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Louise Carpple ou l'art d'être française à Poudlard
20 novembre 2013

Chapitre 32 : Banzaiiiiiiiiiiiiiiii

14d1e252db25e2bdc0114f226cf21134Les semaines défilent à une vitesse folle mais rien ne change réellement… Conformément à l’épisode de la bibliothèque, Gabriel ne m’adresse plus la parole mais continue toujours sa gue-guerre ridicule contre Will…

Un soir, je trouve sur mon lit un écrin de velours écarlate contenant une ravissante pierre blanche opaque, taillée en forme d’étoile. Quand Will la remarque à mon doigt, il pique une colère mémorable… Apparemment, ce n’est pas lui qui me l’a faite apporter… Je ne comprends tout de même la raison d’une telle rage… Enfin… Quand je le vois s’avancer vers notre table et agripper Gabriel par le col de sa robe, l’illumination se fait dans ma tête… Il soupçonne le serpentard ! Mais enfin ! Pourquoi Gabriel m’aurait-il offert quelque chose alors qu’il m’a clairement fait comprendre ce qu’il pensait de moi ? Mis à part des regards méprisants, c’est tout ce que j'ai reçu de sa part depuis notre dispute…


S’en suit un combat épique entre les deux garçons, entrainant  les élèves des autres maisons et qui se termine en bagarre générale, sous mes yeux outrés. Rusard  se fait un plaisir de leur donner une retenue exemplaire,  à savoir cirer à la main toutes les chaises et tables de l’école… Mais ce n’est rien du tout comparé au sermon que  j'adresse à Will. Après cet épisode puéril, je ne porte plus la bague et tout ce petit monde se calme un peu… même si au fil des jours, l’animosité entre les deux maisons est plus palpable que jamais.

Mis à part cet événement, la routine continue à s'installer pendant ces quelques semaines…
Les cours se compliquent, les devoirs me prennent quasiment tout mon temps et le peu qui me reste, je le consacre à la confection de la cabane pour les petits qui grandissent à vue d’œil…Mes cours avec Lena sont plutôt utiles puisque c’est une prof géniale, malgré ses nombreuses absences, et je rattrape donc rapidement mon retard en rune au gré de ses cours.

Ka, quant à elle, poursuit son recrutement et se retrouve bientôt à la tête d’une petite armée, les essais définitifs étant prévus avant les vacances de Noël. Emma n’adresse toujours pas la parole à Shanon, mais sa joie de vivre revient petit à petit avec l’existence supposée d’un amoureux secret… Je dis secret parce que nous n’arrivons à rien  tirer d'elle, malgré nos nombreuses tentatives d’interrogatoire…  Elle se ferme comme une pince de Scroutt !

Max, lui, a une fois de plus réussi son coup ! Grâce à mes super conseils dignes de Sorcière Hebdo, mon adorable frère ne quitte désormais plus la petite Shéryl, sa bande dessinée version sorcière ayant fait un tabac auprès de son petit groupe et je soupçonne Max de profiter d’argent de poche facile…

Tout ce quotidien fort bien rodé est bousculé par la visite, apparemment mythique et extraordinaire, à Pré au lard.


Nous sommes le samedi 26 octobre et comme tous les matins, Ka me réveille avec une douceur digne d’un géant des cavernes.

« Lili ! Allez bouge un peu tes fesses écailleuses ! On part à Pré-au-Lard dans deux heures ! »

Je regarde d’un demi œil ma montre posée sur la table de nuit et constate la dure réalité avec exaspération.

« Mais Ka ! Il n’est que huit heures ! Je ne reste pas dix siècles sous la douche contrairement à toi ! Laisse-moi dormir encore un peu ! »

Le lourd coussin de plumes que je reçois sur la tête me sort définitivement de ma somnolence et je lui relance l’oreiller dans un cri de guerre guttural !

« Banzaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! »

Voilà comment déclencher une bataille de polochons digne de rester gravée dans les annales de l’école. En effet, la bonne humeur générale, et aussi le fait que je vise comme un troll aveugle, provoque une avalanche de plumes dans tout le dortoir.

Deuxième année, septième année, tout le monde s’y met, ce qui nous conduit, Carla et moi à former une équipe de choc inattaquable !

« Ka ! Attention sur ta droite ! »

Et bam dans ta tête Pansy ! Je rigole comme une gamine, la bouche grande ouverte quand un polochon ensorcelé s’écrase sur mon visage. Je recrache les plumes et cherche la coupable des yeux. Emma se tient face à moi, encore en sous-vêtements, une ribambelle de coussins émeraude au dessus de la tête.

« Petit cadeau de Noël en avance Lili ! » Me crie t-elle, morte de rire.

Je croise le regard de Ka et sans besoin de légilimancie , on se comprend immédiatement.


« Vas-y ! Je te couvre ! »

Ni une ni deux, tel un ninja en mission commando, je rampe sur le tapis et exécute une roulade parfaite, vestige de mes vieux cours de gym. Pour finir, je me jette sur mon lit et attrape ma baguette, cachée sous mon écharpe. Il ne fallait pas provoquer l’héritière de Merlin les nanas !

Moi-même encore en pyjama, je me lance à la poursuite d’Emma, armée de quelques oreillers encore intacts.

Notre course poursuite se termine près de la cheminée, chacune cachée derrière un sofa, attendant le moment propice pour envoyer la sauce. Nous sommes rapidement rejointes par le reste du dortoir féminin, suivies par une trainée de duvets blancs. Deux groupes se forment rapidement. L’un rejoint mon canapé, l’autre celui d’Emma, et ce, sous les regards étonnés mais avides des garçons serpentards.

« Les filles, je compte jusqu’à trois et on y va ! Ka tu prends le flanc droit avec les filles qui sont de ton côté ! Shanon, on prend le gauche avec celles qui restent ! Compris ? » Leur murmurai-je en m’improvisant général.

« C’est parti ! On va les écraser les filles ! » Hurle très discrètement Ka.

« Un… Deux… Goooooooooooo » Criai-je à mon tour en sautant sur le coté.

La baguette à la main, un polochon dans l'autre, nous voilà parties à l’assaut de l’ennemi ! Je crois que je n’avais jamais autant ri… Nous braillons, frappons, tirons et écrasons tout ce qui passe, sans même nous préoccuper de son identité.

Mauvaise idée.  Un coussin perdu touche un serpentard qui descendait tranquillement de son dortoir. Il appelle à l’aide… La guerre est déclenchée… Les garçons débarquent, aussi peu vêtus que nous. Cela promet d’être mémorable…

« Reformez les rangs les filles ! » Crie une septième année bâtie comme un homme.

Ka se place à mes cotés, les cheveux en pétard et s’essuyant le front.

« Wahou ! Je crois que c’est la première fois qu’une bataille de polochons prend une telle ampleur ! Je crève de chaud ! Mais j’ai sacrément hâte de faire bouffer des plumes à Gab !» Me souffle t-elle, un sourire machiavélique aux lèvres.

Comme pour joindre le geste à la parole, elle fait un petit signe de la main à celui-ci, puis fait mine de se trancher la gorge. Gabriel est au seconde rang, pourtant, je vois d’ici qu’il n’est qu’en caleçon… Un caleçon plutôt moulant en plus ! Je rougis en apercevant son torse musclé et brillant et je ne peux m’empêcher de descendre un peu mon short/pyjama…

Par Merlin ! Heureusement que je ne porte pas une nuisette !

 Les deux chefs de chaque équipe s’avancent, se serrent la main et lancent la charge.


Tiens comme par hasard…Qui donc se précipite sur moi ?

 

Ces deux gros balourds de Crabb et Goyle ne m’auraient laissé aucune chance si Ka n’avait pas vu venir le coup !

A peine ai-je le temps de crier que six traversins se jettent sur eux et les pétrifient, tels des boas devant leur dîner ! Surpris et vaincus, ils se tortillent un instant, puis s’effondrent à terre, paralysés !

Beurk ! Rien qu’en apercevant le pyjama caca d’oie d’un des deux compères, j’ai la nausée, d'autant que l'odeur que j'ai pu percevoir correspond à la couleur! Le pauvre Crabb n'a pas dû trouver le chemin des douches ces temps-ci…

Fort heureusement, de nouveaux adversaires se précipitent sur nous et je détourne la tête avec soulagement de ce triste spectacle odorant!

La bataille bat son plein, certains élèves, épuisés, sont vautrés sur les fauteuils mais la plupart sont, comme Ka et moi, ivres d’adrénaline !

Tout à coup, alors que je m’apprête à frapper sournoisement un septième année par derrière, je trébuche sur un truc mou, sans doute un bras et je m’écroule au sol.

« AIIIEEEUUU ! » Hurle une voix indignée.

« Oups… Désolée Adam ! Mais je ne pouvais pas deviner que tu aurais l’envie soudaine de dépoussiérer le tapis ! » Lui dis-je en riant.

« Madame veut plaisanter ? Très bien ! Tu l’auras voulu ! GAB ! Ramène-toi ! Je tiens un otage ! Fais la souffrir ! » S’exclame t-il d’un air faussement sadique.

Alors que je suis tombée la tête la première sur sa poitrine, il en profite et, solidement bâtit comme il est, monsieur se relève aisément puis me hisse sur son épaule comme un vulgaire sac à citrouilles !

« Pose moi immédiatement sale serpent ! A l’aide ! A moi ! KAAAAAAAA ! » Criai-je morte de rire.

En essayant de relever la tête, et accessoirement me débattre, j’aperçois les jumeaux un peu plus loin combattant l’un contre l’autre avec acharnement. Ka semble avoir entendu mon appel au secours et lâchant son frère, se précipite vers moi. L’ennui, c’est que Gabriel la suit, des plumes d'oie plein les cheveux.


Ka, habituelle adepte du football préfère apparemment opter dans l'urgence pour une technique de rugbyman pour m’aider… Super idée… Merci… M’écraser au sol, c’est ma nouvelle passion !

L’impact est brutal et Adam s’étale de tout son long, provoquant également ma chute. Je m’arrange pour basculer en avant, c’est donc lui qui me sert d’amortisseur.

« Même pas mal ! » Dis-je en relevant ma tête, des cheveux plein les yeux.

J’ai juste oublié un détail… Gabriel, un mètre quatre vingt de muscles et une détermination à toute épreuve… Le sol jonché de cadavres d’oreillers et sa précipitation entraînent une réaction en chaîne… Il trébuche à son tour, et bien entendu… Il me tombe dessus… Enfin presque… Il s’écrase un peu avant, mais sa lourde tête vient percuter violemment la mienne.

« AIIIEUUU ! » criai-je à mon tour en frottant ma future bosse.

En guise  de réplique, il se met à genou et m’envoie le premier coussin qui lui tombe sous la main en pleine poire.

« Ah tu veux la guerre ?! » Lui demandai-je en réponse à son sourire malicieux. « Tu vas l’avoir ! Sus à l’ennemiiiii !

Je me jette alors sur lui, baguette en main. Visiblement, il ne s’attendait pas à une telle réaction  étant donné son air abasourdi.

Malgré notre position un peu gênante, c’est avec un plaisir immense que je pointe ma baguette contre sa gorge, dans l’indifférence générale. En effet, la bataille à repris de plus belle autour de nous et chacun est absorbé par son propre combat. Cependant, je suis plutôt fière de moi et c’est avec ma plus belle voix victorieuse que je lui demande :

« Alors, tu te rends ? »

A son sourire diabolique je sais déjà ce qu’il va me répondre…


J’entends tout à coup un appel à l’aide de Carla à ma droite, assaillie par trois garçons.
Gabriel profite de cet instant d’inattention pour renverser la situation, et moi aussi par la même occasion. A présent, c’est lui qui me surplombe, à califourchon sur mon ventre et ma propre baguette contre mon cou… Quelle idiote… Une vraie débutante…

Je tente de me dégager, mal à l’aise de le sentir si proche mais il m’interrompt d’une pression de baguette plus appuyée.


« J’aimais bien l’autre position aussi mais j’avoue que je préfère manier la baguette… » Me souffle t-il à quelques centimètres du visage.

Il faut que je sorte vite de là ! Par Merlin ce que j’ai chaud !

« Dégage de là Gabriel ! Tu m’écrases ! »

« Ah ah ah ! Pas si vite petite Frenchi… Je voudrais d’abord savoir… Tu te rends ? »

Le plaisir qu’il prend à cet instant est évident, comme si j’étais la proie et lui le chasseur… C’est mal me connaître mon cher !

« Même pas en rêve ! » Lui répondis-je avant de lui lancer un cou de tête désespéré.

Au bruit de son nez et à la douleur de mon front, je dirais qu’il y a un truc de cassé… Quand je rouvre les yeux, la pression sur mon ventre s’est relâchée, et lui est étendu sur le coté, les deux mains sur le visage.

« Putain Louise ! Ca ne va pas non ! Tu m’as pété le nez ! »

Je résiste à l’envie d’éclater de rire… Jérémy m’a toujours dit que ma grosse tête de linotte pourrait me sauver un jour… Note à moi-même, toujours écouter son grand frère !

 

«  Oh ! Ca va Gabriel ! Ne fais pas ta chochotte ! Avoue que tu l’as bien cherché ! » Le taquinai-je la baguette en main, prête à le soigner.

« Tu te fous de moi ! Moi je t’ai attaquée à coups d’oreillers ! Toi tu y vas direct à coup de tête ! Les françaises sont dingues ! »  Beugle t-il, les deux mains toujours pressées sur son nez.

« On sait se défendre ! C’est tout ! Allez fais moi voir ça que je répare ! »

Il se laisse faire, les bras croisés, comme un enfant boudeur.

« Episkey ! » Dis-je avec un gracieux mouvement de baguette.

Un nouveau craquement se fait entendre, cette fois-çi, c’est celui de la guérison.

« Aïe ! J’espère pour toi qu’il a retrouvé sa perfection habituelle! »

Il traverse la pièce à la recherche d’un miroir et je manque plusieurs fois de me faire assommer par des combattants en essayant de le suivre.

Après s’être admiré sous toutes les coutures, il approuve d’un sourire.

« Je dirais même que je suis encore plus beau qu’avant ! Ca doit être le côté balafré… Tu ne maîtrises pas encore bien ce sort il faut croire ! En tout cas, ca donne un charme en plus ! Je comprends mieux le succès de Potter maintenant ! » Me souffle t-il d’un air taquin.

Je lève les yeux au ciel, lasse de ses minauderies. J’entends comme un grondement au creux de mon estomac.

« Oui oui formidable ! On est quittes alors ! Je vais déjeuner ! A plus ! » Lançai-je en me détournant.

Je me mets en quête de mon amie brésilienne mais sous cette couche de plumes, je n’aperçois pas grand-chose…

« Tu ne crois quand même pas que tu vas t’en tirer comme ça ? » M’interpelle la voix diabolique de Gab.

Je me retourne pour l’envoyer gentiment paître, quand son sourire malicieux m’apostrophe… Mais qu’est ce que…

En trois secondes, je suis plaquée contre le mur par quatre longs traversins de soie, aussi solidement attachée que par des chaînes.

« Non mais ça ne va pas ! Espèce de lâche ! Tu attaques une fille qui a le dos tourné ? C’est la grande classe ! Bravo ! » Le provoquai-je, furieuse de ne pas avoir vu venir le sale coup.

« Tu étais totalement face à moi quand ces petits verrous improvisés se sont précipités sur toi… Ce n’est pas ma faute si tu n’as aucun réflexe… Et puis… On ne t’a jamais appris à ne jamais tourner le dos à un ennemi ? » Me dit-il sournoisement en se rapprochant de plus en plus.

« Ah parce que je dois te considérer comme un ennemi maintenant ? »

Bouse de dragon ! Je n’arrive pas à atteindre ma baguette… Rien à faire !

« Comme si ce n’était pas ce que tu as toujours pensé… Bon ! Hé bien moi je vais y aller ! J’ai comme un petit creux tout à coup ! »

« C’est une blague ?! Tu ne vas nulle part ! C’est trop serré ! Je ne peux plus respirer ! Détache-moi ! »

« Comme cette plainte est curieuse à mon oreille… D’habitude, les filles me demandent le contraire… » Me chuchote t-il d’une voix de velours pleine de sous entendus.

Je ne plaisante pas, les polochons m’aplatissent tellement fort contre le mur que j’ai du mal à gonfler ma cage thoracique. Alors ses allusions sexuelles à deux noises, je n’en ai passablement rien à faire ! Je tente la carte de l’attendrissement.

« Gabriel s’il te plaît… Je te jure que je ne me sens vraiment pas bien là… »

Saucissonnée dans la soie, j’essaie de me débattre pour avaler un peu d’air mais j’échoue lamentablement, il est fort… Moi pas, je commence à manquer d’oxygène et à voir un peu flou.

« Peut-être que si tu me supplies… » Me murmure t-il, ses bras encadrant à présent ma prison et sa bouche à quelques centimètres de la mienne.

Je suis à deux doigts de la syncope quand l’étreinte de tissu se relâche brusquement, entraînant mes jambes tremblantes dans la chute.

« A L’ATTAQUE !!! » Hurle un trio de voix féminines.

Je reprends mon souffle à coups de profondes inspirations, soulagée mais furieuse. Ka se précipite vers moi tandis que Shanon et Emma affrontent Gabriel côte à côte. Tiens ! Elles se sont réconciliées ?!

« Ca va Lili ? Je m’inquiétais, je ne te trouvais plus… Tu as de la chance qu’Emma ait eu envie de s’en prendre à mon frère ! On te voyait à peine sous tout ce tissu ! »

« Il a vraiment une graine de Mandragore à la place du cerveau ! J’étouffais moi là-dessous ! »

Alors que je suis toujours affalée par terre, Shanon est aux prises avec Adam, venu prêter main forte à Gabriel et Emma avec ce dernier.


Bizarrement, il semble la laisser gagner puisque qu’il se retrouve rapidement allongé par terre, noyé sous les oreillers ensorcelés d’Emma qui le martèlent de coups. Il est rapidement rejoint dans sa chute par Adam qui subit lui aussi le courroux d’une Shanon déchaînée ! Enroulé dans un tapis, il ne peut plus se débattre et se fait gifler à coups de pompons de coussins.

Les filles, satisfaites et repues de vengeance, leur tournent le dos, se prennent par le bras et nous proposent de les accompagner dans la Grande Salle.

« Pas de pitié ! Puisqu’ils se trouvent si puissants, je suis sûre qu’ils sont capables de se débrouiller tout seul ! » Clame Shanon, fière et victorieuse.

Nous slalomons entre les quelques élèves encore en pyjama pour monter nous changer. Ka raconte ses exploits, Emma et Shanon se serrent dans les bras l'une de l'autre en reniflant comme si elles s’étaient quittées depuis des années et moi je ne rêve que d’une chose, un immense toast de pâte à tartiner !

« Dites les filles, on devrait peut-être nettoyer un peu avant de partir non ? » Demandai-je en culpabilisant un peu du bazar environnant.

« Tu rigoles Lili ! Il y a des elfes de maison pour ça ! Ils adorent ranger en plus, ça les occupera un moment ! Ne me dis pas que tu n’en as aucun chez toi ?» Réplique Shanon d’un air hautain.

Je n’apprécie pas trop cette réflexion mais je trouve le moment approprié pour leur dévoiler la vérité, que Ka, elle, connait déjà.

« Hé non les filles ! Vous savez quand on est issu de parents moldus, on apprend très vite tout seul à faire le ménage ! Ce n’est pas si terrible ! » Essayai-je de dire sur un ton désinvolte.

Les deux amies me fixent d'un air stupéfait, Ka quant à elle, m'adresse un sourire encourageant.

« Tu veux dire que… Tu n’es pas de Sang Pur ? » Me demande Emma sous le choc.

Tant qu’à faire… Pourquoi ne pas tout leur raconter…

« Hé bien oui… Enfin… Je viens d’appendre que mon père était en fait un Cracmol, tout comme ma grand-mère, qui est en réalité ma grande tante puisqu’elle est la sœur cachée d’une certaine Madame Avalon, véritable mère de mon père… »

 

Emma et Shanon me regardent à présent également avec des yeux ronds.

« Tu… tu es sûr de ça ? Une Avalon ? »

« C’est impossible voyons ! Les Avalon n’ont qu’un seul héritier ! Et c’est Ulrick ! Tu te souviens de lui Em’ ? Il était à Poudlard il y a deux ans ? Un super beau blond au visage fin et gracieux ? » Se rappela t-elle d’un ton rêveur.

« Tu penses si je m’en souviens ! Quelle classe il avait ce mec ! Mais Lili ! Comment tu peux passer du stade de Sang de Bourbe à celui d’illustre Sang-Pur ? Qui t’a raconté ça ? »

« Emma ! Surveille un peu ta langue de vipère ! Ecoute donc ce que Lili a à dire ! Moi je la crois ! Après tout, quand on y réfléchit, vous connaissez beaucoup de familles de moldus qui envoient deux enfants dans une école de sorcellerie ? Moi en tous cas, je n’en n'ai jamais entendu parler ! »

Comme toujours, Ka me défend bec et ongles, quelle chance j’ai d’avoir un tel roc à mes cotés !

« Oui, certes ! Mais comment tu l’as su ? Es-tu certaine de ces informations ? » Me demande Shanon d’un ton suspicieux.

« Ecoute Shanon, si tu tiens vraiment à le savoir, c’est Will qui a fait des recherches ! J’attends la confirmation de ma grand-mère avant d’essayer de contacter ma famille biologique ! Enfin, si elle est aussi bornée que toi, je doute qu’elle souhaite me rencontrer… » Répliquai-je, consternée de constater qu’elle ne me croit pas.

« Lili a raison Sha, en plus, elle n’est pas du genre à inventer un truc pareil ! Moi je la crois ! Quelle chance tu as si tout ça est vrai ! Les Avalon sont une famille mystérieuse et immensément riche ! On raconte que dans le gigantesque Manoir qu’ils possèdent en Ecosse, ils dissimuleraient jalousement la baguette de Merlin… Une baguette taillée dans un bois inconnu mais très puissant… Et sans doute tout un tas d’autres trésors… Bon sang je rêverais d’être à ta place ! » Sautille joyeusement Emma.

« Oh tu sais Em’, apprendre au bout de quinze ans que tout ce que tu as a connu n’est qu'un vaste mensonge, ce n’est pas très… enviable… Mais j’avoue que c’est incroyable… J’aimerais vraiment les rencontrer… D’abord pour leur transmettre ce que je pense du fait d’abandonner ses enfants sous prétexte qu'ils n'ont pas de pouvoirs magiques, mais aussi pour découvrir leur univers, leurs anecdotes… J’ai toujours rêvé d’avoir un cousin ! Du coté de ma mère, ce  ne sont que des filles ! »

«A ta place… Je ne voudrais pas avoir Ulrick comme cousin… Il est tellement canon que je serais dégoutée de ne pas pouvoir y toucher ! » Confie Shanon un sourire malicieux sur le visage.

« Dis donc toi ! Tu n’aurais pas déjà un copain par hasard ? » Lui rappelle Ka.

« Pour un mec pareil, crois moi Ka, je serais prête à embrasser un Détraqueur ! » Dit-elle le plus sérieusement du monde.

Nous nous exclamons toutes trois, scandalisées : « Shaaaaa ! »

Elle éclate alors d’un rire espiègle et communicatif puisque nous nous joignons à elle dans un concert d’hilarité.

Après ces confidences, nous nous habillons dans la joie et la bonne humeur puis nous redescendons pour rejoindre la Grande Salle. Il est bientôt neuf heures et le départ pour Pré au Lard est prévu pour bientôt.

La salle commune est presque déserte, recouverte d’un manteau de plumes et d’oreillers éventrés, seuls quelques élèves se disputent encore à coup de traversins. Il n’y a pas eu de victorieux mais par Merlin ce que c’était chouette ! Je repense au Gabriel empaqueté avec bonheur puis suis mes amies radieuses et heureuses de vivre.

« Alors Em’ ! Il parait que tu fais ta cachottière ces temps-ci ? Allez crache le morceau ! Qui est le petit chanceux ? » Lui demande Shanon d’un air taquin.

Emma devient écarlate et se met à bégayer. Tiens ! Ce n’est pas son habitude… Ce doit vraiment être du sérieux…

« Hé bien… Euh… Non… Il n’y a per-personne, je ne vois pas… Pour-pourquoi tu dis ça… »

« Emma Dragonfly ! Voilà bientôt dix ans que je te connais ! Je t’ordonne de me dire la vérité ! » S’écrie Shanon en trépignant.

Elle nous offre un sourire timide que je n’avais jamais vu chez elle avant de murmurer les yeux baissés :

« Cette après midi… Cette après midi, vous saurez… C’est lui… Il voulait attendre mais tout à l’heure… Promis ! »

« Hé bien ! Que de secrets ! Ne me dis pas que c’est Zabini ! Tu sais très bien comment il est avec les filles ! Comme sa mère ! » Insiste Shanon.

« Non… Ce n’est pas lui… Promettez-moi de ne pas faire de remarques d’accord ? » Nous supplie t-elle du regard.

« C’est si terrible que ça ? » Demandai-je à présent piquée par la curiosité.

« Je ne sais pas… Je verrai à vos têtes… » Dit-elle timidement.

Nous entrons dans la Grande Salle, aussi pensives les unes que les autres. A l’image des Serpentard, toutes les maisons semblent se réjouir de la visite à Pré au Lard, l’ambiance est chaleureuse, certains groupes chantent, d’autres s’envoient des toasts. Je respire à pleins poumons ce bonheur commun et je me laisse entraîner jusqu’à notre table. Les filles et les garçons sont à des bouts différents de la table, comme si la guerre amicale de tout à l’heure était toujours d’actualité. Je m’assois près de Ka et lève la tête vers la table bleue.

Will m’adresse un petit signe de la main et un sourire plein de promesses, aujourd’hui, il m’a promis une surprise, je me demande bien ce qu’il a derrière la tête…

Je porte mon attention sur Emma qui est assise en face de moi. Elle mange en silence, un petit sourire rêveur aux lèvres. Ce sourire qu’ont toutes les filles après un premier baiser, ce sourire impénétrable dont seule celle qui le porte connait le secret. Je suis discrètement son regard éperdu et pétillant jusqu’à sa cible. Indéniablement, il se dirige à quelques mètres de nous, où une bande de Serpentard semble raconter des blagues hilarantes. Dans ce groupe, il y le fameux Zabini, Tim un camarade de cinquième année, Taylor, son ombre, Gabriel et Adam.

Bouse de Dragon ! Pas possible ! Je fixe effarée la bande d’amis qui poursuit sa discussion animée avant qu’Adam ne croise mon regard et ne me sourie avec entrain.

Je me retourne vers Emma et constate qu’elle répond elle aussi à son sourire. Re Bouse de Dragon ! Emma et Adam ! Ben ça alors !

J’avale mon toast beurré et glousse toute seule pendant quelques secondes. Il faut croire que les goûts du compère de Gab ont bien évolué, Emma et Carla ne peuvent pas être plus différentes…

Nous verrons ça dans quelques heures…

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Louise Carpple ou l'art d'être française à Poudlard
  • La rentrée est proche, et pour Louise, pas le choix, elle s'effectuera à Poudlard ! Notre jeune française de quinze ans prend donc la direction de l'Angleterre où elle fera sans aucun doute des rencontres qui changeront à jamais son image de l'Ecole
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