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Louise Carpple ou l'art d'être française à Poudlard
19 novembre 2013

Chapitre 18 : Par delà le ciel

Back_Feathers_by_Metal_BenderSouffrance… C’est le premier mot qui me vient à l’esprit quand celui-ci se reconnecte enfin au monde des mortels. En tout cas, je suppose que je suis en vie, sinon ma tête ne s’amuserait pas à me rejouer version percussions, un titre endiablé des Bizarr’Sisters ! J’ai mal, j’ai la bouche pâteuse… hé!!!… mais d’ailleurs, comment se fait-il que je sois dans cet état ?!

J’ouvre alors brutalement les yeux, prête à accueillir la lumière du jour. Surprise! Mes paupières se heurtent à un obstacle inattendu… Par la barbe de Merlin ! Un Maléfice d’Aveuglement ! Je m’apprête alors à appeler à l’aide mais rien ne sort de ma bouche ! *******! C’est quoi ce bordel ! J’essaie alors de bouger mais je suis aussi saucissonnée qu’un vulgaire morceau de rôti !

« Tiens! On dirait que la gamine se réveille Smith ! »

« Ferme-la espèce d’idiot ! Tu n’as qu’à leur donner notre numéro de baguette tant que tu y es ! Je t’ai déjà dit qu’au boulot j’étais Phénix! Si elle bouge trop, t‘as qu‘à encore l‘assommer ! »

Super! Je suis prise en otage par un imbécile et une brute… des informations pas très utiles, rares sont les voyous destinés à devenir ministres…

« Dragon, Fléreur et Grapcorne, faites bien gaffe avec le gros, il connaît la forêt comme sa poche, ne le laissez pas s’échapper ! »

Super ! Et on triple le lot de cervelles de Troll ! Mais qui sont ces types ?!

« Dis Smi.. Heu Phénix… on fera quoi des otages quand on aura attrapé le Cami ? »

« C’est un Occamy pauvre Troll ! On attend que Rémora et Yéti fouillent ce gros tas de cailloux et se ramènent avec le piaf ! Après, on se débarrasse des témoins gênants, après tout, un accident est si vite arrivé dans une forêt pleine de bêtes féroces ! »

Je ne peux m’empêcher d’avaler ma salive devant une telle révélation… Mon Dieu ! Ils veulent kidnapper Serdentard! Ces mecs sont dingues ! Je continue de remuer comme un Être de l’eau pris dans un filet, quand tout à coup, on me lâche sans ménagement sur le sol. Aïe ! Ma cheville est loin d’être au mieux de sa forme…

« Calme-toi Gamine ! T’as entendu le chef, si t’es pas sage, un coup de massue sur la tête! »

C’est vrai que cette menace est super effrayante sachant que je viens d’apprendre ma mort imminente… Je m’apprête à frapper aussi fort que possible, toutes jambes dehors en direction de la voix fluette de mon agresseur, quand des cris de panique se font entendre.

« Non ! Pitié lâchez moi ! Jim, Phil, aidez-moi bordel !!! » hurle la voix que j’identifie comme celle de la brute.

Le reste de la bande son se traduit par de violentes clameurs de souffrance et de détresse. Les chasseurs chassés ? Toujours aussi aveugle, je ne peux que paniquer et je suis à deux doigts de la syncope quand j’entends enfin une voix connue.

« Bravo Graupy ! Grand garçon! C’est un bon garçon ! Tu auras droit à trois moutons ! Non! Cinq ! Allez enlève les cordes maintenant Graupy ! C’est très bien ! Merci Graupy ! Grand garçon » s’écrie Hagrid, ravi.

Ne pouvant crier, je me débats en silence pour qu’on me remarque, puis deux mains me soulèvent délicatement. Les liens magiques entravant mes mouvements disparaissent et mes yeux captent enfin la faible lumière de la nuit.

« Louise ! Tu n’as rien ? Ca va ? »

Je fais l’inventaire de mes muscles encore en fonction et surprise ! Mise à part ma cheville douloureuse, rien que je n’ai déjà dû supporter !

« Ouf ! Heureusement que Graupy était là ! Merci Graupy ! Tu nous as sauvés la vie ! Tu es le plus génial des géants que je connaisse ! »

Bon, d’accord, je n’en connais pas des masses mais il n’est pas obligé de le savoir ! D’ailleurs, à sa manière de sautiller et de sourire, il semble follement heureux de cette reconnaissance.

«  Hagrid ? Vous savez ce qui s’est passé ? Qui étaient ces hommes ? Que nous voulaient-ils ? »

«  Ces sales Vers de Terre puants ? Mais enfin Louise, c’étaient ces horribles braconniers dont je t’ai parlé l’autre jour ! Les tueurs de Nymphes ! Ils m’ont tous sauté dessus quand je suis sorti de la grotte, je n’ai rien pu faire! En deux secondes, j’étais ligoté comme un Nifleur pris au piège ! Je n’ai même pas pu voir leurs visages à ces sales crapules ! Ils sont malins, ils m’ont bandé les yeux et m’ont attaché avec des cordes magiques ! Dès que tu es sortie à ton tour, j’ai essayé de te prévenir mais l’un d’eux t’a lancé un Expelliarmus et un autre t’a assommée par derrière… Je suis bien content que Graupy leur ait volé dans les plumes ! »

Soudain, je réalise… des plumes, Serdentard ! Je cherche ma baguette au milieu des corps assommés des bandits, la récupère dans une poche trouée et me rue comme une folle vers la grotte qui est toujours en mode visibilité. Je me précipite vers la cachette de mon amie, mon inquiétude grandissant à chaque pas.

Non ! Non, ce n’est pas possible ! Un tas de plumes duveteuses gît sur le sol, inerte. Je m’approche lentement du corps immobile et le secoue doucement. Aucune réaction. Non! Non! Non! Tu ne peux pas être morte ! Je tente un Revigor, toujours rien. Je lance à la suite tous les contre sorts et sortilèges que je connais, mais il n’y a plus rien à faire… La plaie béante dans la gorge de mon amie à eu raison d’elle… Mes larmes se mêlent au sang noir qui s‘écoule de sa blessure, traçant un chemin vermeil sinueux vers le sol… Une main immense se pose alors délicatement sur mon épaule, m’attirant à elle. Ma tête est toujours posée sur ses plumes si douces, des ailes d’anges que je caresse pour la dernière fois.


Je me retourne alors et me jette dans les bras que Hagrid me tend, aussi affligé que moi. Nous restons un moment l’un contre l’autre, partageant notre souffrance, ses grosses larmes goutant sur mes cheveux. Puis, il m’éloigne gentiment avant de me murmurer :

« On ne va pas la laisser là, je vais aller creuser une jolie tombe dehors, au milieu des étoiles, elle sera très bien… »

Je renifle bruyamment en hochant la tête, c’est tout ce dont je suis capable.
Il soulève Serdentard avec tendresse comme s’il s’agissait d’un petit oiseau tombé du nid alors que celle-ci est presque aussi grande que lui. Mes larmes recommencent leur danse silencieuse lorsque mon amie disparait dans l’obscurité. Soudain, j’aperçois deux corps, humains, eux aussi recouverts de sang, allongés comme des pantins sur le sol argileux. Ceux la aussi sont définitivement partis, leurs membres inférieurs pliés dans des angles impossibles. Sans doute les deux braconniers chargés de récupérer leur proie… Mon Dieu ! C’est ma faute si elle est morte ! Ma faute ! Je balance un violent coup de pied contre le premier corps, à présent plus en colère que déprimée. Un reflet argenté attire alors mon attention un peu plus loin… Les œufs !

Deux d’entre eux sont toujours à leur place, scintillants et inconscients de ce qui vient de se produire… Ils ne sont même pas nés et les voilà déjà orphelins… Je cherche le troisième, remuant les corps des deux monstres. C’est là que je le retrouve, intact, sans même une éraflure, pourtant écrasé par près de deux cents kilos. Délicatement, je le caresse et le repose avec ses frères, me questionnant sur leur avenir.

Je suis tirée de ma réflexion par un raclement de gorge respectueux.

« Louise, c’est prêt, tu peux venir lui dire adieu. »

Je sors lentement de la grotte, la boule au ventre, les yeux rougis puis j’aperçois un joli dôme de terre, recouvert de quelques fleurs sauvages et de galets. Emue par cette attention, je sors à mon tour ma baguette pour rendre hommage à cette courageuse maman. Je fais alors apparaître une coupole de cristal argenté, qui je l’espère, résistera au temps. Je grave également ce nom bizarre que je lui ai donné et recouvre le tout de fleurs d’Eole. Apparaissent alors de magnifiques pétales en forme de plumes, qui s’ouvrent et dansent, libres et indomptées, au rythme du vent nordique.

Incapable de prononcer un mot, je lui adresse mes adieux silencieux, le regard flou, tourné vers l’immensité du ciel, là où mon amie Ocammy planera pour toujours.

Je ne passe pas par la case Grand Salle. Ma peine est immense et mon estomac nauséeux, je n’ai qu’une seule envie, m’allonger et tenter d’oublier.

Hagrid a rapporté les œufs chez lui, pour leur préparer un nid douillet, en attendant les quelques semaines précédant l’éclosion. Nous n’avons pas encore réfléchi à ce que nous allons faire des petits, mais à la mine suppliante d’Hagrid, je pense qu’il souhaite les élever dans la forêt. Je préférerais qu’ils retournent dans leur pays d’origine mais après tout, nous sommes leur famille maintenant…

Ces sales monstres de braconniers ont été emmenés à Azkaban par les Aurors, immédiatement prévenus à notre retour. Graup avait pendu Phénix et sa bande par les pieds, à des sapins de plus de six mètres de haut, afin d’être sûr qu’ils ne s’échappent pas. Apparemment, ces crapules étaient responsables d’un trafique d’espèces protégées que la Brigade des Trafiquants Magique recherchait depuis des années. Nous avons donc eu droit aux vives félicitations de Marcus Bridwiggs, le nouveau grand patron du Bureau des Aurors.
C’est chouette tout cela, mais toutes les récompenses du monde ne feront pas revenir Serdentard…

J’entre dans la salle commune en toute discrétion, préférant ne pas me faire remarquer, je rase les murs jusqu’à l’escalier. C’est sans compter sur Carla qui visiblement m’attendait, confortablement installée dans un fauteuil, face à nos amis.

« Hé Lili ! Je t’ai attendue ! Qu’est-ce qu’il s’est encore passé cette fois ? Tu es tombée dans un Sable Glouton ? » Me demande t-elle en plaisantant.

« Voyons Ka ! Notre petite Frenchie est capable de bien mieux que ca ! Avec sa chance, je parie dix Gallions qu’elle est tombée sur un troupeau de centaures en furie, ou non ! Attends! J’ai mieux ! Tu as rencontré le jumeau maléfique du Saule Cogneur du parc ! »

Fière de sa trouvaille, Gabriel se joint aux éclats de rire que sa remarque fait naître.

Obligée de me retourner, mes yeux et mon nez rougis n’échappent à personne, mettant un terme à leur joyeuse cacophonie. En boitillant encore légèrement, je m’approche doucement, souhaitant abréger les explications tout de suite.
Je plante mon regard dans celui de braise du Serpentard et crache mon venin.

« Tu peux tout suite me refiler tes dix Gallions ! Et sache qu’un troupeau de centaures serait capable d’un humour beaucoup plus subtil et désopilant que la vulgaire réplique que tu oses appeler blague ! Si je suis ENCORE en mauvaise état, c’est parce que MOI, je fais des choses dangereuses monsieur, MOI je ne passe pas mon temps à admirer ma baguette et à faire le mariolle avec ma batte ! Je sauve des êtres et… »

Je suis à deux doigts de dévoiler le secret que Ka m’a confié sur son frère, cependant, ayant encore assez d’esprit pour ne pas m’abaisser à son niveau, je préfère tourner les talons, les larmes coulant toutes seules, hésitant entre rage et tristesse.

Ma sortie quelque peu théâtrale semble scotcher tout le monde puisque j’entends un « Ben qu’est-ce que j’ai dit ? » abasourdi, avant de monter les escaliers quatre à quatre. Je claque la porte, ignorant les regards curieux de mes camarades qui discutent sur leur couette.

« Pour cancaner, c’est au salon ! Ici c’est pour dormir ! » Leur criai-je.

Elles quittent la pièce en m’adressant des regards lourds de reproches, que je ne peux que comprendre. Enfin seule, je me jette sur mon lit en enfouissant ma tête dans le gros oreiller de plumes.

Après avoir vidé ma réserve de sel, je sens le sommeil m’attirer tout doucement à lui, comme une promesse d’apaisement. Ka choisit ce moment pour passer timidement la tête dans l’entrebâillement de la porte, un peu gênée.

« Oh Lili …Je suis vraiment désolée pour tout à l’heure ! On ne savait pas que tu étais aussi bouleversée… Je peux entrer ? Tu veux en parler ? »

Je sais que j’ai pété un câble et sa gentillesse me touche, une fois de plus. Je hoche donc la tête et elle entre d’un pas léger, fermant précautionneusement la porte derrière elle. Elle s’assoit en tailleur à coté de moi et m’offre un sourire encourageant.

« Serdentard a été tuée. » Lui résumai-je simplement.

Son air d’incompréhension totale me rappelle que je ne lui ai jamais parlé de ma merveilleuse rencontre. Je résume donc le tout en quelques phrases et surtout quelques nouvelles crises de larmes. Patiente, elle me serre contre elle, me caresse les cheveux, tout en me murmurant des paroles apaisantes et réconfortantes. C’est donc dans les bras de ma nouvelle meilleure amie que je m’endors, le visage plus salé que dix mers Mortes réunies.

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Commentaires
Louise Carpple ou l'art d'être française à Poudlard
  • La rentrée est proche, et pour Louise, pas le choix, elle s'effectuera à Poudlard ! Notre jeune française de quinze ans prend donc la direction de l'Angleterre où elle fera sans aucun doute des rencontres qui changeront à jamais son image de l'Ecole
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