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Louise Carpple ou l'art d'être française à Poudlard
19 novembre 2013

Chapitre 16 : Un entrainement intensif

Quidditch_ScreenshotAprès m’être plantée à deux embranchements, surgissant inopinément malgré moi dans une cachette, pas si bien cachée, où deux amoureux débraillés me hurlent leur indignation, je tombe sur un groupe de filles arrivant dans le sens inverse. Toutes les cinq sont vêtues de robes aux couleurs pastelles venues d’un autre temps… Je sais bien que le vintage reviens à mode mais là, tout de même ! Il me semble qu’il s’agit d’un style très en vogue chez les sorcières du début du XXème siècle… J’étais certaine que mes cours d’Histoire de la Mode Magique me serviraient un jour !

Certes, il y n’y a qu’un seul jupon au lieu des quatre habituels mais la coupe est identique et les manches en dentelle caractéristiques sont bien présentes. Chacune porte une couleur différente, rose, bleu, jaune, violet et vert, l’ensemble créant un tableau tout à fait cohérent. Elles semblent se disputer, les voix les plus hautes dirigeant la conversation visiblement musclée. En m’approchant, je perçois une voix qui ne m’est pas inconnue. C’est le timbre grave de Lena qui résonne dans l’air !

Cette dernière m’aperçoit également. Elle fait signe à ses camarades de se taire et me sourit avec bienveillance.

« Louise ! Je vais finir par croire que tu me suis ! Viens par là que je te présente mes sœurs ! »

Ah ! Voilà qui explique l’assortiment de tenues ! Je m’approche du petit groupe, prudemment, face au sentier caillouteux.

«Voici l'aînée, en bleu, c’est Jenna, elle est à Serdaigle. Ensuite, en jaune c’est Serena, qui est avec moi à Poufsouffle, mais en sixième année. A droite et en violet, c’est Anna, en troisième année chez les lions, et la petite dernière toute de rose vêtue, c’est Mélina, en première année dans ta maison, tu l’as peut-être déjà aperçue dans les dortoirs . »

Chacune me salue de la main, toutes, sauf la gamine en rose qui se contente de me fixer avec dédain. Je ne m’en formalise pas, mais je ne peux m’empêcher de la détailler.

C’est une fillette aux très longs cheveux tressés, bruns et brillants, au regard glacial, l'opposé complet de Lena. En fait, aucune des cinq sœurs ne se ressemble, hormis leur peau laiteuse et la finesse de leur silhouette. Je n’aurais jamais pu deviner leur parenté seule…

« Salut à toutes ! Je suis Louise Carpple ! Dites moi les filles, je suis bien sur le chemin du terrain de Quidditch ? » En profitai-je pour demander.

« Alors là pas du tout ! Ici, c’est un raccourci vers la for… » Commence Anna.

« Vers rien du tout ! C’est un cul de sac en fait, il y a une espèce de crevasse au bout, ne va pas par là ! » La coupe aussitôt la Serdaigle en fronçant les sourcils. « Rebrousse chemin et continue tout droit, tu ne peux pas te tromper, tu apercevras les anneaux un peu plus loin. »

Je la remercie tout en regardant avec curiosité derrière elles. Encore une attitude curieuse… ses quatre sœurs fixent Anna d’un air de reproche puis se souviennent de ma présence et jouent la transparence.

« Désolée Louise, on doit y aller, on a… heu… des choses à faire. » Me dit gentiment Lena. « Bonne après-midi ! »

« Salut ! A lundi et merci ! »

Elles me dépassent en silence, dans un parfum d’humus et d’herbe humide prononcé. Je reste un moment là, songeuse, et tentée de descendre cette soit-disant impasse. Néanmoins, voir Gabriel et Ka frapper dans de grosses boules noires m’enchante également. Je prends donc la route indiquée par Jenna et comme promis, j’aperçois les longs anneaux fins à l’horizon.

Je m’installe dans les gradins, un peu essoufflée après avoir tout de même gravi une bonne centaine de marches ! La vue y est imprenable ! A ma droite, le château, majestueux et imposant, à ma gauche, la frontière de la Forêt Interdite, sombre et inquiétante. Devant moi se joue un genre de guerre aérienne. Ka et Gabriel voltigent au milieu des Cognards déchainés, visant avec précision les quelques mannequins ensorcelés pour l’occasion. Ces pauvres morceaux de bois montrent de grands signes de fatigue, des marques d’impacts parcourant toute la surface de la grossière silhouette humaine. Une personne normale serait depuis belle lurette à l’infirmerie !

Je fais signe à Ka qui se dirige dans ma direction, un sourire fatigué sur le visage.

« Alors tu as bien travaillé ? Aucun parchemin ne s’est enflammé face à toute cette tension sexuelle ? »

« Kaaaaaaaaaa ! » Lui répondis-je à demi indignée.

«Ce que tu peux être prude par moment ! Je rigole voyons ! Quoique… ai-je vraiment tort ? »

Je n’ai pas le temps de répliquer avec ma diplomatie légendaire que Gabriel nous rejoint à son tour, les cheveux en bataille et la peau ruisselante de sueur. Un seul mot me vient à l’esprit… sexy !

« Salut petite Frenchie ! Tu es venue admirer les champions ? A moins que ce ne soit pour jouer les cibles…» Me demande sournoisement Gabriel avant de se tourner vers Ka. « Soeurette, je te rappelle que les essais ont lieu demain, et nous n’avons toujours pas revu notre botte secrète… alors vous discuterez vernis à ongles et petites culottes un autre jour ! On a de la Bierraubeurre à mettre en fût ma grande ! »

Il retourne se poster au milieu du terrain, la batte bien haute, prête à frapper. Ka souffle son exaspération, puis après un bref signe de la main, rejoint son jumeau dans les airs.
Les Cognards sont déchainés, ils tournent autour des deux batteurs, cherchant une faille pour attaquer. Chacun a deux mannequins à protéger et les balles noires luisantes sont deux fois plus nombreuses ! Bizarre… je croyais qu’il n’y en avait que deux normalement ?

Simultanément, deux d'entre elles attaquent Gabriel et son pantin de bois. Il esquive le coup avec souplesse, puis frappe de toutes ses forces et envoie valdinguer le malheureux Cognard à l’autre bout du terrain. Cependant, le second à eu raison du pantin, qui penche à présent dangereusement la tête vers le sol.

Gabriel peste de rage mais, pendant ce temps, Ka se démène pour maintenir en vie ses propres mannequins ! Tout va si vite ! C’est un véritable ballet ! Sans mauvais jeu de mot !

Je ne sais plus trop où regarder, les Cognards sont rapides et on ne voit d’eux que les longues trainées sombres qu’ils laissent sur leur passage. Soudain, ils reviennent tous les quatre à la charge sur le territoire de défense de Gabriel, mais cette fois-ci, le Serpentard est prêt. Une main fermement accrochée au manche de son balai d’ébène, l’autre à sa batte, je l’entends crier à Ka : « MAINTENANT ! ». Cette dernière lui lance sa propre batte, qui atterrit habilement dans la main droite de son frère, qui parvient par je ne sais quel miracle à frapper les quarte Cognards en même temps. Le plus étonnant, c’est qu'il parvient à atteindre la moitié des cibles ! Les deux pauvres pantins rouges que je n’avais pas aperçus jusqu’alors, s’écroulent cinquante mètres plus bas, dans un violent craquement de bois.

« YAAAAAHOUUUUUUUUUUU ! » Hurlent de joie les jumeaux.

J’applaudis à tout rompre, complètement éblouie par leur prestation. Eh bien, ca c’est du sport !

Dans une synchronisation parfaite, ils lèvent leur baguette, saluent la foule imaginaire puis murmurent quelque chose, et tous les objets lévitant encore s’effondrent au sol, comme morts. Ils me rejoignent tous deux, épuisés mais heureux de leur performance.

« Tu as vu ça Lili ! C’était génial ! Ça valait le coup de passer la moitié de l’après-midi ici ! »

« J’avoue que vous avez été très impressionnants ! Je ne vois pas qui pourrait vous surpasser demain ! »

« Tu l’as dit Frenchie ! On est vraiment trop bons ! Ils vont voir un peu de quel bois on se chauffe ! Cette année, les Bouffondors vont engloutir du Cognard ! PUISSANNNNNNNNNNTOS ! » Crie-t-il en tapant dans la main de sa sœur.

« C’est notre cri de guerre » M’explique Ka devant mon air perplexe. « Allez ! Il faut ranger tout ce bazar… tu nous aides, Lili ? »

« Bien sûr ! Je vous rejoins en bas ! »

« Mais non ! Monte avec moi, ça ira plus vite ! Tu en auras pour trois jours si tu descends tout le gradin à pieds ! » Me propose mon amie.

Monter sur cet engin ? A deux ? J’admets avoir peu confiance en ce bois ensorcelé… Est-ce assez solide pour supporter nos deux poids ? Devant son insistance, je m’approche avec précaution de l’engin de malheur.

« D’accord… Et comment on grimpe là dessus ? »

Ka me tend sa main tout en me rassurant sur la non dangerosité de son appareil.

« Allez Lili ! C’est un Poderoluz ! Le meilleur balai d’Amérique du Sud ! Hé puis si jamais tu tombes, Gab te rattrapera ! Tu ne risques rien ! Tiens-toi juste à moi ! »

Toujours peu convaincue, je me hisse maladroitement sur le bois sombre. Finalement, on n’est pas si mal assis, sans doute grâce au sortilège de Confort intégré ! Je m’accroche solidement au pull tressé de Ka qui décolle avec douceur. Le soulagement est de courte durée puisque tout à coup, elle pique vers le sol en virant brusquement de bord. Nous sommes presque à la verticale de l'horizon, la puissance de l’air me pique les yeux et je crois que je suis en train de hurler. Je dis bien je crois, car notre descente est si rapide que je n’entends que le vent dans mes oreilles. Je peux presque voir les brindilles d’herbe quand, en un coup de frein étudié, Ka se pose délicatement au sol, quasiment pas décoiffée.

Le voyage n’aura duré que quelques secondes et pourtant j’ai cru mourir dix fois ! Je pense qu’il s’agit de ma première, et surtout dernière expérience sur un balai ! Les Pégases sont mille fois mieux !

« Alors Lili ! C’est chouette comme sensation hein ? C’est la liberté, la vraie ! » S’écrie t-elle une fois pied à terre.

« Un jour, tu monteras avec moi sur Libellule et tu verras ce qu’est la véritable liberté ! »

« Holala tu es toute rouge ! » Me dit-elle en rigolant. « Respire ! C’est fini ! »

Encore toute tremblante, je me dirige vers la sortie où Gabriel nous attend en commençant à montrer des signes d'impatience. En voyant ma tête, il éclate à son tour de rire mais mon regard noir comme l’abysse lui fait ravaler toute réflexion.

Un petit Reparo par ci et un petit Failamalle par là et le terrain est nettoyé.

Le trajet jusqu’à la salle commune s'effectue dans un déluge de louanges et d’éloges de Gabriel à Gabriel, avec tout de même, un ou deux compliments sur la prestation de sa sœur. Mais quel fanfaron celui là ! J’ai dit que j’arriverais à le supporter ? Me suis-je sous-estimée ?

« Tu as vu comme j’ai plongé pour éviter ce gros Cognard ? C’était de l’art ! Et quand j’ai failli tomber de mon balai et que je me suis hissé grâce à ma batte ? Dommage que cet imbécile d’Urquhart n’ait rien vu du spectacle ! »

Oui, Oui, Gabriel tu es le plus beau, le plus fort et le plus merveilleux joueur de Quidditch de l’univers ! Ai-je envie de lui répondre, mais Ka se lance avant moi.

« Par contre, tu ne racontes pas comment tu t’es pitoyablement écrasé par terre en te prenant les pieds dans ta batte ! »

« Ahahaha, je suis mort de rire ! C’est mon lacet qui s'était dénoué, d’abord ! Bon allez je vous laisse les gamines, je dois rejoindre Adam pour recopier ses devoirs ! A plus tard ! »

Une fois Gabriel parti, Ka ne peux s’empêcher de remarquer :

« J’adore mon frère, mais bon sang, il est décidément narcissiquement insupportable ! »

« Ma chère Ka, je n’aurais pas trouvé mieux! » Répondis-je en lui retournant son sourire complice. « Dis-moi, comment il se fait que vous ayez quatre Cognards ? Les règles sont différentes d’un pays à l’autre ? »

« Oh non pas du tout ! C’est juste une idée brillante à la Gab pour corser l’entraînement… Regarde le bleu que je me suis coltiné à cause de lui ! »

En effet, sous sa manche, je remarque un bel hématome légèrement bleuté.

« Effectivement, il ne t’a pas ratée celui là ! C’est à quelle heure la sélection de demain ? »

« 10h au terrain et en tenue… Si nous ne sommes pas pris, je crois que Gab risque de massacrer Urquhart… Mon frère pense qu’il risque de nous recaler parce que, je cite, « j’ai des nibards et des tresses dans les cheveux »… L’année dernière, cet idiot n'était pas capitaine et j’étais la première fille à jouer dans l’équipe de Serpentard depuis quatre cents ans ! Et encore ! La seule qui s’y est risquée s’est faite passer pour un de ses camarades grâce à du Polynectar… j’espère bien ne pas en arriver là… si c'était le cas, Adam est volontaire pour me prêter son apparence. »

Alors là, j’avoue que je suis soufflée, c’est quoi ces sexistes minables ! Rien de moins qu'une pitoyable bande de Trolls à lunettes!

« Que veux-tu Lili… On ne change pas des siècles de mentalité conservatrice comme cela… » Me dit-elle d’un air désolé. « Je file à la douche, tu m’attends ici ? Je compte sur toi pour me raconter ce que j’ai manqué avec Will… »

Est-ce le moment d’avouer mon sang impur ? Ne me sentant pas vraiment d’attaque à aborder un sujet si frais dans ma mémoire, je préfère repousser un peu l’échéance.

« Plus tard Ka d’accord ? Je dois aller retrouver Hagrid pour notre ronde habituelle ! Bonne douche, on se rejoint au dîner ! »

Je récupère mon sac et m’éclipse discrètement, priant d’avance pour retrouver Serdentard saine et sauve.

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Commentaires
Louise Carpple ou l'art d'être française à Poudlard
  • La rentrée est proche, et pour Louise, pas le choix, elle s'effectuera à Poudlard ! Notre jeune française de quinze ans prend donc la direction de l'Angleterre où elle fera sans aucun doute des rencontres qui changeront à jamais son image de l'Ecole
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