’appelle Hagrid et Vola, à Beauxbâtons, où j’imagine déjà Mademoiselle Ménagerie piaffer comme une harpie…
Paon restera dans le coin, et participera au futur cours d’Hagrid, enfin… C’est ce qu’il espère, mais vu le caractère joueur de notre chouchou, je doute fort qu’il se laisse dompter… Néanmoins, j’ai follement hâte de grimper sur son dos pour survoler la forêt ! On sera la patrouille des airs !

En parlant de forêt, j’ai de nouveau aperçu cet ours bizarre, légèrement au Sud, là où les arbres se font moins accueillants… Cette fois-çi, il était en compagnie d’un renard… J’en ai parlé à Hagrid mais une fois de plus… Il a essayé de détourner mon attention… Je soupçonne un truc vraiment louche dans cette forêt… Quelque chose se trame… Je compte bien découvrir quoi !

Will, quant à lui se fait plus distant, les révisions de ses BUSES lui prennent un temps fou et le peu de fois où l’on se retrouve tous les deux, c’est pour me parler de potions ou de sortilèges en tous genres… Nos fous rires me manquent mais dés que je veux aborder le sujet, il a soudainement un autre devoir à rédiger… Je vois bien que quelque chose le tracasse et je suis sûr que cela n’a rien à voir avec les cours mais malgré mon insistance, il reste secret…

Heureusement, je peux compter sur Carla… Bien qu’elle m’ait fait la tête pendant quelques jours quand je lui ai avoué pour Gabriel, mon aide pour l’organisation d’un match de foot avec l’équipe de Beauxbatons nous a rapproché plus que je n’aurais pu l’espérer ! Il faut avouer que Rogue et McGonagall n’ont pas été faciles à convaincre… Mais la persuasion, plutôt le harcèlement en fait, a fait ses preuves ! Du coup, ma meilleure amie est toujours aussi chouette et Gab, Adam et Finn ont dû nettoyer le terrain de Quidditch du fin fond du placard à balai, au plus haut des gradins en passant par la tonte à la baguette de la pelouse ! Que demander de plus !

Inutile de préciser que je paye encore le prix de cette vengeance… Mes affaires disparaissent, mes chaudrons explosent sans explications et je retrouve des Veracrasses dans mon assiette… Sans parler des beuglantes que je reçois tous les jours et que je brûle immédiatement. Mais le pire, ce n’est pas vraiment ces petites choses matérielles… C’est plutôt sa manière de jouer avec Emma qui m’insupporte… Dés que j’arrive dans une pièce, ils rient à gorges déployée, ils s’embrassent, ou plutôt se bavent dessus comme des toutous affamés… Emma n’est plus la même, on dirait qu’elle n’a plus qu’un demi cerveau à elle ! Comme si elle partageait l’autre moitié avec son « ANNNNGGGEEE ». Les filles et moi… On en peut plus… On a bien essayé de lui parler mais ce n’est pas pour rien que ce fichu proverbe existe… L’amour rend aveugle !

Dans un moment d’énervement, est arrivé ce qu’il devait arriver, je l’ai coincé dans un couloir, profitant d'un des seuls laps de temps où ils ne sont pas collés l’un à l’autre comme des Hippogriffes en rut !

« Tu n’en as pas marre de jouer la comédie ! Emma est une personne ! Pas ton jouet personnel pour flatter un ego assez pitoyable pour faire croire qu’il peut avoir des sentiments ! Qu’est ce que tu cherches au juste ? »

Toujours aussi sûr de lui, son écharpe pendant négligemment à son cou, il se rapproche de moi.

« Toi et moi savons très bien ce que je cherche… Emma n’est qu’un moyen comme un autre d’y parvenir… Un moyen plutôt agréable d’ailleurs… Ce n’est pas ma faute si elle est autant… attachée à moi… » Me murmure t-il au creux de l’oreille avec arrogance.

Sa suffisance m’exaspère, ses paroles confirment mes pires craintes.

Le couloir est vide, il en profite pour glisser sa bouche de mon oreille jusqu’à mes lèvres. Sans réfléchir, j’en suis incapable, ma main se lève, prête à frapper. Il l’attrape avec douceur avant qu’elle n’atteigne sa cible. Je suis si prévisible ?

« Arrête immédiatement ! Ton pouvoir malsain de serpent n’a aucune emprise sur moi ! »

Ah bon ? Oui ça va… Je sais que je me mens à moi-même…

Il me sourit à nouveau, tout en gardant ma main prisonnière de sa peau brûlante.

« Je n’en crois rien ma chère… Sinon, pourquoi cela t’embêterait-il autant que ce soit les lèvres délicieuses d’Emma que je caresse et non les tiennes… » Susurre t-il d’une voix veloutée.

« Ca suffit ! C’est mon amie et je ne veux pas qu’elle souffre à cause de ce jeu ridicule ! » Hurlai-je, hors de moi.

« Oh mais c’est toi qui as commencé à jouer petite Frenchie ! C’est le meilleur défi qu’on m’ait lancé depuis longtemps… J’en savoure chaque minute ! » S’exclame t-il toujours aussi proche.

Je suis sauvée par une voix stridente :

« Mon Annnngeee ! Tu es là ! Je te cherchais partout ! Qu’est ce que vous fichez tous les deux ? » Me demande Emma d’un ton soupçonneux tandis que Gabriel me relâche.

« Rien de bien méchant ma chérie ! Je rappelais juste à Louise que c’est à son tour de veiller sur le Rosacier… » Lui répond t-il innocemment.

« Ah oui ! C’est vrai que vous êtes ensemble ! J’ai de la chance, je suis avec deux blaireaux, ils refusent que je touche à leur fichu plante ! Ca m’arrange ! Tu viens mon cœur ! Je voudrais te montrer la nouvelle robe que ma mère m’a envoyée ! A plus Lili ! »

Elle attrape Gab par le bras et l’entraîne vers les cachots. Il se retourne, et passe son bras au creux de son dos tout en m’adressant un clin d’œil lourd de sous entendus… Je déteste ce mec, en plus, il a fallu que Chourave nous colle ensemble pour le projet Rosacier… Un pur bonheur !

Après cet épisode,  je rejoins Carla et Lena dans le bureau de McGonagall, pour les derniers préparatifs du match.

« Bien ! Comme vous le voyez, le professeur Rogue n’est pas présent… Il a donné son accord mais il reste très peu enthousiaste… Le professeur Dumbledore m’a également donné son feu vert ! Monsieur Zidame et moi-même avons convenu que la date idéale serait Halloween… En revanche, un désaccord subsiste quant au lieu… Chacun souhaitant naturellement que le match se déroule dans son école… Cependant, comme me l’a fait gentiment remarquer le directeur adjoint français, un voyage en Angleterre avec des élèves, par une période aussi troublée, est risqué… Par conséquent, je pense que vous envoyer là bas serait nettement plus sûr… Miss Santos, qu’en pensez-vous ? »

« Hé bien… j’aurais adoré tester notre nouveau terrain mais visiter Beauxbatons serait une joie pour beaucoup d’entre nous je pense ! » Répond Carla interrogeant Lena du regard.

« C’est donc réglé ! Vous partirez la semaine prochaine pour la France ! Deux professeurs vous accompagneront bien entendu ! »

Carla et Lena se sautent dans les bras, j’en profite pour demander d’une voix suppliante :

« Professeur, je peux les accompagner ? »

 

~*~

Il est 18h et nous voilà tous rassemblés dans le bureau de Dumbledore pour un tansplanage d’escorte ultra sécurisé. Je n’imaginais pas du tout la pièce ainsi… C’est un immense capharnaüm de bibelots et d’objets insolites… Je pourrais prendre le temps de tout détailler, cependant, je n’ai d'yeux que pour l’immense oiseau de feu tranquillement posé sur son perchoir, un phénix.

J’avais entendu dire que ce grand sorcier en possédait un, autant que l’on peut posséder un être aussi libre et unique…

Devant ma mine extasiée, une longue main osseuse se pose sur mon épaule.

« Il est magnifique n’est ce pas ? Mon plus fidèle ami ! » Me murmure le directeur de son éternel ton énigmatique.

« C’est vrai… Il est… Fascinant ! Comment s’appel t-il ? Comment l’avez-vous rencontré ? »

«Ah ! Voilà une question que l’on me pose rarement... Fumseck et moi nous sommes trouvés en Nouvelle Zélande voilà bientôt quarante cinq ans, alors que je terminais mes recherches sur les propriétés du sang de Dragon… Voyez-vous, j’étais jeune et imprudent à l’époque, bien que je le sois encore, imprudent j’entends, j’étais encerclé par un troupeau d’Opaloeils des Antipodes. Bien que ma magie soit puissante et résistante, j’étais blessé et je commençais à m’affaiblir. Je n’aurais pas passé la nuit si le brave phénix que voilà n’était pas intervenu. Il m’a soigné, je lui ai offert mon amitié et il ne m’a plus jamais quitté… » M’explique t-il avec émotion.

Ses yeux pétillent derrière ses fines lunettes en demi-lune. Il semble perdu dans ses pensées tout comme moi qui rêve de vivre une telle aventure…

Nous sommes tous deux interrompus par un bruyant raclement de gorge. Il est l’heure de partir, l’excitation se lit sur tous les visages, et en particulier sur celui de mon frère qui rêve de visiter l’école qui aurait dû être la sienne. Nous sommes dix neuf à partir, onze joueurs, quatre remplaçants, deux membres du « staff », moi y compris et deux enseignants, Babbling, mon prof de Runes et Chourave.


D’après Ka, madame Bibine serait bien venue mais elle doit arbitrer le match de dimanche, Gryffondor /Serpentard. Ka était un peu déçue que le « derby » ait lieu ce même weekend mais son esprit de sportive a vite repris le dessus !

« Rassemblez-vous au centre de la pièce s’il vous plait ! N’oubliez pas que vous représentez Poudlard ! Tenez vous bien et rendez l’école fière de vous ! Bonne chance» S’écrie McGonagall d’un ton solennel.

Tout le monde est assez tendu… Il ne faut pas rater l’horaire choisi, nous n’avons que quelques minutes pour transplaner avant que le dispositif magique du bureau ne se remette en place…

J’attrape la main de Max, Carla celle de Lena et le compte à rebours commence.

« Cinq… Quatre… Trois… Deux… Un… GOOOO ! » Hurle la directrice des Gryffondor.

J’aspire une grande bouffée d’air et nous voilà partis ! C’est la première fois que je transplane et la sensation est pour le moins… déroutante ! C’est comme si on vous jetait dans un chaudron et qu’on remuait très fort, jusqu’à créer un tourbillon.

Le voyage ne dure que quelques secondes mais quand j’aperçois la lumière familière de la verrière de la cour, j’ai l’impression d’avoir parcouru des centaines de kilomètres en courant… Mes jambes flageolent et mes entrailles dansent la salsa. Je me retiens de vomir, cela ne ferait pas très bon effet pour un retour au bercail…

« Wahouuuu ! C’était génial ! » S’enthousiasme mon frère à peine secoué.

Nous sommes accueillis en héros, la verrière est parsemée de centaines de banderoles lumineuses où clignote le traditionnel "bienvenue" et tous les élèves applaudissent bruyamment.

A peine ai-je le temps de respirer qu’une horde de corps se jettent sur moi dans un cri strident.

« LIIIIIIILLIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ! »

Emilie ? Sophie ? Claire ?

Je reconnais mes amies à leur parfum si caractéristique et je les serre aussi fort que mes bras me le permettent.

« Oh bon sang ! On est trop contentes ! On n’était pas sûres que tu sois là ! Mais quand on a aperçu tes longs cheveux blonds, on a tout de suite su que c’était toi ! Oh c’est trop bien ! » Hurle Em’.

« Les quatre mousquetaires enfin réunis ! » Trépigne Claire.

« Tu va voir la teuf qu’on a préparée chez Cro’ ! » M’annonce Sophie.

Je suis tellement heureuse de les retrouver ! Elles n’ont pas du tout changé si ce n’est que Claire a les cheveux plus courts.

Elle commence à me raconter les potins quand une main tire sur ma manche.

« Les filles, vous vous souvenez de Max, mon petit frère ? »

« Bien sûr ! Salut Maxime ! Tu es toujours aussi chou ! C’est fou ce qu’il ressemble à Jérémy ! » Lance Emilie.

« J’espère qu’il ne traite pas les filles comme lui… » Grogne amèrement Sophie.

La pauvre a eu le malheur de sortir avec mon grand frère l’été dernier et cette première relation avec un moldu ne s’est pas très bien déroulée…

J’allais également leur présenter Carla mais une ombre immense s’abat devant nous.

« Très cheurs amis ! Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre beulle Academy ! Nous allons vous répeurtir dans nos trois maisons pour les deux nuits que vous passeurez ici ! Le diner sera seurvi à 20h, d’ici là bonne visite ! Profitez bien de votre séjour et bonne chance pour le match ! » Souhaite madame Maxime d’un ton joyeux dans un accent anglais épouvantable.

« Viens vite prendre ton ruban ! Sinon tu vas te retrouver chez ces idiots de poissons ! » Dit Emilie en me tirant par la main.

« Attends Em’ ! Il faut que je vous présente Carla ! »

« Ah oui ! La fameuse bombe brésilienne ! Laisse-moi deviner, c’est la grande brune là-bas ! »

Je fais signe à mon amie de s’approcher, fière de lui présenter mon ancienne meute.

 

« Ka ! Je te présente ma bande de louves cinglées ! Emilie, Sophie et Claire ! Les filles, voici Carla, la seule et unique Serpentard de l’équipe de foot de Poudlard, batteuse à ses heures perdues et surtout mon amie à toute épreuve ! »

« Lili exagère toujours ! On n’est pas vraiment cinglées… Juste un peu…heuu » Réfléchit Claire.

« Barjos ? Foldingues ? Hystériques ? Démentes ? Bonnes à enfermer ? » Liste Sophie dans un sourire.

Em’ lève les yeux au ciel avant d’ajouter avec sa chaleur habituelle :

« Nous sommes ravies de te rencontrer enfin Carla ! Bienvenue à Beauxbâtons ! »

Elle lui plaque une bise sur les deux joues, ce qui surprend mon amie brésillienne.

 

« C’est une sorte de tradition française ! » Répondis-je à son interrogation silencieuse.

« Allez venez les girls ! Rentrons à la caverne ! Il fait super froid ce soir ! »

Les filles partent devant récupérer les rubans, Carla m’agrippe la main et me dit, embarrassée :

« Lili… Tu sais… Mon français n’est pas très bon… Je n’ai pas tout compris… Tu ne connaitrais pas un sortilège qui pourrait m’aider… »

Oups ! Je n’avais pas pensé à cela… Voyons voir… Il y en a bien un mais la dernière fois que je l’ai utilisé, une sirène a voulu me noyer… On peut toujours essayer… Cela devrait fonctionner avec les langues humaines.

« Mélimo Translationem! » Murmurai-je.

Comme rien ne se passe, je tente de ma voix la plus française :

« Un dragon dans un donjon jongle dangereusement jugeant les Mirochanges jaunes charmants comme une Jobarbille chantant joyeusement ! »

« Quel est le rapport entre un dragon et une Jobarbille ? Et puis c’est quoi un Mirochange » Me demande t-elle septique.

« Super ! Tu as tout compris ! Ca marche ! Tu sais c’est une sorte de dicton pour faire articuler ! Comme « Mais où sont donc passés les muscles de ce prétentieux Merlin » ! »

« Ahhh ! Je croyais que c’était peut être la devise de cette école... »

« Oh non ! La devise ici c’est : « La magie du Cœur est le cœur de la Magie » ! Tout une philosophie quoi ! Allez viens ! Les filles sont là-bas ! Ils temps que je te montre mon univers ! Mais d’abord où est donc passé Max ? MAXXX ! »

Mon frère surgit de nulle part, un ruban chocolat noué autour du poignet.

« Tu peux y aller Lili ! Ce soir je dormirai avec les Voldelune, comme ça, je verrai si leurs nids sont aussi chouettes que les nôtres ! »

« Fais attention quand tu monteras dans les arbres ! » Hurlai-je alors qu’il est déjà loin.

« Dans les arbres ? » M'’interroge Ka.

« Oui, l’emblème des Voldelune est la chouette et leur dortoir est tout en haut de la tour ouest, sous une immense verrière ouverte sur le ciel. Leur salle commune ressemble à une forêt avec des lianes accrochées aux murs de pierre. Leur dortoir se situe sur les plus hautes branches des arbres, tout près de la verrière. Leurs lits sont suspendus dans le vide comme des hamacs et en guise d’escalier, il utilise le tronc noueux des frênes. C’est assez joli mais personnellement, je préfère la terre ferme. »

« Wahou… Ce doit être merveilleux ! »

« Ca l’air ! Surtout en automne quand les feuilles sont orangées, sinon en hiver, leur salle commune est d’une tristesse à pleurer ! Tu vas voir la nôtre ! C’est une splendeur totale ! »

Je la guide à travers le château, excitée et soulagée de voir que rien n’a changé. Les longues fenêtres aux rideaux de soie bordeaux donnant sur la mer, les tapis changeant de couleur sur notre passage, les dorures du plafond ou encore ce parfum de pin et d’iode qui me manquait tant, tout est exactement comme dans mon souvenir. Vivant.

 

« Hé bien… Vous les français, vous ne plaisantez pas sur la déco… On se croirait dans le palais d’une reine… » S’extasie Ka.

« C’est normal, il a réellement appartenu à une reine ! C’était une des demeures de Marie Antoinette, elle est venue s’y reposer après qu’on l'ait guillotinée ! Enfin, quand elle a fait croire qu'elle perdait sa tête ! C’était une sorcière bien sûr ! Puissante et manipulatrice mais brillante et très raffinée ! C’est elle notre fondatrice ! A sa mort dans le monde publique, elle a repris son nom de sorcière, Antoinette De Beauxbatons et a créé cette école ! D’abord pour ses enfants, qu’elle a sauvés de la barbarie moldue, puis pour tous ceux qui naissaient avec une pointe de magie ! Elle a alors caché le château aux yeux du monde et grâce à ses immenses pouvoirs, elle a crée un tremblement de terre qui a détaché le château du continent, ce qui a produit cette île, l’Île Vengé. Comme les jeunes sorciers qu’elle recevait se disputaient souvent entre eux, elle choisit de diviser sa demeure en trois castes en adoptant pour emblème les seules espèces animales restant sur son domaine : le loup sur la terre, la chouette dans les airs et le dauphin dans la mer. Ainsi est née l’Académie de Magie de Beauxbâtons. » Terminai-je à bout de souffle.

« Quelle histoire ! C’est fascinant ! Ce devait être une sorcière fantastique… On verra des dauphins alors ici ? Et des loups ? » Me demande Ka.

« Si tu vas te promener dans la forêt ce soir, sans doute ! Pour les dauphins, tu peux en apercevoir de temps en temps si tu regardes par l’aquarium des Dolcéans qui donne sur la mer. »

« Un aquarium ? Comme chez nous ? »

« Oui, presque, sauf que l’eau n’est pas verte et qu’on veut voir les récifs ! »

« On pourra aller le voir ? Cette salle commune à l’air sublime ! »

« Ouais… Elle est pas mal, il faut l’admettre mais ce n’est qu’une bande de prétentieux à écailles de poissons, tout ca parce qu’ils ont une piscine ! Je pourrais peut être demander à Loïc de te faire visiter… Mais il n’y a pas grand-chose à voir… Ce n’est qu’une grotte sous marine pleine de calcaire et de cristal… »

« De cristal ? »

« Partout ! Lustre en cristal, miroir en cristal, canapé en cristal… Bref, tu n’a aucune intimité là dedans ! Tout est transparent et bleu et trop… Trop voyant ! »

« Mais si c’est une grotte sous marine, elle n’est pas dans le château ? »

« Non, elle est sous le château, creusée dans le calcaire, sous le niveau de la mer… »

Mes explications sont interrompues par mes trois amies qui débarquent en criant.

« Ca y est ! On les a ! » Hurle Claire

« On a dû se battre avec une gamine de chez vous pour les avoir mais quand on l’a menacée de la noyer dans les fontaines du parc, bizarrement, elle les a lâché. » Sourit malicieusement Sophie.

« Oui bon on a été un peu vaches mais maintenant vous avez officiellement votre passe pour pénétrer dans la caverne de la meute ! » Proclame fièrement Emilie.

Elles nous tendent nos rubans argentés, Carla hoche la tête de satisfaction devant la couleur puis nous empruntons l’escalier de marbre menant au plus beau des dortoirs.

 

Après plusieurs portes, nous arrivons enfin devant l’entrée où se dessine notre emblème, la patte de loup. Emilie s’approche de l’imposant mur de pierre, puis, comme je le faisais autrefois, elle pose sa main sur l’emprunte à quatre doigts. Celle-ci s’illumine, se démultiplie et galope jusqu’au plafond. Après un grondement, le mur se soulève comme un rideau avant un spectacle.

Carla est bouche bée, Claire l’attrape par la main et l’entraine à l’intérieur, fière de ce petit effet. L’émotion me submerge, c’est si émouvant de retrouver son chez soi !

La pièce est ronde, immense, le plafond semble si lointain qu’il paraît eternel… Par terre, il y a cette moquette aux longs poils ébène et de grands voiles argentés autour des petites fenêtres rondes. Au centre de la pièce, trône toujours cette majestueuse cheminée transparente, avec ses flammes bleutées grimpant vers le ciel. Autour du feu reposent de moelleux canapés en peau où tous les soirs les garçons racontaient les légendes fantastiques de leurs régions…

Les murs, eux, sont recouverts de peintures magiques représentant des loups hurlant à la lune ou chassant en meutes, libres et puissants. Au milieu de ces animaux galopant le long des dalles, des escaliers de pierres, enchevêtrés dans les parois, comme un prolongement de la roche. Ils serpentent en spirale jusqu’au toit, et mènent à des lits réservés aux alphas, les préfets de chaque année. Ces lits sont eux aussi creusés dans la pierre comme de petites grottes lumineuses. Les escaliers magiques conduisent également à une immense terrasse flottante, ouverte sur le ciel, un pur bonheur les soirs de pleine lune…

A droite, la salle de jeux où tous les jeux de société, moldus ou sorciers sont réunis, du babyfoot à gnomes au célèbre Monopoly, ici, il n’y a aucune discrimination. Nous sommes une famille, unie et soudée, faisant tout ensemble. D’ailleurs, Carla semble septique quand Claire lui propose une partie de billard. Je lui conseille de refuser, Claire est une véritable tricheuse, les boules ressortent toujours mystérieusement des trous avec elle…

 

 Je me tourne ensuite à gauche, vers une dizaine de sofas moelleux, en cuir sombre. Derrière une grande porte vitrée s'ouvre sur les jardins et plus loin, sur la forêt. Un loup doit toujours se sentir libre !

Je me souviens que lorsque venait avril, nous trainions toujours sur la terrasse du bas jusque tard dans la nuit. Nous  apercevions nos congénères et parfois même, certain chanceux en approchaient, à pas de loup, si je puis dire.

Sous le salon, accessible par deux étroits escaliers en colimaçon, nos dortoirs, mixtes, avec des lits nichés dans des alcôves elles aussi taillées dans la pierre, cachés par de fins voiles de soie d’Arachnée.

Mais j’y pense, comment cela se fait-il que la salle soit vide ? Où est donc passé Sophie ?

Emilie m’arrache à ma contemplation en m’ordonnant de fermer les yeux. Elle m’attrape la main, Claire agrippe l’autre et j’entends Carla m’informer de son désir de visiter les lieux en détail. Un truc louche se prépare…

Les filles m’entraînent doucement vers les canapés,  en y posant ma main je peux sentir le cuir chaud sous mes doigts. Apparemment, on ne s’arrête pas là, nous traversons la vitre magique et je sens le vent de l’hiver me caresser les cheveux. J’avais oublié à quel point les températures sont clémentes ici… J’aurais presque trop chaud avec ma cape serpentard…

« Ne triche pas hein ! On y est presque ! »

Nous marchons à présent dans l’herbe des jardins silencieux où une odeur de cire vient chatouiller mes narines… De la cire ?

« Ouvre les yeux Lili ! » M’ordonne à présent Em’.

Je m’exécute, curieuse et je suis accueillie par une horde de voix familières :

« BIENVENUE CHEZ TOIIIII ! »

Ils sont tous là… Mes amis, les Crodelune au grand complet ! Chacun une bougie dans la main, souriants et joyeux, assis sur la fontaine, des patins aux pieds.

« Viens vite Lili ! On a gelé l’eau de la fontaine exprès pour toi ! On va pouvoir patiner ! » S’écrie Florent un grand gaillard de sixième année qui a été mon parrain lors de mon arrivée à l’Academy.

J’enfile le matériel, les larmes aux yeux et je les rejoins dans l’immense fontaine à l’image d’Antoinette. Je serre chacun d’entre eux dans mes bras, à présent le visage baigné de larmes. Bon sang ce qu’ils m’ont manqué !

Après une heure de fous rires, de chutes et de retrouvailles salvatrices, nous rejoignons le dortoir pour nous changer.

 

Carla discute avec animation avec Sophie, elle aussi grande amatrice de sport, attaquante de l’équipe de foot et poursuiveuse de l’équipe de Quidditch, Sophie est une accro.

« On t’a gardé ton lit ! » S’écrie Claire.

Je rentre dans ma mini tanière, opacifiant le voile pour me changer. Toutes les photos accrochées au mur ont disparu, ornant à présent ma tête de lit à Poudlard. Toutes, sauf une, c’était l’année dernière, pour le bal de rentrée, nous sommes toutes quatre avec nos longues robes brodées, souriantes et insouciantes. Une autre époque…

Pour mon retour, je décide d’enfiler une petite robe moulante, bleu nuit aux motifs baroques et un blazer d’un gris lumineux. Pour marquer ma nouvelle appartenance à Serpentard, je tresse mes cheveux et accroche au milieu des épis une barrette serpent en faux diamants. Un maquillage léger et de petits talons terminent le tout. Je suis prête. Au fond de moi, j’espère qu’en me voyant, Clément regrette la manière dont il m’a quittée, surtout pour cette garce d’Allison.

« Wahou… Tu es canon ma Lili ! J’en connais un qui va s’en mordre les doigts ! » S’exclame Emilie.

Je la remercie, cachant ma satisfaction, puis notre petit groupe descend dans la salle de réception où les repas sont toujours servis.

Les étudiants de Poudlard sont tous rassemblés devant la porte en compagnie de nos deux professeurs, soulagés de nous voir arriver.

« Il ne manquait plus que vous les filles ! Nous pouvons y aller ! » S’écrie Babbling.

Carla rejoint Lena tandis que mon frère se fraie un chemin jusqu’à moi, la mine défaite.

« Ben qu’est ce qui t’arrive Max ? »

« Je suis dégouté… Leur salle commune, elle est génialissime ! On dort vraiment dans les airs ! En plus on voit toutes les étoiles ! Pourquoi on n’a pas ça à Serdaigle Lili ? »

« Parce qu’en Angleterre, on préfère les choses simples… Ici… C’est un palais, alors il faut du grandiose… Mais je suis sûr que la bibliothèque des Voldelune est nulle comparée à la vôtre. » Tentai-je pour le réconforter.

« Même pas ! Ici, ils ont aussi des livres moldus ! Il y a des bandes dessinées Lili ! Trop la chance ! Cette école est trop cool… Tu crois que je pourrais rester ? » Demande mon frère plein d’espoir.

« J’en doute fort Max… Et puis tu as des amis qui comptent sur toi à Poudlard… »

« Tu as raison… Sheryl me volerait dans les plumes…»

Les portes s’ouvrent, majestueuses et nous entrons dans la pièce, mes camarades  avec des exclamations émerveillées, moi  avec un sourire ravi.

A moi la ratatouille, les éclairs aux chocolats, le pâté aux pommes de terre ! Et surtout… le fromage !

 

Je m’assois gracieusement sur le fauteuil de soie, devant l’immense table ronde qui nous est réservée. Nous sommes au centre de la pièce, ce qui permet aux élèves de nous dévisager facilement, je fais de même dans mon coin, cherchant des yeux mes amis d’autres maisons. J’aperçois Loïc à la table des Dolcéan de cinquième année qui me fait de grands signes de la main et Cédric à celle des Voldelune qui me sourit timidement, comme à son habitude. Hélas, je ne vois pas Clément parmi les sixième année, déçue, je me tourne vers Carla qui me montre le plafond du doigt.

Tandis que Madame Maxime réitère son discours de bienvenue, je lui chuchote :

« Ce sont des anges, Antoinette les adorait, elle a demandé à un artiste français très connu de peindre ces fresques, qu’elle a ensuite animées par magie. Ils sont un peu farceurs et ils adorent balancer des éclairs aux nouveaux. Heureusement, ce ne sont que des éclairs de peinture ! »

La nourriture apparaît sur la table, pour la plus grande joie de la salle. Youpi ! Des tomates farcies ! Mon plat préféré ! Plus personne ne parle à présent, tout le monde savoure avec satisfaction, les plats de la gastronomie française.

Le diner terminé, les filles se pressent pour nous emmener dans la salle de jeux, pièce fétiche de notre illustre fondatrice. Carla semble emballée mais j’ai un autre plan en tête.

« Je vous rejoins plus tard ! »

« Tiens ! Prends ça ! Il risque de bouder si tu ne lui emmènes pas sa ration » Me dit Emilie en me tendant une main remplie de Krok-Karotte.

Complice, je la remercie d’un sourire puis file jusqu’aux écuries. Je passe par l’aile ouest, emprunte un petit passage secret sous un escalier pour atterrir devant le toboggan menant à la salle commune des Poissons !

Je prends le couloir adjacent quand une voix stridente résonne à quelques mètres.

« C’est hors de question ! Ce gamin ne mettra pas un pied dans notre salle commune ! Il n’avait qu’à choisir la bonne couleur de ruban ! Tant pis pour lui ! »

Comment ne pas reconnaître le détestable ton haut perché de cette peste d’Allison… A qui s’en prend t-elle encore ?!

Je m’approche à grands pas, les poings serrés et me plante devant la reine et sa suite de pitoyables barbies glousseuses. Leurs victimes, deux élèves de Poudlard, dont un auquel elle n’aurait jamais dû s’attaquer, mon frère.

« Hé le poiscaille ! Laisse ces gamins tranquilles ! » Lançai-je d’une voix rageuse.

Surprise, elle tourne les yeux vers moi, reprend son habituel rictus méprisant et me rétorque :

« Tiens tiens tiens… Voilà le petit toutou de retour ! Tu n’es plus chez toi ici Lili la Chienne ! Tu n’as aucun ordre à me donner ! Dégage ! »

Ma baguette serrée dans ma poche, blottie contre moi, me souffle d’attaquer la première. Cependant, je m’avance vers elle, déterminée. Je me place devant les enfants et plante mon regard de serpent dans ses yeux bleus glacials.

« Beauxbatons restera toujours ma maison, Crodenuit ma famille et toi la pire mégère que l’Académie ait connue ! Que veux-tu à ces élèves ? »

« Une mégère tellement plus brillante que toi ! Tu as toujours été jalouse ! Ces mioches veulent visiter notre lagune ! Hors de question ! »

« Il m’a toujours semblé que c’était toi qui bavais devant mon petit ami pourtant… Ce mioche est mon frère ! Et s’il veut visiter ta boîte à sardines, c’est son droit ! Madame Maxime l’a autorisé à tous les élèves de Poudlard ! »

« Petit ami qui à présent est mien ma chère ! »

Nous sommes nez à nez, nos peaux se touchent presque, je retiens une envie de lui envoyer mon poing dans la figure quand une voix douce et assurée nous interrompt.

« C’est bon Alli ! Laisse les petits venir ! Ils ne feront rien de mal ! Pas vrai Max ?! » Demande le nouveau venu un large sourire sur le visage.

« Bien sûr Clem ! On veut juste voir ! C’est vrai qu’il y a une piscine ? » S’empresse de dire mon frère.

« Bien sûr mec ! On a même un aquarium si tu veux te baigner avec les poissons ! Loïc va vous accompagner, passez devant ! »

Reconnaissante, je le remercie d’un sourire tandis que sa garce de nouvelle petite amie proteste d’une voix qu'elle veut langoureuse :

« Mais enfin Bébé ! Il est presque dix heures ! Ces enfants devraient être au lit ! »

« Ne sois pas ridicule Alli… Tu sais très bien qu’ici le couvre feu est à minuit ! » Réplique t-il en levant les yeux au ciel, sa spécialité.

« Je vois ! Une fois de plus tu es de son coté ! C’est MOI ta copine maintenant ! Elle t’a brisé le cœur tu t’en souviens ! C’est moi que tu devrais soutenir ! »

« C’est bon Alli ! N’en fais pas tout un drame, je ne fais pas ça pour Lili, je le fais pour Max, nuance ! »

Faites comme si je n’étais pas là…

« Moi ? Un drame ?! Très bien ! Puisque c’est comme ça, je vais me coucher ! Pas la peine de venir me souhaiter bonne nuit! »

Elle me lance un regard empli de haine puis se détourne en faisant voler ses longs cheveux roux derrière elle. Sa bande de sangsues sans cervelle la suit en silence en évitant soigneusement mon regard dégoûté.

Clément pousse un soupir exaspéré puis se tourne vers moi, comme s’il remarquait enfin ma présence. Je sens comme un malaise entre nous.

« Bonsoir Louise ! Tu es ravissante dans ta robe… Je te dirais bien que tu n’as pas changé mais… Ce serait mentir… Tu sembles différente… »

 

Je ne sais pas quoi lui répondre, surprise par une telle entrée en matière, c’est donc tout naturellement que je bafouille comme une enfant après une bêtise :

« Bon- Bonsoir ! Merci… Je l’ai achetée à Londres… Toi tu es, hé bien… toujours le même… Sauf ta taille… On dirait que tu as pris dix centimètres d’un coup… »

« Oui… J’ai pas mal poussé… Le Quidditch aide aussi ! Alors… Heu… Comment vas-tu ? »

Je le sens aussi mal à l’aise que moi et bizarrement, mon assurance remonte aussitôt à la surface.

« Très bien ! Poudlard est une chouette école ! On n’a pas le temps de s’y ennuyer ! Comme je ne peux pas voler, j’aide le Garde Chasse à s’occuper des animaux de la forêt, c’est très intéressant ! »

« Tu ne fais pas de football alors ? Je trouvais ça bizarre aussi ! J’ai parlé avec Zidame pour qu’on organise une rencontre de Quidditch contre les anglais ! J’aimerais beaucoup visiter ta nouvelle école ! Et battre leurs élèves ! »

Je le retrouve bien dans ses paroles… Toujours aussi frimeur…

« Hé bien… N’en sois pas si sûr ! Je pense que notre équipe de Serpentard vous donnerait  du fil à retordre ! »

Il éclate alors d’un rire musical.

« Finalement, ca n’a pas tellement changé… On est une fois de plus en désaccord ! »

Je lui souris en retour, nostalgique.

 

« C’est vrai… Tu es toujours aussi casse-pieds ! »

« Et toi la pire tête d’hippogriffe qui soit ! »

Nous restons un moment silencieux, comme de vieux amis qui tournent les pages du livre de leurs souvenirs.

« Tu m’as manqué Louise… Je sais que j’ai réagi comme un abruti quand tu m’as annoncé ton départ… Je sais que ça aurait pu marcher toi et moi à distance… Mais… »

« Mais tu as préféré me planter un crochet de basilic dans le cœur… »

« Non ! J’étais juste en colère… Alors j’ai agi sans réfléchir… Comme toujours… Et je t’ai perdu… »

Je suis soulagée d’avoir enfin cette discussion…

« Pourquoi avoir dit à Allison que c’était moi qui t’avais brisé le cœur ? »

« Tu vas trouver ça ridicule mais… J’étais malheureux et,  même si tu la juges maléfique, Alli a été adorable avec moi, elle m’a réconforté, persuadée que tu m’avais fait souffrir… Je ne l’ai jamais contredite, j’étais bien avec elle, je veux dire, je suis bien avec elle ! Elle n’est pas aussi garce que tu le crois, j’ai appris à mieux la connaître. Je suppose que c’est juste ta présence qui la rend comme ça… »

Dire qu’il ne se rend même pas compte de son stratagème…

« Lili, sache que je suis désolé pour tout ça… Cependant, je crois que tu t’es vite consolée… J’ai entendu dire que tu sortais avec quelqu’un… » Dit-il d’un ton amer.

« Ne dis pas ça Clem ! Will a su m’apprivoiser ! Ce n’est pas un mouchoir pour essuyer ma peine ! Il a été calme et patient avec moi ! Je ne me suis pas consolée, j’ai juste avancé ! »

« Tu as raison… Tu as avancé, tout comme moi… J’espère que ce Will prend soin de toi comme tu le mérites Lili ! » Admet-il, sincère.

Penser à Will me contracte l’estomac… 

« Alors, amis ? » Me demande Clément de sa voix chaleureuse.

« Amis ! » M’exclamai-je en lui serrant du bout des doigts sa solide main d’attrapeur.
« Je vois que ta poche est remplie de Krok-Karotte ! Tu rends visite à Lib’ ? »

« Tout à fait ! D’ailleurs, je me dépêche, il est déjà tard ! J’y pense ! Tu pourras ramener mon frère et son ami jusqu’au Voldelune ? J’ai peur qu’ils ne se perdent… »

« Bien sûr ! Pas de soucis ! Bonne soirée ! »

Après un petit signe d’au revoir, je dévale les escaliers, le cœur léger, soulagée par cette réconciliation amicale… Et apaisée sur la clarté de mes sentiments ! Clément et moi, c’est fini mais la vie continue !

Dehors, il ne fait plus très chaud, le mistral déforme les arbres, comme pour rappeler où je suis. La nuit est calme, tout comme l’écurie qui semble silencieuse. Je suis le petit chemin de sable, bordé de Bougies Eternelles, jusqu’au bâtiment de marbre blanc.

Quand j’entre à l’intérieur, l’émotion me submerge… L’odeur équine familière me réjouit. Je m’approche doucement du box de mon bien aimé, qui ronfle paisiblement, roulé en boule dans la paille fraiche. 

Ce qu’il est beau mon Libou ! Son poil ébène aux reflets bleutés luit magnifiquement et sa crinière d’ordinaire ondulée est élégamment tressée. Il n’y a pas de doute, L’ami d’Emilie s’occupe très bien de lui !

J’entre silencieusement dans le box, récupère une vieille couverture et m’allonge à ses cotés, comme autrefois. Ma présence ne semble pas le réveiller, ses ronflements gagnant même en intensité. C’est avec cette musique familière que je m’endors sereinement, heureuse comme jamais.

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Commentaires
Louise Carpple ou l'art d'être française à Poudlard
  • La rentrée est proche, et pour Louise, pas le choix, elle s'effectuera à Poudlard ! Notre jeune française de quinze ans prend donc la direction de l'Angleterre où elle fera sans aucun doute des rencontres qui changeront à jamais son image de l'Ecole
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